Dix-huit mois avant le Mondial, le compte à rebours est lancé

  • Staff XV de France - Saint André Lagisquet Bru - Mars 2014
    Staff XV de France - Saint André Lagisquet Bru - Mars 2014
Publié le Mis à jour
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Quatrième du Tournoi des six nations après une défaite méritante samedi contre l'Irlande (22-20), le XV de France a montré que son apprentissage était loin d'être terminé et qu'il n'était toujours pas entré dans l'ère de "l'efficacité" prônée par l'encadrement.

  • DES RESULTATS PASSABLES

Certes, d'un point de vue strictement comptable, cela reste une progression. "Ce Tournoi est plus positif que la saison dernière avec trois victoires", s'est empressé de souligner le manager Philippe Saint-André dimanche. Ce bilan est en effet meilleur que celui de 2012 (deux victoires, un nul, deux défaites) et 2013 (une victoire, un nul, trois défaites). Mais l'ère Saint-André ne reste guère glorieuse avec cette quatrième place, comme en 2012, à laquelle il faut ajouter le dernier rang de l'an passé. Au total, en 26 matchs, Saint-André a remporté 11 victoires, pour deux matchs nuls et 13 défaites. On n'est pas encore à l'équilibre.

  • UN CONTENU ENCORE IRRÉGULIER

Flanqué de ses adjoints Yannick Bru (avants) et Patrice Lagisquet (arrières), Saint-André a tenu à mettre en avant les intentions de jeu déployées samedi par ses hommes, tout en concédant certaines carences. "Sur la conservation, l'envie de créer et de faire du jeu on n'a pas grand-chose à leur reprocher. Mais il aurait fallu un peu plus de patience et de maturité", a-t-il admis. De manière générale, le XV de France peine à trouver la bonne carburation. Versant positif, les éclairs de réalisme offensifs entraperçus lors des victoires contre l'Angleterre (26-24) et l'Italie (30-10) pour les deux premières sorties du Tournoi. Et en osant enfin lâcher la bride comme samedi, que ce soit sur leurs lancements de jeu ou sur quelques ballons de récupération, les Français ont pu trouver des brèches. Encourageant pour la suite.

Mais cela reste trop rare et contre le pays de Galles (défaite 27-6) et en Ecosse (victoire 19-17), les Bleus, étouffés dans l'engagement, se sont totalement déréglés. "J'aimerais qu'on puisse avoir une régularité dans les intentions, dans l'intensité qu'on peut mettre, plaide PSA. On se dit qu'on est vraiment Français. Quand on voit la performance qu'on fait contre l'Ecosse il y a une semaine et celle qu'on est capable de faire hier (samedi)..." Et les récentes difficultés en conquête, notamment en mêlée fermée, sont préoccupantes. Ce sera sans doute un des chantiers prioritaires de la prochaine tournée en Australie.

  • QUAND LA TÊTE DÉRAILLE

L'encadrement va devoir se pencher un peu plus sérieusement sur le terrain de l'esprit. A Cardiff ou Edimbourg, les Français ont donné l'impression de paniquer à la première difficulté. Cela s'est moins senti contre l'Irlande où les Bleus ont su revenir dans la partie après avoir encaissé deux essais au coeur de la première période. "Le manque de confiance au niveau des trois-quarts est venu lorsqu'on a eu des débuts de match compliqués, lorsque le scénario est contraire, admet Lagisquet. On se recroqueville, on n'ose plus jouer." La piste d'une aide extérieure est donc à l'étude, tant pour aider les joueurs à franchir un cap pour appréhender le stress du niveau international que le staff à trouver des "clés pour être plus efficace dans la gestion des individus", explique Lagisquet. Sans rien de concret pour le moment.

  • UN GROUPE EN RECHERCHE D'AUTOMATISMES

Avec 69 joueurs testés, 18 combinaisons différentes en troisième ligne et 12 charnières titulaires, l'encadrement a brassé large en deux ans... à son corps défendant. "Il y a des blessés, des joueurs qui nous quittent sur sanction et on fait avec les aléas du rugby français qui sont durs à porter quand on veut être compétitif au niveau international", relève Yannick Bru qui aimerait s'inscrire dans "une logique de conservation des troupes, de maturité collective, d'acquisition d'expérience". Cela se ressent encore sur le terrain où les joueurs donnent parfois l'impression de tâtonner.

Les rotations affectent aussi l'établissement d'un leadership, capable d'offrir de la sérénité dans l'adversité. Sur le Tournoi, en l'absence de Thierry Dusautoir et derrière le capitaine Pascal Papé, ce fut parfois le grand désert. "Il faut engranger des sélections pour ne pas paniquer dans des matchs à haute intensité, plaide Philippe Saint-André. On prend du vécu et c'est pour ça que la tournée en Australie sera hyper importante pour nous." A 18 mois du Mondial 2015, il y a effectivement urgence à consolider ces fondations.

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