La cuillère de bois au bout du chemin ?

Il y a bien longtemps que le XV de France n’avait pas commencé son Tournoi par deux défaites. A vrai dire, c’est la première fois dans le cadre des 6 Nations. La dernière fois que les Bleus sont restés à ce point dans les starting-blocks, c’était en 1982. Cette année-là, ils avaient terminé derniers, sauvant l’honneur face à l’Irlande qui jouait pourtant le Grand Chelem. Sur 84 Tournois, c’est au total la vingtième fois que les Français ne gagnent pas après deux journées. Dans cette situation, ils sont bien moins souvent parvenus à rééquilibrer leur bilan (1958, 1948 et pas d’autre défaite en 1964) qu’à terminer avec la cuillère de bois (1957, 1929, 1925, 1914, 1913, 1912, 1910). Dans plus de la moitié des cas (11 fois), ils ont terminé à la dernière place du Tournoi.

Ce revers face au pays de Galles samedi (6-16) marque aussi une série négative assez rare du XV de France  dans l’histoire des Tournois: 4 défaites consécutives (Angleterre-Galles-Italie-Galles). On peut même aller jusqu’à cinq rencontres sans succès puisque cette série avait été précédée d’un nul face à l’Irlande. Pour trouver trace d’une série de plus de trois revers consécutifs des Bleus dans le Tournoi, il faut remonter à 1958 où ils avaient débuté par deux échecs après la cuillère de bois de 1957. Six revers de suite. Bien loin toutefois des longues disettes d’avant-guerre: 14 défaites entre  janvier 1924 et février 1927. Et 17 entre janvier 1911 et février 1920 sur une période où se sont disputés cinq Tournois uniquement.

Deux défaites pour les Bleus, c'est une habitude récente (5e fois depuis 2008) mais c’est aussi la perspective de terminer le Tournoi avec un bilan négatif sur le plan comptable. Le XV de France n’a connu cette situation qu’à une seule reprise depuis l’arrivée de l’Italie en 2000. C’était l’année suivante (2001) avec des défaites en Irlande, en Angleterre et devant le pays de Galles. La répétition de ce scénario en 2013 est très probable vu les déplacements à venir (Angleterre, Irlande). Les hommes de Philippe Saint-André pourraient même compter quatre défaites (ce qui n’est jamais arrivé depuis le passage à six nations) avant de recevoir l’Ecosse le 16 mars. Ce jour-là, il faudrait alors tout faire pour éviter l’humiliation d’une huitième et historique cuillère de bois.