Un XV de France trop stérile

La France aurait pu éviter la dernière place du Tournoi. Pour cela, il lui fallait gagner par 17 points d'écart face à l'Ecosse pour son dernier match. Elle en a été proche (23-9, 75e) mais l'essai de l'Ecossais Visser dans la minute suivante est venu anéantir cet espoir. Sur ce point, les Bleus ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes. Parce que les ballons, ils les ont eus, notamment en seconde période (65% de possession en attaque au total). Parce que les surnombres, ils les ont créés à plusieurs reprises. Et parce que le terrain, ils sont parvenus à l'occuper (73% et même 77% après la pause). Le problème, c'est que les ballons, ils les ont lâchés. Les surnombres, ils les ont mal joués. Et l'occupation, ils ne l'ont pas concrétisée.

Dans cette rencontre face à l'Ecosse, les Bleus se sont montrés beaucoup trop stériles. Evidemment, ils ont marqué deux essais par Fofana (66e) et Médard (71e). Deux éclairs plus que des attaques réellement construites avec à l'origine des charges de Bastareaud dans le rideau écossais. Sans ça, des ballons lâchés, des en-avants à gogo et des courses qui échouent à quelques mètres de l'en-but. Un temps fort symbolise cette inefficacité française. Enfin, plutôt que temps fort, disons un véritable "squat" des 22 mètres adverses: de la 20e à la 29e, les Bleus ont planté la tente. Enchaîné mêlées sur mêlées, tentatives au ras et au large. Sans aucun résultat.

Deux fois moins d'essais qu'en 2010

A la pause, le tableau d'affichage n'avait donc pas bougé pour les Bleus (0-6). Et c'est sans conteste dans ces premières quarante minutes qu'ils ont manqué l'occasion de faire une plus grande différence. "On a eu beaucoup de temps forts en première période, reconnaissait Philippe Saint-André après le match. Mais on a confondu patience et précipitation.""On a été tout près de pouvoir marquer mais à chaque fois il y avait un ballon tombé", confirmait Bastareaud. En seconde période, les Bleus ont fait le forcing. Ca a payé deux fois. Mais là encore, ils auraient dû marquer plus. "On marque deux très beaux essais, mais on se crée quatre occasions franches", regrettait Saint-André.

Avant cette rencontre, la France n'avait inscrit que 50 points dans le Tournoi. Elle a légèrement gonflé sa moyenne en passant 23 points à l'Ecosse (14,6) mais elle termine malgré tout avec la quatrième attaque derrière l'Italie (75 pts) et un point devant l'Irlande (72). C'est son plus petit total depuis l'entrée de l'Italie et le passage à Six Nations. En termes d'essai, c'est loin d'être folichon également. Six inscrits seulement dont deux en Italie et donc deux face à l'Ecosse. L'an dernier, les Bleus en avaient marqué huit. Dix il y a deux ans et treize en 2010 lors du Grand Chelem. La courbe est sérieusement à la baisse. Il est nécessaire qu'elle remonte pour que les résultats suivent.