Dusautoir: "Les autres nations, elles, évoluent"

Par Rugbyrama
  • Dusautoir - France - 9 novembre 2013
    Dusautoir - France - 9 novembre 2013
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Thierry Dusautoir pointe du doigt le retard pris par les Bleus par rapport aux autres nations et en appelle à la réflexion chez les dirigeants français.

Cette deuxième défaite signifie-t-elle que celle en Italie (23-18) était plus qu'un simple accident?

Thierry DUSAUTOIR: Il faut analyser les choses avec du recul. Sur l'instant, on dit beaucoup de choses mais l'équipe a fait un meilleur match en termes d'intensité, d'investissement. En défense, on a été plus solide que la semaine dernière, en conquête aussi. Ce qu'on peut se reprocher c'est de ne pas avoir réussi à mettre assez de vitesse dans notre jeu et marquer sur nos opportunités. Globalement, l'équipe a fait un match bien plus sérieux. Elle n'a pas démissionné.

Vous voyez donc des signes encourageants?

T.D: L'équipe a fait un meilleur match mais on est toujours jugé sur le résultat final. Tu perds contre l'Italie puis à domicile, c'est normal que tu aies plus de pression. Et là, le moral des troupes est au plus bas.

Y avait-il trop d'attente autour du XV de France après la tournée de novembre réussie?

T.D: D'expérience, je sais que les victoires sont magnifiées et inversement, les défaites aussi. Le XV de France a fait une superbe tournée en novembre et là, elle a deux défaites dans le Tournoi. Tout comme novembre n'était pas une finalité, aujourd'hui ce n'en est pas une. Il faut continuer à travailler. On connaîtra des jours meilleurs, l'équipe de France l'a déjà montré.

Vos avez connu plusieurs moments difficiles avec le XV de France. Quel discours avez-vous tenu comme capitaine?

T.D: Il faut garder l'esprit clair pour pouvoir avancer. Je veux faire partager mon expérience. Les mauvais moments que j'ai pu vivre par le passé ont été désagréables sur le moment mais je ne les regrette pas. Ca fait avancer en tant qu'homme et en tant que joueur. La défaite, ce sont des moments amers qu'on n'a pas envie de vivre mais c'est dans ces moments-là qu'un groupe forge son caractère. C'est difficile à encaisser mais tout ne sera pas toujours aussi simple qu'en novembre où tout réussissait au XV de France. Il faut continuer à avancer.

Philippe Saint-André voulait que vous vous rachetiez, vous ne l'avez pas fait. Les changements deviennent inévitables...

T.D: Philippe Saint-André s'appuie sur un groupe élargi de 30 à 40 joueurs. Il est dans une optique de préparer un groupe performant pour 2015. Le premier groupe de 23 a échoué, d'autres joueurs rentreront. Prendre ceux qui ne sont pas là, je n'appelle pas ça non plus une grande lessive. C'est comme dans un effectif de club, selon les résultats ou dans le fonctionnement régulier, il y a des changements.

Le groupe manque-t-il de fraîcheur physique et mentale?

T.D: Quand tu sors de deux défaites, on peut comprendre que le sélectionneur veuille voir d'autres joueurs, sans même parler de ces aspects. Sur la durée des saisons, je suis international depuis 2006 et avant moi, c'était déjà comme ça et le système n'a pas beaucoup évolué. Les autres nations, elles, évoluent. A nos dirigeants de voir ce qu'il veulent faire. Je ne me réfugie en aucun cas derrière tout ça mais une chose est sûre: on pourrait optimiser le rendement du XV de France. Il va falloir avancer là-dessus. Ce n'est pas pour demain, mais j'espère que ce sera pour la prochaine génération.

Vous affronterez l'Angleterre dans deux semaines à Twickenham avec rien à gagner mais aussi rien à perdre...

T.D: Ce ne sont pas les meilleurs moments mais ce sont les plus fondateurs et les plus enrichissants. C'est un gros challenge, le XV de France a l'habitude de relever ce genre de défi. Il aime ça, il y a des joueurs qui aiment ça.

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