Huget au rendez-vous

Par Rugbyrama
  • Huget - Angleterre France - 23 février 2013
    Huget - Angleterre France - 23 février 2013
Publié le Mis à jour
Partager :

Utilisé à l'arrière à six reprises seulement cette saison à Toulouse, Yoann Huget prend ses marques à ce poste en Bleu. Rare satisfaction du Tournoi.

Il était ailier, capable de rendre service à l'arrière. Un passage en numéro 15 à Bayonne sous les ordres de Didier Faugeron à une période où Cédric Heymans et Sam Gerber étaient blessés. "Quatre ou cinq matchs", se souvient Yoann Huget qui n'y avait jamais été positionné depuis sa première licence. Pour cette saison à Toulouse, il sait exactement où en sont les chiffres de son compteur: "Six matchs à l'arrière". Il aura finalement joué à ce poste les trois premiers du Tournoi des 6 Nations avec les Bleus. Et l'ailier de toujours s'est mué en arrière de niveau international. Yannick Nyanga, qui l'a vu devant la télévision sur les deux premiers matchs du Tournoi, n'en doutait pas. Une remarque imparable: "Un bon joueur, il sait jouer au rugby. Sur un changement de poste, il y a deux ou trois détails à peaufiner mais au vu des qualités de Yoann, je ne me faisais pas de souci. Il a progressé, il a un grand mental et c'est un grand bosseur. Dans la situation de l'équipe de France, il faut garder le cap, être têtu. Et c'est une des plus belles images que Yoann peut renvoyer. Il a connu des coups durs et il est revenu meilleur à chaque fois. Il n'a jamais tout reçu sur un plateau. Il a du mental, il travaille. Et surtout, il a du talent".

"Farrell arrive en criant, il m'insulte"

Arrière ou ailier ? "Un joueur de rugby, il tente", répond Yoann Huget. Celui de haut-niveau, lui, ne doute pas. Et c'est la réussite de ce néophyte, ailier remplaçant à l'automne qui a profité indirectement de la blessure de Brice Dulin. Surtout quand il n'a pas joué plus de six fois au poste avec son club, Toulouse. "Au niveau international, c'est précipité", sourit-il. "C'était un match de rêve à Twickenham, il n'y a avait rien à perdre". Les Bleus se sont inclinés, lui n'a rien perdu de son crédit. "J'ai essayé de sécuriser mes partenaires, de les faire jouer aussi. Pour relancer, je n'avais pas reçu de consigne directe mais les opportunités étaient là. Et si on voulait gagner, il fallait les pousser dans leurs retranchements, les mettre sur le reculoir". Même les provocations de Farrell ne l'ont pas fait sortir de son match. "Farrell est un jeune joueur, il va se canaliser. Il arrive en criant, il m'insulte. Je lui dis d'avoir du respect. C'est un jeune qui tente d'être intimidant. J'ai connu pire..."

Huget n'est donc pas de ceux qui se laissent inhiber. Peut être pas décisif mais sécurisant. "Il y avait toujours un bras pour me reprendre. Moi, je n'ai aucune prétention à traverser le terrain. Surtout à Twickenham. Je voulais mettre mon équipe dans l'avancée, faire jouer derrière moi". Métamorphose finalement facile. "Je n'avais pas tellement de certitude. Au fur et à mesure, je suis parvenu à trouver des repères". La confiance, cercle vertueux. "Quand tu vois que tu arrives à commencer par une bonne relance, tu veux en enchaîner d'autres. La première chandelle aussi est importante". Huget évoque aussi ce travail vidéo préparatoire auquel il s'est astreint. Et des séances spécifiques à Toulouse avec Jean-Baptiste Elissalde. "Il m'a beaucoup apporté. Sur le jeu au pied d'arrière, j'y ai passé quelques heures pour des séances intensives en phase offensive comme défensive".

"Je prends goût au poste"

Les Bleus perdent et s'enfoncent dans les problématiques de leur opération reconstruction. Philippe Saint-André, lui, est à l'affût de joueurs émergents. "On sait nos points faibles, on sait qu'il faut trouver d'autres joueurs". L'absence de longueur au pied est ainsi sujet sensible. Mais à Twickenham, Saint-André a relevé qu'il pouvait compter sur son arrière de secours. Dans le marasme, au moins quelques promesses. S'il faut des arrières, il est de taille. "Malgré la défaite, je prends goût au poste". Le voilà clairement polyvalent. "A Toulouse, je sais que ma place est à l'aile. Je ne manque de respect à personne. D'ailleurs, si Brice Dulin n'avait pas été blessé, il aurait été l'arrière. Il faut être réaliste, humble, travailler".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?