Servat, porteur de flamme

Par Rugbyrama
  • William Servat - France Irlande - Mars 2012
    William Servat - France Irlande - Mars 2012
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Pour son dernier match international samedi à Cardiff face au pays de Galles, William Servat (34 ans; 48 sélections) retrouve un statut de titulaire. Pas de hasard pour le talonneur du XV de France et de Toulouse: une marque de respect et la garantie qu'il s'emploie à passer le flambeau sans trahir.

Un match pour transmettre le flambeau. Le talonneur William Servat (34 ans; 48 sélections), qui mettra un terme à sa carrière en juin pour intégrer le staff du Stade toulousain, son club de toujours où il succèdera à Yannick Bru, va cette fois irrévocablement quitter les Bleus. Une sortie programmée: Cardiff pour le dernier round du Tournoi, sera la terre de son ultime sélection. Un dernier combat avec le numéro 2 dans le dos, le sien depuis 2010 mais propriété de Dimitri Szarzewski depuis un mois contre l’Écosse, l'Irlande et le pays de Galles. "C'est un choix d'avenir, je le comprends très bien", professe Servat.

La morale a peut-être tranché

Après la défaite contre l'Angleterre, le talonneur ne savait même pas s'il verrait Cardiff, lui qui avait procédé avec Bonnaire et Nallet à la remise des maillots. Alors, forcément, il ne s'attendait pas à être propulsé d'entrée en première ligne pour son dernier match dans une équipe de France qui démarre une nouvelle histoire... Finalement, Saint-André et Yannick Bru ont tranché: titulaire. "Yannick est venu me voir un peu avant l'annonce pour me le dire. C'est la manière de fonctionner: prévenir en cas de changement. Je ne m'y attendais pas mais cela n'empêche pas ma joie". Sur le plan sportif, le choix Servat apparaît évident. Ça l'était moins en terme d'avenir. La morale a peut-être tranché. Le talonneur souffle. "Une marque de respect ? Peut être. De toute façon, il y a toujours du respect dans les choix. Mais c'est vrai que cela me fait plaisir et me touche. Je pense que c'est une récompense pour ne pas avoir démérité. Une chose est sure: je vis cette titularisation comme une chance. C'est une satisfaction et une fierté de pouvoir choisir sa sortie".

Une carrière sans regret

Pour le reste, le talonneur s'est interdit tout bilan. Comme enjoint à livrer son testament, Servat a préféré esquiver. Dernière semaine à Marcoussis, derniers entraînements, derniers repas, dernière conférence de presse en Bleu: il a savouré sans vouloir calculer façon nostalgique. Sa fierté ? Une carrière sans regret. "En même temps, regretter une carrière au Stade toulousain, c'est délicat sourit-il. Je suis content de mon parcours et de ma sortie". Content d'avoir l'opportunité de partir tête haute. "Quand on fatigue, on joue moins. Et la vie change. Je n'ai pas connu ce sentiment de descendre une pente". Avait-il la caisse pour aller plus loin ? "Vous me direz samedi". Il se prépare à passer le flambeau, à mettre la nouvelle génération sur un tremplin. Définitivement soucieux du destin des Bleus. "Au-delà de la victoire, j'aimerai que les comportements soient à la hauteur. Gagner ou perdre cela peut se jouer à rien. Je vous donne en exemple la finale du Mondial. L'essentiel, c'est ce qu'on met dans le match". Pour construire.

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