Lièvremont cherche crédits

Par Rugbyrama
  • Marc LIEVREMONT - 03.02.2011 - Entrainement Equipe de France
    Marc LIEVREMONT - 03.02.2011 - Entrainement Equipe de France
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Marc Lièvremont, le sélectionneur du XV de France, est affaibli après deux tournées cauchemardesques en 2010. Après la déroute face à l'Australie, il a vacillé. Et s'il débute le Tournoi 2011 avec un déficit de crédibilité et d'image, il a préparé depuis deux mois son retour au premier plan.

Deux raclées au mois de juin face à l'Afrique du Sud et l'Argentine et une déroute face à l'Australie en novembre l'ont poussé dans ses derniers retranchements. Mais Marc Lièvremont, sélectionneur critiqué des Bleus, n'a pas été terrassé par ces cinglants revers. Alors que les Wallabies venaient juste de terminer leur démonstration au Stade de France, l'ancien troisième ligne a compris qu'une nouvelle bataille débutait pour lui. Tout d'abord, rassurer la Fédération française lors d'un grand oral et démontrer qu'il était encore l'homme de la situation pour emmener le XV de France en Nouvelle-Zélande lors du prochain mondial.

La voix du XV de France

Un examen passé avec succès auprès de son employeur mais qu'il devait aussi réussir avec ses joueurs car certains n'avaient pas caché leur désarroi. Sa crédibilité étant remise en cause par ses troupes, le sélectionneur a sollicité une discussion à bâtons rompus au lendemain du sinistre australien. Le système de jeu prôné par le staff technique s'est alors avéré flou pour une majeure partie des joueurs. Du tableau noir au terrain, le message des entraîneurs s'écrasait sur une multitude d'incompréhensions. Pour éviter une nouvelle cacophonie, Lièvremont est devenu l'unique voix tricolore. Surtout, il a compris la simplicité inhérente à la vie et au bon fonctionnement d'une sélection nationale.

Des entraînements "collectifs"

Première mesure, la création du livre de jeu (cent pages environ) remis à chaque joueurs où toutes les situations de jeu ont été schématisées et décortiquées pour un maximum de clarté. La deuxième mesure est venue d'un changement du contenu des entraînements. "Nous nous sommes plus entraînés à quinze avec des séances plus collectives. Nous avons aussi réduit la quantité de lancements pour rendre notre jeu le plus cohérent possible." Enfin ses joueurs le trouvait jusqu'à maintenant distant, voire absent des entraînements, préférant déléguer cette partie du travail à Emile Ntamack et Didier Retière. Il s'est donc rapproché du terrain. Une initiative appréciée par le groupe selon le capitaine Thierry Dusautoir qui affirme avoir ressenti les effets bénéfiques de ce changement.

Une tournée médiatique

Aussi, le sélectionneur a compris qu'il devait s'ouvrir au monde des médias. Ne pas s'enfermer dans un rôle d'un homme amer et incompris. Ce même rôle qui avait dressé une nation contre son homologue du football entre 2008 et 2010. Il s'est lancé dans une grande opération séduction fin novembre et au cours du mois de décembre. Plusieurs plateaux de télévision et un déjeuner à Marcoussis où il avait invité des journalistes de la presse écrite triés sur le volet. Un exercice médiatique où excellait son prédécesseur alors que le désamour du grand public envers le XV de France ne cesse de croitre depuis la prise de fonction de l'ancien entraîneur de Dax. Il a donc cherché à expliquer ses choix en réaffirmant qu'il était l'unique patron du XV de France.

Mais rien ne remplace les victoires pour trouver des supporters et des alliés. Marc Lièvremont sait aussi que le temps devra faire son effet: "Les huit derniers mois ont ébranlé nos certitudes et il nous faudra bien plus qu'une semaine de travail, et bien plus qu'une victoire même probante face à l'Ecosse pour effacer nos lourds revers et dire que tout est oublié."

"Une histoire à réécrire"

Du temps, il n'en n'a plus beaucoup. Et même en cas de succès ce samedi face à l'Ecosse, Marc Lièvremont sait qu'il sera jugé à Dublin et à Londres, face à l'Irlande et à l'Angleterre. Deux terrains hostiles où il ne s'est pas encore imposé. La défaite face aux Anglais à Twickenham en 2009 avait même été une des premières grandes désillusion du sélectionneur. Déjà sur la sellette, il ne devra pas manquer ses deux rendez-vous s'il souhaite conserver son billet d'avion pour la Nouvelle-Zélande. Une nouvelle déroute serait d'évidence dramatique mais le sélectionneur n'a pas voulu s'étendre sur cette éventualité ce vendredi en conférence de presse, sûr de son fait et des efforts fournis en amont de cette compétition: "Ça ne sera pas le cas et je ne réfléchis pas à la question car je ne l'envisage même pas. Dès le soir de la défaite contre l'Australie, j'ai dit que j'avais la certitude que l'on ne prendrait plus des branlées comme celle-ci. Je ne vais pas afficher un optimisme béat mais j'ai la conviction d'avoir un groupe compétitif. Nous avons maintenant une histoire à réécrire." Et éviter ainsi une fermeture pour liquidation.

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