Ducalcon : "Je fais partie des incertitudes"

Par Rugbyrama
  • France Luc Ducalcon 2011
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23e homme contre l'Irlande et l'Angleterre, Luc Ducalcon fait son retour pour le match en Italie, où il prendra place sur le banc. Le pilier castrais sait qu'il a une carte à jouer alors que le Mondial approche et qu'il ne s'est pas encore fait une place définitive dans le groupe qui partira.

Après trois semaines sans jouer, vous avez retrouvé les terrains avec Castres ce week-end. Soulagé ?

Luc DUCALCON : Je n’irai pas jusqu’à dire cela… Mais cela m’a fait du bien de retrouver le club, de revoir mes coéquipiers. Comme nous étions dans la préparation du déplacement à Brive, personne ne m’a trop parlé du XV de France, mais ce n’était pas plus mal. Cela m’a permis de penser à autre chose. Et puis, nous avons remporté notre premier match à l'extérieur... Cela valait le coup !

Comment avez-vous vécu ce rôle de 23e homme, auquel vous avez été cantonné deux semaines de suite avec le XV de France ?

L.D. : Plutôt bien. Je suis bien sûr déçu de ne pas avoir joué en Irlande et en Angleterre, mais je ne ressens pas pour autant d’aigreur. J’ai parfaitement conscience que mon entrée en jeu (contre l'Ecosse, ndlr) n’a pas été top, mais je ne me recherche pas d’excuse… Même s’il ne faut pas que je me mette la tête au fond du seau, je ne suis pas content de ce que j’ai démontré ce jour-là, que ce soit en mêlée fermée ou dans le jeu. Je n’ai pas apporté ce que je devais. Sylvain Marconnet méritait de jouer sur ce qu’il avait montré à Dublin, donc je n’avais pas à me plaindre.

Justement, dans les faits, comment vit-on le rôle de 23e homme ?

L.D. : Comme un joueur normal, sauf que l’on ne manque "que" le match, si j’ose dire… Mais la semaine de préparation et l’échauffement sont les mêmes que pour les autres, et permettent de se sentir concerné par l’événement. Jamais je ne me suis senti mis à l’écart, ou n’ai ressenti de sentiment de supériorité de la part de mes partenaires. Au contraire, le groupe France est sain. Et avec Nicolas Mas, nous entretenons une relation très simple, et très agréable. Cela nous permet d’ailleurs de travailler en toute sérénité.

Comment vous situez-vous dans la hiérarchie actuelle, qui semble bien établie ?

L.D. Les titulaires sont plus que légitimes de par leurs prestations depuis deux ans. Mais je ne suis pas là pour renoncer, ou pour me résigner à un statut d’éternel 23e. Au fond de moi, j’ai l’envie de gratter une petite place. Pas de me contenter de me rhabiller au moment des hymnes.

A ce titre, entrer en jeu contre l’Italie constituera un vrai test, face à l’une des meilleures mêlées du monde. Pensez-vous jouer plus gros que les autres à Flaminio ?

L.D. : Je serais évidemment déçu de ne pas faire partie du groupe qui s’envolera en septembre pour la Nouvelle-Zélande. Mais de là à penser que je joue ma place en Italie… Très sincèrement, je ne le calcule pas trop, parce que c’est dans ma façon d’être. J’aime vivre les choses comme elles viennent, sans penser aux conséquences. Pour répondre à votre question, je fais partie des incertitudes. C’est clair. Les entraîneurs ne m’ont rien dit, mais je ne suis pas stupide. Pas besoin de longs discours : si j’ai été 23e deux fois de suite, ce n’est pas par hasard…

Quoi qu’il en soit, la pression sera lourde sur vos épaules.

L.D. : Peut-être, mais il ne faut pas que je le prenne comme ça. Cela ne m’a jamais réussi. Je n’aime pas me mettre la pression inutilement. Le principal, c’est d’en être conscient. Notre boulot, nous le connaissons. Pas besoin d’en rajouter.

Le problème est qu’en équipe de France, la pression est forcément toujours présente…

L.D. : Evidemment, c’est toujours une sensation particulière, notamment par rapport au Top 14 où nous avons nos petites habitudes. En équipe de France, tous les regards sont braqués sur toi, tous tes moindres faits et gestes sont épiés, décortiqués. Nous évoluons dans des grands stades, avec des atmosphères particulières… Je ne sais pas comment les plus capés gèrent ça, si leur expérience leur permet de parvenir à en faire fi. Mais pour ceux qui comptent peu de sélections, comme moi, on ressent forcément de la pression. Il faut savoir la maîtriser, la gérer. Et s’en rajouter n’est sûrement pas la bonne solution, du moins en ce qui me concerne. A ce titre, le fait de les découvrir en tant que 23e homme permet au moins de s’imprégner de cette ambiance, de cette ferveur, et peut-être de mieux la maîtriser par la suite. Inconsciemment, on s’y habitue. Ce qui fait que, lorsque l’on a la chance d’être sur le terrain, on a peut-être moins les yeux grand ouverts… Disons que cela fait partie de l’apprentissage...

Que vous inspire la mêlée italienne ?

L.D; : Sincèrement, je ne les ai pas trop regardés pour le moment, même si j’ai assisté devant la télé à leur match contre les Irlandais, qu’ils ont d’ailleurs bien secoués… Après, pas besoin de passer ses soirées à les regarder pour connaître leur valeur. En Top 14, la réputation de joueurs comme Andrea Lo Cicero ou Salvatore Perugini n’est plus à faire. Je m’attends à un très, très gros affrontement en mêlée. Mais j’espère aussi pouvoir me montrer dans le jeu…

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