Dusautoir, la voix à suivre

Au début de son capitanat, sa timidité face aux médias avait largement inquiété les observateurs. Mais nul besoin de crier. Le troisième ligne aile du Stade toulousain et de l’équipe de France a développé une toute autre forme de langage. Le plus persuasif qu’il y ait. Celui de l’exemplarité. Alors, pendant les vingt premières minutes chaotiques de l’équipe de France face à l’Ecosse, Dusautoir s’est démultiplié. Comblant les vides laissés en défense. Couvrant systématiquement les errements de ses coéquipiers. Se faisant un devoir de disputer chaque ballon au sol. Un acharnement à briguer la perfection qui contribua largement à remettre les Français dans le droit chemin. Son tampon monumental sur le pilier Jacobsen (14e) en est le parfait symbole. "Thierry a tiré tout le monde vers le haut. Il a beaucoup parlé. Et puis, il a avancé sur les plaquages quand les autres subissaient. Il a montré l’exemple et nous a donné confiance", soulignait, dans Midi Olympique, l’ailier Julien Malzieu.

"Ce qu'il apporte n'est pas quantifiable"

Son efficacité au plaquage ne devrait, depuis longtemps, plus être une surprise. Pourtant, dimanche, Thierry Dusautoir a encore rayonné. Avec dix-neuf plaquages réussis, et surtout aucun de manqué, le Toulousain a, comme souvent, fini la rencontre avec la tunique de meilleur plaqueur du match. Une habitude à ne surtout pas banaliser. Ses statistiques sont tout simplement hallucinantes. Car, en plus d’une présence en défense incroyable, le meilleur joueur du monde 2011 s’est constamment proposé dans le jeu courant, portant à dix reprises le ballon. Soit le Français le plus sollicité et actif de la rencontre. "Ce n’est pas une surprise. Ce qu’apporte Thierry dans une équipe n’est pas quantifiable. C’est un tout et cela va bien au-delà du jeu. Bien sûr, c’est un joueur extraordinaire mais ce qu’il y a à l’intérieur du cœur est primordial", louait le jeune deuxième ligne Yoann Maestri. Indispensable à l’édifice tricolore, Dusautoir apparait comme l’homme idéal à suivre pour aller décrocher le grand chelem.