Une couronne pour célébrer la fête ?

Par Rugbyrama
  • O'Driscoll Irlande
    O'Driscoll Irlande
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Si l’Irlande ne conserve que de maigres chances de remporter le Tournoi, elle peut, en battant l’Ecosse, rafler la Triple Couronne, récompensant l'équipe victorieuse de tous ses matchs contre les sélections des îles britanniques, et fêter de la meilleure des manières son ultime match à Croke Park.

Certes, l’Irlande est la seule nation à pouvoir empêcher la France de sortir victorieuse de ce Tournoi. Mais il faudrait désormais un miracle pour que le XV du Trèfle conserve son titre. En cas de défaite française, combinée à un succès des hommes de Declan Kidney, ces derniers reviendraient à hauteur en termes de points terrain (6). Tout se jouerait alors à la différence des points marqués et encaissés… Et les Bleus en ont 50 d’avance ! Pour autant, outre le droit de croire en un impossible rêve, la réception de l’Ecosse samedi (18h) ne sera pas sans intérêt pour les Irlandais. Ni sans enjeux. Des enjeux qui peuvent apparaître symboliques. Mais aux yeux des acteurs irlandais, les perspectives qu’offre ce dernier match du Tournoi n’ont rien de symbolique. "Nous allons affronter l'Ecosse ce week-end dans une configuration de match unique, de véritable test", annonce Declan Kidney.

"Pour nous, la rencontre de samedi est une finale. Étant un peu plus vieux que les joueurs, j'ai traversé deux décennies où nous n'avons jamais gagné rien", souligne Kidney. Du coup, tous les titres sont bons à prendre pour lui. Son capitaine Brian O’Driscoll confirme : "Il nous a rappelé qu'il y avait eu deux décennies sans que l'Irlande remporte la Triple Couronne". Et à 31 ans, le centre du Leinster mesure la portée de cette récompense. "J'ai pris conscience de l'importance de la Triple Couronne, quand nous l'avons gagnée pour la première fois en 2004, parce que cela faisait longtemps que l'Irlande ne l'avait pas emporté", a-t-il expliqué. Elle est donc devenue un objectif. Un vrai : "Il faut parfois savoir réajuster ses objectifs à mi-course. Après notre défaite en France (33-10), c'est ce que nous avons dû faire. Nous nous sommes mis en position pour gagner quelque chose que nous nousétions fixés".

"La faculté des Ecossais à ruiner des fêtes irlandaises"

Autre ambition : célébrer le fait d’évoluer une dernière fois sur la pelouse de Croke Park, stade symbolique de la lutte pour l'indépendance de l'île, avant de retrouver Lansdowne Road. En quatre saisons et treize matchs, le XV du Trèfle n'a pas fait de son enceinte provisoire une forteresse imprenable (9 succès, 1 nul, 3 défaites). Le 11 février 2007 notamment, la France, victorieuse (20-17), avait détruit le rêve irlandais de Grand Chelem lors du premier match de rugby jamais disputé au "Croker". Mais selon Declan Kidney, y avoir évolué reste "un privilège". En effet, la GAA (l'Association des sports gaéliques) a dû amender son règlement qui interdisait qu'y soit pratiqué tout sport "britannique", notamment le rugby, considéré comme le sport du colon. "Le GAA nous a apporté beaucoup de soutien quand nous avons dû aller jouer à CrokePark et peut-être que nous pouvons leur rendre ce respect en gagnant et en jouant notre dernier match ici comme si c’était une finale".

Sur le papier, les Irlandais partent clairement favoris. Et ont donc toutes les chances de s’imposer. Mais comme le rappelle Declan Kidney, ce duel face à l’Ecosse peut s’apparenter à un match piège. Notamment pour des raisons historiques… "On connaît les Ecossais et leur faculté à ruiner des fêtes irlandaises. Nul doute qu’il chercheront à le faire encore une fois !". Le sélectionneur du XV du Trèfle met par conséquent ses troupes en garde contre toute forme de suffisance contre une formation qui n’a pas encore aligné la moindre victoire dans le Tournoi. "La grande particularité des 6 Nations est que dans cette compétition, aucun match n'est semblable au précédent. Jamais. Toutes les rencontres présentent des défis différents." Brian O'Driscoll a assuré que, même après une année et demie marquée de succès et autres titres, le XV du Trèfle est loin d’être "blasé". Cela tombe bien, il a l'occasion de gagner une cinquième Triple Couronne en sept éditions.

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