La preuve par trois

Par Rugbyrama
  • Dusautoir Lièvremont Marcoussis France 2010
    Dusautoir Lièvremont Marcoussis France 2010
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Comme le dit Marc Lièvremont, "on en parlait avant et on continue d'en parler cette semaine." Le fait que les Bleus puissent, pour la première fois sous l'ère Lièvremont, enchaîner un troisième succès consécutif vendredi au pays de Galles, est dans tous les esprits cette semaine à Marcoussis.

Depuis la convaincante victoire contre l'Irlande, tout le monde ne parle plus que de ça. Le XV de France du trio Lièvremont-Ntamack-Retière va-t-il enchaîner un troisième succès d'affilé, chose qu'il n'est jamais parvenu à faire ces 24 derniers mois ? Le soir même de la danse infligée à Brian O'Driscoll et ses coéquipiers, le capitaine des Bleus Thierry Dusautoir plongeait déjà dans l'après. "Sincèrement, j'en ai marre des victoires sans lendemain", lâchait-il dans Midi Olympique. "L'important, c'est de gagner à Cardiff et de briser cette malédiction du troisième match."

Le flanker toulousain fait bien sûr référence au naufrage anglais l'an dernier (10-34), qui avait salement refroidi des Bleus enorgueillis par leur victoire contre les grands "chelemards" de l'époque… le pays de Galles ! Mais il évoque aussi la claque néo-zélandaise quand, deux semaines tout juste après s'être offert les rois du monde (et vainqueurs des Tri-Nations) sud-africains, les Tricolores avaient pris une leçon de rugby par les All Blacks à Marseille (12-39). Cette inconstance est un mal bien français, certes. Mais à un an et demi de la Coupe du monde, l'heure est aux certitudes et à la perte des mauvaises habitudes. La tournée d'automne et le début du Tournoi laissent augurer le meilleur et un palier a été franchi semble-t-il. Mais il faut empocher ce troisième succès si convoité pour valider tout ça. Et passer un cap pour de bon.

Un expert en développement personnel engagé

Pour cela, le staff a décidé d'innover. Alors qu'il avait laissé beaucoup de place à la récupération avant d'affronter les Blacks, il a choisi de mettre les bouchées double cette fois. "Le manque de réactivité des joueurs dès les premières minutes nous avait interpelés, confie Marc Lièvremont dans Midi Olympique. Ce sont des choses dont nous allons nous servir. Cette fois, nous aurons une bonne semaine de travail pour nous préparer, avec de l'intensité." Et si "il n'y a pas de blocage psychologique quant à cette troisième victoire", l'encadrement a fait appel à un expert en développement personnel, François Peltier, chargé "d'apprendre aux joueurs à mieux se connaître".

Très "concentrés" cette semaine selon leur propre aveu, ces derniers évitent pour autant de se focaliser là-dessus et de se mettre trop de pression. Marc Lièvremont avoue qu'ils en avaient parlé "dès la fin du match contre l'Irlande" mais ils préfèrent laisser aux journalistes les spéculations sur cette première tant attendue. Le deuxième ligne Pascal Papé relativise un peu : "C'est vrai depuis que Marc Lièvremont a pris les commandes du XV de France, nous n’avons jamais enchaîné trois victoires. Cela n’est pas anodin, et nous devrons nous en servir comme source de motivation. Il nous reste des étapes à franchir, cela en est une."

Une simple "étape" ?

"Etape", c'est le mot-clé, qui traduit aussi bien l'enjeu de cette rencontre que l'importance finalement relative d'un résultat qui n'aurait pas tant de conséquences s'il était mauvais. Une victoire, sur la route du Grand chelem, constituerait un signal fort en tout cas. "Il ne faut pas se poser de questions", assène finalement Lionel Nallet, fort de son expérience de capitaine lors de la défaite à Twickenham en 2009. "Nous ne sommes pas à l'abri d'une mauvaise surprise une nouvelle fois mais le contexte n'est pas le même. Nous devons rester concentrés sur notre objectif de victoire dans le Tournoi pour passer cet écueil." La leçon a peut-être été retenue cette fois. Pour confirmation, on attend la preuve pas trois.

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