Angleterre : Johnson sévèrement critiqué

Par Rugbyrama
  • Martin Johnoson France Angleterre 6 Nations 2010
    Martin Johnoson France Angleterre 6 Nations 2010
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Ces derniers temps, Martin Johnson, le sélectionneur de l’Angleterre, a subi de nombreuses attaques. Et au lendemain de la bonne performance de ses troupes malgré la défaite (12-10) en France, lui se montre résolument optimiste. Au contraire de ses détracteurs, à commencer par Lawrence Dallaglio.

"Les efforts produits par les gars étaient fantastiques". "L'état d'esprit a été formidable". Ce sont les qualificatifs employés par le sélectionneur anglais Martin Johnson après la courte défaite de ses troupes au Stade de France. Elles tranchaient avec les critiques acides qu’il doit essuyer outre-manche, ainsi que le directeur de l’élite de la fédération Rob Andrews, au lendemain de ce revers. Notamment de la part de l’ancien troisième ligne et capitaine du XV de la Rose, Lawrence Dallaglio, dans sa tribune au Sunday Times : "En tant qu'entraîneur, Johnson doit accepter sa responsabilité, mais la vraie responsabilité, c'est celle du directeur de l'élite de la Fédération, Rob Andrew. Le gars qui a fait en sorte que les débuts comme entraîneur de Johnson soient mal engagés depuis le départ ", écrit Dallaglio. Il regrette que "l'Angleterre ne vise plus d'être la meilleure équipe d'Europe", fustige "le manque d'honnêteté et de créativité" de l'équipe, son "absence totale de philosophie".

Deux visions différentes. Deux sentiments opposés. Alors, où est la vérité ? Entre les deux certainement… Car il serait injuste de ne pas reconnaître que les Anglais ont livré une belle prestation face aux Bleus ce samedi. Plus ambitieux dans le jeu, ils ont inscrit le seul essai du match dès la 5e minute et ont poussé dans les dernières minutes pour l’emporter. "Nous avons perdu. Mais je pense que nous avons fait ce que nous voulions faire, s’est réjoui Martin Johnson dans les travées de l’enceinte dyonisienne. Tactiquement, on a été bien meilleur en deuxième période. On a été bon défensivement du début à la fin. Mais le jeu ne tourne pas toujours dans le sens que l'on souhaite." Il regrettait que la pluie se soit abattue sur Paris durant le "crunch", ce qui a eu une importance considérable selon lui : "Les conditions climatiques ont changé du tout au tout pendant le match, et il y a eu beaucoup de ballons tombés. […] Nous avons fait des erreurs, mais dans ces conditions, c'est normal".

Dallaglio : "Mais d'où vient ce conservatisme ?"

Même s’il se disait "fier des garçons sur ce qu'ils ont montré", Lewis Moody, le troisième ligne et capitaine anglais en l’absence de Steve Borthwick, se montrait plus mesuré que son entraîneur : "Il y a évidemment du progrès mais cela reste une déception. On a fait un bon match, dommage qu'on ne l'ait pas concrétisé." Lawrence Dallaglio, quant à lui, s'offusque que l’on parle de "progrès" de l'équipe anglaise. De son avis, un tel optimisme est "une insulte à notre intelligence". Il est vrai que, de son côté, il est dur de le taxer d’optimisme. Son analyse est accablante… Et le bilan général du XV de la Rose dans ce Tournoi peut plaider en sa faveur, malgré la sortie rassurante en France. Deux victoires pas vraiment convaincantes contre le pays de Galles (30-17) et l’Italie (17-12), une défaite à domicile face à l’Irlande (16-20) et un match nul en Ecosse (15-15). A l’arrivée, une peu reluisante 3e place au classement. Pas suffisant.

Après la bonne partition parisienne, Martin Johnson se défend : "L'équipe n'a pas été transformée. Je dis depuis le début que si nous arrivons à mettre à exécution ce que nous voulons faire, tout est là. Ces occasions au large, elles ont été là tout le Tournoi. Mais on ne les a pas prises et en parler quand on perd n'est pas agréable". La réponse de Dallaglio est cinglante : "C'est très bien de la part de Johnson de se lamenter sur le manque d'ambition contre l'Ecosse. Mais d'où vient ce conservatisme ?", fait-t-il mine de s'interroger. Avant d’ajouter : "Quand je vois le manque d'enthousiasme, l'absence de joie dans les performances de l'Angleterre, je ne peux m'empêcher de penser que ce ne sont pas des qualités qui figurent en tête des priorités…" Pendant que les points de vue divergent, la guerre des mots a débuté !

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