Dusautoir: "Un saut dans l'inconnu"

Par Rugbyrama
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Thierry Dusautoir ne le cache pas : ce XV de France aborde le match en Ecosse dans une certaine improvisation. Difficile de faire autrement.

Vous aviez eu trois mois de vie commune pour aborder le Mondial, vous avez cinq jours pour préparer le déplacement en Ecosse. Vous passez d'un extrême à l'autre?

Thierry DUSAUTOIR: C'est le moins que l'on puisse dire. Visiblement, le fait d'avoir trois mois ne nous avait pas spécialement réussis puisque nous avions perdu le premier match contre l'Argentine. Finalement, c'est peut-être mieux de n'avoir que quelques jours. Mais c'est un saut dans l'inconnu, incontestablement. Il faut prendre ce premier match comme une base de travail.

Quelle impression vous laisse cette première semaine de vie du groupe?

T.D. : On apprend à connaître un nouveau groupe, à gérer de nouvelles exigences voulues par le staff. En quatre jours, c'est déjà pas mal. Je crois qu'on a déjà vu une bonne partie de ce que les entraîneurs voulaient mettre en place. Maintenant, nous n'avons effectué que deux séances de touche, une de mêlée et une de défense. C'est peu.

Avez-vous travaillé des schémas de jeu très précis pour dimanche?

T.D. : Le staff a décidé de se focaliser sur un petit nombre de lancements de jeu sur lesquels nous travaillons, afin de bien les maîtriser, plutôt que de partir dans tous les sens. De toute façon, on ne peut pas tout faire en une semaine. On a au moins l'avantage de jouer dimanche, ce qui nous laisse une journée de plus pour travailler tous ensemble. Mais tout ne sera pas parfait, c'est évident.

Quelle est la philosophie générale de ce nouveau staff?

T.D. : Ils veulent laisser une grande place à l'initiative. Priorité est donnée au jeu, assez nettement. On nous a demandé d'apprendre à comprendre nos coéquipiers. Marc Lièvremont semble porté sur l'offensive, ce n'est pas toujours le cas. Il faudra oser. Ce qui m'a plu dans son discours, c'est le fait d'accepter un droit à l'erreur à partir du moment où il y a prise de risques. Le jeu appelle le risque, et augmente donc ce risque d'erreur. Il faut l'admettre.

"On me parle tout le temps du match contre les Blacks"

C'est un changement notable tout de même par rapport à la Coupe du monde, non?

T.D. : Ecoutez, pendant la Coupe du monde, on a reproché à l'équipe de France de ne pas jouer suffisamment. Et nous n'avons pas gagné la Coupe du monde pour autant. Maintenant, si les gens veulent du beau jeu, ils devront accepter qu'il y ait du déchet, surtout dans les premiers matchs. S'ils acceptent ça, et s'ils laissent cette équipe travailler et grandir, peut-être qu'ils se régaleront en 2011. Il faut savoir ce que l'on veut.

Vous figurez parmi les cadres de ce groupe désormais. Auriez-vous pu imaginer cela il y a quelques mois?

T.D. : C'est vrai que par la force des choses, du haut de mes 10 sélections, je suis presque un ancien. Pour tous ceux qui débutent, 10 sélections, ça doit leur paraître beaucoup. Pour moi, ça ne change pas grand-chose à ma façon d'appréhender la sélection. Je m'occupe surtout de ma propre évolution au sein de l'équipe. Maintenant, si certains veulent venir me poser des questions, j'y réponds avec plaisir.

On avait même évoqué votre nom comme possible capitaine. Cela vous a-t-il fait plaisir?

T.D. : Oui, ça m'a un peu surpris, mais j'ai été très touché. C'est une marque de reconnaissance de la part du staff.

La Coupe du monde vous a permis de franchir un palier. Etes-vous un autre joueur aujourd'hui?

T.D. : J'ai progressé, c'est certain. La Coupe du monde, c'est le top. Ce sont trois mois au plus haut niveau. C'est quelque chose de très important dans une carrière. Alors, forcément, ça change un joueur. Qu'est-ce que ça a changé pour moi? Je suis certainement plus attendu désormais. On verra bien. Je ne me mets pas martel en tête. Je prends les choses comme elles viennent. Je suis heureux d'être là. Si ça doit s'arrêter un jour, ça s'arrêtera, et je me consacrerai à mon club.

Votre image est surtout associée à ce quart de finale contre les All Blacks à Cardiff, où vous aviez été énorme...

T.D. : J'ai l'impression que ce match va me suivre longtemps. On me parle tout le temps du match contre les Blacks. C'est un très bon souvenir, mais je dois passer à autre chose maintenant. Je ne peux pas rester éternellement au mois d'octobre 2007. Je dois avancer.

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