Elissalde: "J'ai tourné la page"

Par Rugbyrama
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Jean-Baptiste Elissalde n'a pas changé depuis la Coupe du monde. Faussement détaché, un peu caustique, le demi de mêlée des Bleus dégage surtout une grande sérénité. L'âge, sans doute... Du Mondial à l'Ecosse, de Laporte à Lièvremont, des anciens aux nouv

Entre le départ à la retraite de certains cadres et l'arrivée des petits nouveaux, vous n'avez pas l'impression de prendre un coup de vieux?

Jean-Baptiste ELISSALDE: C'est vrai qu'on parle beaucoup de coup de jeune dans cette équipe de France, mais certains prennent un coup de vieux! Enfin, vieux, je ne suis pas si vieux que ça. Mûr plus tardivement que les autres sûrement, mais vieux non !

Plus sérieusement, comment se passe l'intégration des nouveaux?

J.B.E. : Très bien. Ils ont tous l'air très sympa. Parfois, après des confrontations en club, on a des a priori. On les oublie vite ici. Mardi soir, on a fait une petite partie de cartes. C'était marrant de voir ces nouveaux visages. Je me souviens de mes débuts chez les Bleus. J'arrivais avec les yeux écarquillés. J'imagine que c'est la même chose pour eux.

Vous les connaissiez tous?

J.B.E. : Oui. Enfin, je connaissais assez peu Arnaud Méla et Sylvain Brugnaut. Julien, pardon. Vous voyez, je me trompe sur le prénom. On se découvre tous.

Vous allez composer la charnière avec François Trinh-Duc, un des débutants. Votre avis sur lui?

J.B.E. : Il possède à la fois beaucoup de talent et d'insouciance. J'espère qu'il va la garder et qu'il ne se mettra pas trop de pression. Si j'ai quelque chose à lui transmettre, ce sera ça.

Vous n'avez éprouvé aucune nostalgie de la période Coupe du monde en revenant à Marcoussis?

J.B.E. : Non, absolument aucune. La nostalgie, ce sera peut-être pour dans quelques années. Cette Coupe du monde, elle est rangée au rayon des souvenirs. Les bons, et les mauvais. Je l'ai digérée. Pas oubliée, mais digérée. Mon club m'a aidé à passer à autre chose. J'ai tourné la page. Franchement, entre anciens, on n'en parle pas du tout. C'est vrai qu'on a passé trois mois ici. On a nos habitudes. Mais en arrivant à Marcoussis dimanche soir, je n'ai pas repensé à tout ça. J'ai changé de chambre, il fait plus froid, mais à part ça rien n'a vraiment changé. Je suis toujours heureux de revenir.

Comment se passe cette première semaine de l'ère Lièvremont?

J.B.E. : Une première semaine, c'est toujours un peu particulier. Il y a un petit côté rentrée des classes. Compte tenu du manque de temps, il faut aller à l'essentiel. Il n'y a pas encore d'aspect tactique très pointu. Elle viendra après.

Vous avez senti une différence avec l'ère Laporte, sur la forme comme sur le fond?

J.B.E. : (Gêné). Je n'ai pas envie de parler de ça, d'établir des comparaisons.

Sans nécessairement émettre des critiques, il doit bien y avoir des aspects différents dans la manière de travailler, ou dans le discours?

J.B.E. : Bernard avait son charisme, Guy Novès a le sien, Marc Lièvremont aussi. En aucun cas on ne peut comparer. Ce n'est pas la révolution vous savez. Je ne vois pas de différence frappante. Peut-être le discours est-il plus équitablement partagé entre les trois hommes (NDLR: Lièvremont, N'Tamack, Retière).

Ne croyez-vous pas que le jeu des Bleus sera moins stéréotypé désormais?

J.B.E. : Stéréotypé? Je ne crois pas que notre jeu l'était autant. Avec Bernard, on a aussi fait de très bons matchs. Nous n'étions pas dans un carcan. On pouvait prendre des initiatives. Que vous soyez à Toulouse, Bayonne ou en équipe de France, le rugby, c'est d'abord: conquête, combat, défense, et occupation du terrain. Après, la nuance peut se faire sur la manière d'utiliser le ballon quand vous l'avez.

Quels étaient vos rapports avec les trois membres du staff avant leur nomination?

J.B.E. : Emile N'Tamack a été mon capitaine, mon coéquipier, aujourd'hui il est mon entraineur. Il est aussi mon ami, je ne m'en cache pas, et ça ne me pose aucun problème. Marc Lièvremont, comme joueur, c'était un pénible. En tant qu'homme, je le connais moins. Mais il vient d'une famille qui sent le rugby. Quant à Didier Retière, je ne le connaissais pas.

Dimanche marquera le début d'une nouvelle époque. Ce premier match en Ecosse vous inquiète-il vu le contexte?

J.B.E. : On va vivre un moment très dur ce week-end, je pense. Tout ne sera pas parfait. Tout sera même sans doute très moyen. Il faudra être indulgent. C'est très compliqué de mettre en place six nouveaux comme ça. Il y a tout à travailler. Julien Brugnaut doit changer de côté en première ligne après le forfait de Jean-Baptiste Poux... Ça fait beaucoup.

Comment jugez-vous cette équipe écossaise?

J.B.E. : On les dit toujours au creux de la vague. Mais je les crois performants et intelligents avec, en plus, la volonté de jouer sur la largeur. Avec Toulouse, nous avons beaucoup souffert contre Edimbourg. Gagner là-bas a relevé du miracle. Et au retour, chez nous, on a la chance de leur mettre deux contres. Il y a deux ans, le XV de France était archi-favori et il en a pris 30. Alors, méfions-nous.

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