Encore plus Bleu?

A quoi penseront les joueurs du XV de France en pénétrant sur la pelouse du Stade de France? A leur dernier match dans l'enceinte dionysienne, une défaite face à l'Angleterre, lors de la demi-finale de la Coupe du monde (14-9)? Ou plutôt à un bon souvenir comme la victoire acquise en poule face à l'Irlande quelques jours plus tôt (25-3)? Difficile de savoir. Toujours est-il que la mission des Tricolores face à ce même XV du Trèfle est claire: confirmer les belles dispositions entrevues dans le jeu lors de la victoire en Ecosse pour continuer de rêver, si ce n'est au Grand Chelem, à la victoire finale.

Pour cela, le trio N'Tamack-Retières-Lièvremont a dû plus ou moins jongler pour composer une équipe. Bien que satisfaits de la prestation de leurs joueurs à Murrayfield, les entraîneurs ont procédé à six changements pour cette rencontre. "On voulait impliquer la quasi-totalité des remplaçants d'Edimbourg. Ils ont été remarquables aussi bien avant que pendant le match" , avoue Lièvremont. Hormis le jeune berjallien Morgan Parra, tous les remplaçants de la première journée débuteront le match. Loin d'être une sanction pour les titulaires, c'est donc avant tout une récompense.

Avant la revanche face à l'Angleterre...

Au-delà des forfaits des Clermontois Julien Malzieu et Elvis Vermeulen à gérer, ce "turn-over" est évidemment une question de tactique. La coriace Irlande n'a rien de commun avec la joueuse Ecosse. "Ils sont emmerdants en mêlée car ce sont des joueurs costauds, vraiment massifs, explique Retières, en charge des avants. Il va falloir être intelligents et essayer de désaxer les mêlées pour les perturber". D'ou les titularisations de Nicolas Mas, souverain à droite face au Chardon, et d'Arnaud Mela dont le profil est plus intéressant dans ce contexte que celui de Loïc Jacquet.

Autre avantage pour les Bleus, l'expérience avec des lignes arrières 100% mondialistes. De Cédric Heymans à Jean-Baptiste Elissalde en passant par Vincent Clerc - à qui l'Irlande réussit bien avec trois essais en deux rencontres en 2007 - le XV de France aura des hommes de confiance pour négocier les situations difficiles. Important face l'imprévisible Brian O'Driscoll... Si la France s'impose, elle pourra continuer d'avancer en confiance avant ses retrouvailles face à l'Angleterre. Et ainsi offrir une revanche au public du Stade de France qui ne demande qu'à garder, cette fois, un bon souvenir...