Coupe du Monde 2023 - Laurent Labit : "Encore deux week-ends à prier pour ne pas perdre de joueurs"

Par Arnaud Beurdeley
  • Laurent Labit et le staff du XV de France espère ne pas compter des blessés après les phases finales
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Publié le Mis à jour
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En marge du premier rassemblement du XV de France où 27 joueurs (sans les demi-finalistes et quelques cadres laissés au repos) sont réunis depuis mercredi à Marcoussis, l’entraîneur de l’attaque Laurent Labit a évoqué différents sujets liés à la préparation de la Coupe du monde. Notamment la crainte de perdre des joueurs sur blessure lors des deux derniers week-ends de Top 14. Extraits.

  • La polyvalence dans la perspective de la liste des 33

C’est quelque chose de très important dans l’équilibre de notre équipe. Depuis que nous sommes arrivés, nous composons quasiment tout le temps un banc avec six avants et deux trois-quarts, ce qui nous oblige à avoir des joueurs polyvalents sur le terrain. Ce sera un élément important dans notre réflexion par rapport à notre préparation, à nos formes de jeu. C’est une grande richesse pour nous. Par rapport à ce que nous avons connu au Japon, nous passerons de 31 à 33 joueurs dans le groupe. Aujourd’hui, nous avons 75 joueurs sur notre radar. Nous les accompagnons dans cette perspective.

  • Derrière Antoine Dupont, un casse-tête ?

Nous avons cinq demi de mêlées (Dupont, Lucu, Couilloud, Serin, Le Garrec) de très haut niveau. Beaucoup de nations nous jalousent, on ne va pas s’en plaindre. On espère qu’il n’y aura pas de pépin sur ce poste-là, comme sur les autres d’ailleurs. Nous prendrons sûrement trois demi de mêlées dans la liste des 33 fin août, mais est-ce que ce sont ces trois-là qui joueront durant toute la compétition ? On ne peut pas le savoir. Mais aujourd’hui, c’est une richesse d’avoir des joueurs aussi talentueux et dotés d’une grande humilité.

  • Le programme de la préparation

Quand on est arrivés en 2019, il y avait un gap très important entre les joueurs du moment et le niveau international. En quatre ans, ce gap est largement comblé. On va partir sur un travail différent. Nous serons plus sur de qualitatif. Nos joueurs ont aujourd’hui les prérequis de niveau mondial sur le plan physique. On l'a vu, on a aussi existé au niveau du rugby. Ça nous laisse bon espoir. Comme on l'avait dit il y a trois ans et demi à Montgesty, et comme on l'a redit il y a quelques semaines, on voulait être le 8 septembre être en mesure de regarder les concurrents sur la ligne de départ. Je crois qu'aujourd'hui, avec la version 10 de notre méthode d’entraînement, on va pouvoir aller plus loin dans notre jeu, dans le détail, dans la précision et travailler dans la qualité.

Marcoussis, première étape de notre préparation \ud83c\uddeb\ud83c\uddf7 pic.twitter.com/psM4UR72mW

— Laurent Labit (@LabitLaurent) June 8, 2023
  • Quel jeu pour gagner le Mondial ?

Ce qui va être intéressant pour nous, ce sera de regarder le Rugby Championship cet été. Cela va nous donner beaucoup d’indications sur ce que les nations de l’hémisphère Sud mettent en place. C’est une compétition qui se déroule peu avant le début du Mondial. Les effectifs et le contenu seront proches de ce que ces équipes proposeront durant la compétition. Aujourd’hui, je m’attends à beaucoup de vitesse dans le jeu. On a aussi vu, sur le dernier Tournoi des 6 Nations, la difficulté (liée à l’arbitrage) de contester les ballons de façon à laisser plus d’initiative aux attaques. Il faudra peut-être avoir plus la possession du ballon par rapport à ce qu’on avait l’habitude de faire. Mais aujourd’hui, la France est au niveau physique des meilleures nations, peut-être même devant. Nous allons donc pouvoir faire évoluer notre jeu. Nous avons déjà vu ce que nous étions capables de faire avec seulement trois ou quatre semaines en commun. On peut donc espérer qu’en deux mois, nous irons plus loin.

  • Les acquis du XV de France

Je me souviens qu’en 2019, lorsque nous sommes arrivés, les joueurs nous avaient dit qu’ils avaient l’impression de repartir de zéro à chaque fois qu’ils retrouvaient l’équipe de France. Aujourd’hui, j’ai l’impression que lorsque nous les retrouvions, c’est comme si nous les avions quittés la veille. Que ce soit sur la performance, le médical, le rugby, la préparation mentale, nous avons fait un travail de fond pour ne perdre aucun joueur. Les joueurs blessés par exemple sont des joueurs importants pour nous. Nous avons besoin de tous les joueurs pour atteindre notre objectif, pas seulement les 33 qui seront retenus fin août.

  • Le choix de jouer quatre matchs amicaux

Ce sera l’occasion de travailler notre jeu, mais aussi l’opportunité pour de nombreux joueurs de se montrer pour avoir l’espoir de rentrer dans la liste des 33. On s’attend à avoir des blessures, on ne sait pas ce qui peut se passer. Il y a d’ailleurs encore deux matchs ce week-end très importants et encore deux week-ends à prier pour ne pas perdre de joueurs. En tout cas, ces quatre matchs amicaux, ça nous permettra de faire une revue d'effectif assez large.

Préambule à la préparation de la coupe du monde \ud83c\uddeb\ud83c\uddf7#XVdeFrance #RWC23 pic.twitter.com/UEeSdsFFHs

— William Servat (@WilliamServat) June 8, 2023
  • Le retour d’Arthur Vincent

Aucune surprise à le retrouver en forme. On connaît son mental et son sérieux. Nous avons travaillé main dans la main avec le club de Montpellier. On l’a accompagné pour qu’il se sente toujours au cœur du projet. Nous ne voulons abandonner personne. On espère qu'Arthur sera avec nous le 2 juillet à Monaco en pleine possession de ses moyens. Il était du début de l’aventure, on fera tout pour le remettre au niveau international.

  • Les demi-finales du Top 14

Je suis nul en pronostic. Je me garderai bien d’en faire. Mais ce que je constate, c’est que depuis trois ans le rugby français marche sur l’Europe. Les clubs français ont remporté la Champions Cup et le Challenge sur les trois dernières années. C’est une vraie satisfaction pour tout le monde. L’équipe de France doit être en haut de la pyramide et les clubs dans notre sillon. Le travail effectué conjointement avec les clubs fait que la France est une place forte du rugby mondial. C’était notre objectif. Maintenant, au regard de la saison régulière et du parcours de Toulouse et La Rochelle en Champions Cup, ces deux équipes sont sûrement favorites. Mais, sur un match de phase finale, tout est possible.

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