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Toulouse - Racing 92 : au carré des habitués

Par Nicolas ZANARDI
  • C’est un duel en haute altitude qui attend les Toulousains et les Racingmen, vendredi soir à Saint-Sébastien. Qui de Rynhardt Elstadt ou Fabien Sanconnie prendra le billet pour la finale ?
    C’est un duel en haute altitude qui attend les Toulousains et les Racingmen, vendredi soir à Saint-Sébastien. Qui de Rynhardt Elstadt ou Fabien Sanconnie prendra le billet pour la finale ? Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Entre le Stade toulousain et le Racing 92, il ne s’agira pas d’une demi-finale ordinaire. Mais bien d’un affrontement entre les deux clubs les plus constants de ces quinze dernières années, bien qu’ils ne se soient pas toujours montrés souverains à ce stade précis de la compétition.

Qui nous contredira, si on avance ici que cette demi-finale entre Toulouse et le Racing 92 opposera les deux clubs les plus réguliers de ces dix dernières années ? Pas grand monde assurément, à moins d’être d’une mauvaise foi des plus absolues. En effet, si les deux clubs sont liés par une longue histoire, un respect et même des affaires réciproques (ce qui incita les dirigeants des deux clubs à créer en 2011 le trophée Pierre-de-Coubertin, ou encore à délocaliser des rencontres amicales à Hong-Kong), ils le sont surtout par leurs résultats sportifs qui font d’eux, et de loin, les plus fréquents membres du carré VIP du Top 14. Concernant Toulouse ? Il ne s’agit évidemment pas d’une nouveauté, plutôt d’une (très) bonne habitude héritée de la période Guy Novès (1993-2015), qui avait vu le Stade toulousain se hisser en demi-finales à 21 reprises sur 22 saisons (un seul échec en 2014 après une défaite en barrages à Ernest-Wallon contre le… Racing 92, 16-21). Car si l’ère d’Ugo Mola commença par quelques inévitables tâtonnements liés à un changement de cycle (aucune demi-finale de Top 14 sur les trois premières saisons), le Stade toulousain a retrouvé depuis son rythme de croisière en réalisant un incroyable carton plein. En effet, depuis la saison 2018-2019, le Stade toulousain n’a plus jamais manqué le stade des demi-finales, que ce soit en Top 14 ou en Champions Cup. C’est ainsi leur neuvième demi-finale d’affilée que les coéquipiers d’Antoine Dupont disputeront vendredi soir à Anoeta, avec une petite peur au ventre toutefois. Car si le Stade toulousain a remporté les trois dernières finales qu’il a disputées, il a également perdu ses trois dernières demi-finales. En allant plus loin, on constate même que les Rouge et Noir ont perdu plus de la moitié des demies disputées sous l’ère Mola (trois victoires sur huit), signe que ces derniers ne se présenteront pas sur la pelouse basque forts d’une sérénité à toute épreuve…

Les demi-finales, ce plafond de verre du Racing

La bonne nouvelle, pour le Stade ? Elle est que si le Racing présente une régularité tout aussi impressionnante, il connaît aussi des problématiques similaires au moment de franchir l’avant-dernière marche. Capable de se qualifier systématiquement en phases finales depuis son retour en élite en 2009-2010, le club francilien a également disputé en Top 14 six demi-finales sur neuf possibles depuis l’arrivée de Laurent Travers en 2013. Le hic ? C’est qu’il n’en a précisément remporté qu’une seule, du côté de Rennes en 2016, dans des conditions que les Clermontois n’ont toujours pas digérées. C’est dire si cette étape cruciale semble constituer le plafond de verre de l’équipe de Jacky Lorenzetti, qui souffre très souvent de son manque d’élan populaire (le combat du soutien venu des tribunes s’avérant systématiquement perdu) que de son manque de densité au niveau du pack, très souvent stigmatisé lorsque les choses sérieuses commencent. De quoi en déduire que l’histoire pourrait encore se répéter du côté de Saint-Sébastien ? On le craint très fort pour les Franciliens, oui, à en écouter la détermination du géant adverse Emmanuel Meafou. "Toulouse possède une grande équipe, avec de très grands joueurs et cette génération veut encore gagner beaucoup de titres. Certes, nous avons fait le doublé il y a deux ans mais ce n’est pas suffisant à nos yeux. Chacun d’entre nous a envie de remporter d’autres Brennus et d’autres Champions Cup dans les mois et les années à venir."

Toulouse, l’orgueil des champions

Pourquoi ? Oh, tout bonnement parce qu’en grands champions qu’ils demeurent, les Toulousains se sont depuis longtemps juré de revenir à Saint-Denis cette saison. C’était déjà vrai il y a un an, après leur surprenante défaite en demi-finale contre Castres à Nice (18-24). Ça l’est plus encore depuis deux mois et le revers concédé à Dublin en Champions Cup (41-22), qui a profondément marqué le groupe. "Après le Leinster, c’était dur, avouait le talonneur Peato Mauvaka. Quand tu perds une demie, c’est toujours difficile à digérer, surtout quand ça en fait trois d’affilée face à la même équipe. S’incliner aux portes de la finale, ça fait mal. Lors du match contre Bordeaux-Bègles, l’équipe s’est un peu rattrapée mais, à Perpignan, la prestation a ensuite été très mauvaise. Je crois avoir eu encore plus de mal à digérer cette défaite que celle au Leinster. Heureusement, la semaine de vacances qui a suivi a fait du bien pour se régénérer. Et puis, après le dernier match contre Brive qui était roche en émotions, ça a été une bonne chose que de partir en stage au Portugal, loin de notre confort. Maintenant, nous sommes prêts pour la demi-finale." Le succès final de La Rochelle en Champions Cup n’ayant, entretemps, fait qu’exciter la vexation d’une équipe dont le leadership en France s’avère plus que jamais contesté par la bande à O’Gara. Alors, ajoutez à cela que les deux confrontations de la phase régulière ont tourné à l’avantage du Stade (notamment son succès au mois de mars avec une équipe B à l’Arena, 35-39), et vous conviendrez que les chances s’avèrent sur le papier très réduites pour les Racingmen. De quoi faire profil bas pour ces derniers, et endosser légitiment un costume d’outsider qui n’était pas pour déplaire à l’expérimenté trois-quarts centre Gaël Fickou. "Les Toulousains seront ultra-favoris. C’est une équipe très forte, puissante, complète, ce qui se fait de mieux au niveau européen, voire mondial. On sait qu’ils vont se préparer comme des avions, on n’aura rien à perdre." Ou plutôt, tout à gagner. Fickou, dont le palmarès en club est encore vierge, le sait aussi bien que son compère du centre Henry Chavancy, l’un des rares Racingmen à assumer pleinement ses ambitions. "C’est le minimum syndical pour nous d’être en demi-finales, notre saison ne fait que commencer. Toulouse, c’est l’ogre du championnat. On sait que nous ne serons pas favoris mais nous voudrons rivaliser et essayer de passer cette étape." Mais encore faudra-t-il pour cela, se montrer plus déterminé que les monstrueux compétiteurs d’en face. Ce pour quoi le gentil Racing devra, une fois n’est pas coutume, se faire violence…

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