Baky écrit : le gendarme

Par Bakary Meité
  • Bakary Meité revient sur la relégation administrative de Grenoble dans sa chronique.
    Bakary Meité revient sur la relégation administrative de Grenoble dans sa chronique. Midi Olympique
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Nouvelle chronique pour Bakary Meité ! Cette semaine, l'ancien troisième ligne de Carcassonne, Béziers ou encore du Stade français revient sur la relégation administrative de Grenoble.

Hier a été prononcée la relégation administrative du FC Grenoble en division inférieure. Cette relégation, c’est le conseil de discipline du rugby français qui l’a signifié aux principaux intéressés avant de communiquer de façon publique.

Connu sous le nom de la DNACG, c’est aujourd’hui l’A2R. L’autorité de régulation. Qui contrôle les critères financiers des clubs. Plus précisément, c’est la C.C.C.P (rien à voir avec l’URSS en alphabet cyrillique) Commission de contrôle des championnats professionnels qui a épinglé le club isérois.
Créé en 1999, cet organe de contrôle est arrivé dans la foulée du professionnalisme. Mais ne se limite pas qu’au monde professionnel. Les clubs amateurs aussi y sont soumis, via la C.C.C.F. Et les dirigeants des clubs de nationale et de fédérale se doivent de gérer en bon père de famille leurs finances.

C’est devenu un grand classique. A l’issue de la saison, le couperet tombe sur certains clubs. Et les sanctions pleuvent. Retraits de point Dans la plupart des cas, à la suite de l’appel de la décision, qui permet aux clubs de fournir les garanties nécessaires, la sanction ultime, à savoir la relégation, n’est pas appliquée.
Le léger soubresaut subi par les joueurs et leurs agents sur leur avenir dans un club professionnel relégué au niveau inférieur reste un moindre mal.

Mais parfois, le drame se produit. Comme pour le MTG XV à l’été 2010. Le club de Montauban évoluant en Top 14 est dans un premier temps relégué en ProD2. Et après diverses tractations avec le contrôleur, l’engagement en ProD2 ne sera même pas homologué. S’en suivra la mise en liquidation judiciaire du club et sa disparition du monde professionnel. Avant le retour quelques années plus tard de l’US Montalbanaise en ProD2. Pour le plus grand bonheur de Sapiac.

Spécificité franco-française, elle existe dans de nombreuses disciplines qui ont une ligue professionnelle.

Nonobstant son indépendance vis-à-vis de la fédération et de la ligue, l’A2R nourrit de nombreux fantasmes non seulement auprès des dirigeants de clubs mais aussi auprès des suiveurs de notre sport. Si objectivement on peut apprécier le bien fondé de son existence, l’autorité peut sembler beaucoup trop zélé pour certains. Voir même téléguidé pour d’autres.

Sa mission reste malgré tout de poser les jalons et les gardes fous contre une tendance inflationniste qui pourrait arriver dans le rugby.
Avec notamment des nouvelles dépenses liées à l’exposition grandissante du rugby. Un exemple, les honoraires cumulés des agents sportifs ont augmenté de 50% quand dans le même temps les honoraires n’ont quasiment pas évolué. L’autorité se doit d’attirer l’attention des clubs sur ce point. Entre autres.

Et quand on voit ce qui se passe du côté de la Premiership en Angleterre, avec l’insolvabilité prononcée à l’encontre des London Irish. Avec des versements de salaires éparses aux joueurs, on se dit que la peur du gendarme n’est pas une si mauvaise chose après tout.

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