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Florian Grill, candidat à la présidence de la FFR, l'assure : "Nous sommes prêts"

Par Arnaud Beurdeley
  • Florian Grill, président de la ligue Ile de France et candidat au poste de président de la FFR.
    Florian Grill, président de la ligue Ile de France et candidat au poste de président de la FFR. Icon Sport - Icon Sport
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Le leader du groupe Ovale Ensemble exprime ici sa vision d’une éventuelle cohabitation avec l’actuelle gouvernance. Il en est convaincu, s’il est élu, le bon sens l’emportera…

Pourquoi avoir décidé de briguer la présidence de la FFR alors qu’il y a quelques mois, vous pensiez qu’une éventuelle cohabitation avec la gouvernance actuelle serait contre-productive ?

L’avantage d’avoir démissionné du comité directeur, c’est que cela nous a permis de constater qu’il y avait plusieurs courants au sein de l’actuelle gouvernance. Sans adversité, on a vu apparaître les dissensions et les divergences. Il y a eu, par exemple, l’épisode de la mise en place du bureau fédéral restreint qui s’est traduit par des départs… Certains membres du Comité directeur actuel ne veulent plus du côté très sectaire, très clanique, très guerrier des dirigeants en place et nous l’ont fait savoir, même si dans la campagne ils disent le contraire. Voilà pourquoi j’ai changé d’avis.

Les résultats des élections partielles au comité directeur vous ont-ils conforté dans cette idée ?

Oui, c’est vrai. Nous pensions que nous avions moyen de gagner dix ou douze postes au comité directeur, mais je ne m’attendais pas à de tels scores. Six de nos élus ont fait plus de 50 % et je me suis retrouvé avec 62,5 % des voix. C’est considérable et c’est une satisfaction. De façon rétroactive, ce résultat montre à ceux qui ont pu avoir des doutes que notre stratégie était la bonne.

Justement, avez-vous pensé que le retrait de Serge Blanco et Jean-Claude Skréla aurait pu ébranler la dynamique d’Ovale ensemble ?

Sincèrement, non. Sur 500 adhérents à notre association, nous n’avons eu que 1 % de démission, dont Serge et Jean Claude, deux personnalités emblématiques du rugby français. Deux retraits qui m’ont ému car ils étaient là au début, mais je savais que ça n’enlèverait rien à notre dynamique. Nos 500 adhérents et tous nos relais locaux se sont montrés très soudés. Ils ont beaucoup travaillé pour arriver à ce résultat. Nous n’avons pas attendu la campagne pour aller sur le terrain. Nous y sommes en permanence depuis 4 ans. Et si nous avons été entendus par les clubs lors de cette élection partielle, c’est que nous avons été pertinents.

Dans l’hypothèse de votre élection à la présidence de la FFR, comment imaginez-vous cette cohabitation ?

Je n’ai aucune inquiétude. Certains membres de l’équipe en place m’ont déjà signifié leur volonté de bien travailler dans le respect de la demande majoritaire des clubs, si elle devait être au rendez-vous dans quelques jours. Aujourd’hui ils subissent de la pression mais en vérité, ils ne l’acceptent pas vraiment. Je suis convaincu qu’avec les gens de bonne volonté, cela se passera bien. Contrairement à ce qui a été fait avec la précédente gouvernance, nous mettrons en place un bureau fédéral très ouvert. En tout cas, nous le proposerons. C’est une évidence pour nous qu’il ne faut pas tout chambouler à trois mois de la Coupe du monde. Je renouvelle ma main tendue à Patrick Buisson, qui pourra piloter la finalisation de l’organisation d’une Coupe du monde que cette gouvernance a obtenue. Je me concentrerai de mon côté sur l’héritage de la Coupe du monde et sur les enjeux de la FFR des huit à dix années à venir. À commencer par les problèmes du rugby territorial, le sujet du Stade de France, la question de la sortie de CVC du Tournoi des 6 Nations qui va finir par se poser, la question des commotions et la santé des pratiquants, les problèmes RSE avec par exemple le manque d’eau et la question qui devient cruciale de l’arrosage des terrains… Gouverner, c’est prévoir et nous avons du pain sur la planche.

Même en cas de cohabitation, la FFR sera-t-elle gouvernable ?

Quoi qu’ils en disent aujourd’hui, je ne vois pas la grande majorité des élus de l’actuelle gouvernance aller contre la majorité des clubs, si ces derniers devaient porter leur voix sur nous. Dans la campagne, ils font bloc en apparence mais si nous l’emportons, ils respecteront le rugby qu’ils aiment. Quand nous étions dans l’opposition, nous avons voté 80 % des réformes et des propositions de l’actuelle gouvernance. Nous n’avons pas adopté de position d’obstruction. Nous nous sommes opposés sur des sujets liés à l’éthique ou aux dérapages financiers et quelques dossiers de fond mais nous n’avons rien bloqué. Le bon sens l’emportera avec les élus qui sont de bonne volonté. Et puis, comme je souhaite redonner beaucoup plus de moyens aux Ligues régionales et aux comités départementaux, je pense que les présidents de Ligue et de comité départemental comprendront que c’est aussi leur intérêt. Nous essayons de relancer le rugby par la base, c’est essentiel. Nous sommes aujourd’hui le deuxième sport le plus médiatisé en France, mais seulement le 10e en nombre de licenciés. Il y a un travail phénoménal à faire, notamment dans le milieu scolaire avec plus de moyens. Il y a des enjeux immenses dans le rugby du quotidien, qui représente 95 % de la FFR et je vais totalement m’y consacrer en lien avec les présidents de Ligue. Pour le haut niveau et nos équipes de France, je vais m’appuyer sur Jean-Marc (Lhermet) qui fut le directeur sportif des plus belles années de l’ASM Clermont Auvergne et qui travaille maintenant sur le très haut niveau dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques. Une expérience majeure. Abdel (Benazzi) doit rapidement nous aider à retrouver de la crédibilité et de la cohérence à l’international, ce sera l’une de ses missions. Je crois qu’un bon président, c’est surtout quelqu’un qui sait bien s’entourer et mon équipe est vraiment experte et complémentaire. J’en suis très fier. C’est la force d’Ovale ensemble : nous avons une équipe qui travaille ensemble depuis des années et nous sommes prêts.

Quelles seront vos premières réformes si vous êtes élu ?

Outre les grands sujets transverses déjà évoqués et bien sûr l’héritage de la Coupe du monde, la priorité sera le rugby territorial : nous travaillerons immédiatement à la mise en place d’une Régionale 4. Il faudra aussi retrouver de la proximité et du bon sens dans les grandes ligues qui doivent être revues. Nous remettrons en place des boucliers territoriaux dans chacune des Ligues, comme nous l’avons fait avec succès en Auvergne Rhône-Alpes. Et nous remettrons à plat les indemnités kilométriques, pour que chaque club puisse vivre le rêve des phases finales. Notre première ambition est quand même de fabriquer des aventures humaines et collectives.

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