Top 14 - L'altercation dans le vestiaire, le bilan de la saison, le staff la saison prochaine, Haouas... Mohed Altrad dit tout sur le MHR
Le président montpelliérain Mohed Altrad revient sur cette saison ratée, évoque l’altercation entre Philippe Saint-André et deux de ses joueurs, parle de l’affaire Haouas, dessine le prochain staff de Richard Cockerill et se projette, in fine, sur l’exercice à venir…
La saison de Montpellier, champion en titre, est déjà terminée. Quel bilan faites-vous de celle-ci ?
Il n’est pas bon… On termine à seulement quelques points de la relégation... Cette saison, ce n’est tout simplement pas nous…
En quel sens ?
Notre équipe n’a jamais été souveraine, jamais au niveau de ce qu’elle avait prouvé l’an dernier. (il soupire) Au club, on m’avait pourtant dit que les joueurs avaient été bien préparés après les célébrations du titre. […] Ce n’était visiblement pas le cas puisque les derniers tests physiques, réalisés la semaine dernière, prouvent que notre équipe est en deça de 17 % de ce qu’elle réalisait l’an passé à la même époque. Le retard accumulé l’été dernier, on ne l’a donc jamais rattrapé… Ça se passe de commentaires…
À quel point les blessures des uns et des autres ont-elles pesé dans cette saison ratée ?
L’absence de certains joueurs, comme Geoffrey Doumayrou ou Arthur Vincent par exemple, fut très préjudiciable. […] Dans le groupe, d’autres se sont aussi pris pour ce qu’ils n’étaient pas. […] Globalement, l’équipe a manqué de leadership et in fine, j’ai l’impression que ni Fulgence Ouedraogo ni Guilhem Guirado (retraités la saison dernière, N.DL.R.) n’ont été remplacés dans ce rôle de chefs de meute.
La courte défaite à Exeter, en quarts de finale de Champions Cup, aurait paradoxalement pu sauver votre saison. Quel sentiment vous laisse-t-elle ?
Cette défaite était à mon sens une injustice. Jamais Zach Mercer n’aurait dû écoper d’un carton rouge… Ce jour-là, il y a néanmoins eu une belle réaction d’orgueil de la part de notre équipe. Mais dans la foulée, on a perdu à la maison contre Brive.
Après cette rencontre face au CAB, Mohamed Haouas et Paul Willemse ont eu des mots très durs envers Philippe Saint-André. Pourquoi avez-vous choisi de ne pas sanctionner les joueurs, après ça ?
J’ai une philosophie sur ce genre de choses.

Laquelle ?
Il y a dans la vie deux types de management : le management hiérarchisé, où un individu décide et les autres se taisent, et l’organisation matricielle, où le patron vient trancher un débat, une discussion, un échange d’idées diverses ayant eu lieu au prélable. Ce qu’ont dit ce jour-là Mohamed Haouas et Paul Willemse dans les vestiaires, ils avaient le droit de le dire. Willemse y a mis le fond et la forme. Haouas y a mis le fond, pas la forme. Mais je n’ai pas voulu les sanctionner parce qu’ils avaient le droit de s’exprimer et qu’ils disaient vrai. Philippe (Saint-André) devait assumer.
On vous suit...
Ce jour-là, il a fallu que moi, j’intervienne pour que ces gens-là n’en viennent pas aux mains. Ce n’est pas mon rôle et ce genre de choses s’anticipe. L’abcès aurait dû être crever avant.
Que fera Philippe Saint-André la saison prochaine ?
Il fera ce que je n’ai pas le temps de faire dans le club, le marketing, la relation aux partenaires, la représentation à la Ligue Nationale de Rugby… Il développera aussi la connexion entre le centre de formation et l’équipe professionnelle. Philippe aura également une réunion hebdomadaire avec les joueurs leaders pour leur parler de l’institution MHR, de l’histoire du maillot… Il fera passer ce message : personne n’est au-dessus de l’institution.
Comment le staff s’organisera-t-il ?
Richard Cockerill sera la patron sportif, assisté de Jean-Baptiste Elissalde. Cockerill s’occupera des avants. Benoît Paillaugue revient au club et prendra la place de Bruce Reihana : le retour de Benoît va nous faire du bien. Du caractère, il en a. C’est un motivateur, un facilitateur. Quant à Benson Stanley (Clermont), il prendra en charge la défense de l’équipe. Richard (Cockerill), Jean-Ba' (Elissalde) et Philippe (Saint-André) en disent d’ailleurs beaucoup de bien.
Zach Mercer, votre numéro 8, est-il remplaçable ?
Sam Simmonds, qui arrive d’Exeter, est un super joueur. On a confiance en lui.

Le recrutement est-il fini ?
Oui. Les deux grands espoirs biarrots, Auguste Cadot et Baptiste Erdocio, arrivent. Sam Simmonds, Tolu Latu et Harry Williams aussi. Le dernier d’entre eux étant actuellement blessé, Henry Thomas restera en tant que joker médical durant une très grande partie de la saison, même s’il devrait faire la Coupe du monde avec le pays de Galles.
Dernièrement, le pilier du MHR Mohamed Haouas a été cité à comparaître devant le tribunal de Montpellier pour des faits de violence. Son prochain départ du club est-il une libération, pour vous ?
Oui et non. Avant ces histoires judiciaires, Mohamed Haouas fut également une fierté pour le MHR : on l’a sorti de prison, on l’a intégré et ça a longtemps fonctionné. In fine, ce qui lui arrive n’est une bonne nouvelle pour personne : ni pour sa famille, ni pour lui et ni pour l’ASM, son futur employeur…
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?