Affaire Mohamed Haouas - "On aurait dit un kidnapping" : une témoin raconte la scène de violences conjugales

  • Mohamed Haouas est placé en détention provisoire
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Placé en détention provisoire ce dimanche pour des faits de violence conjugale par le juge des libertés et de la détention, le pilier international de Montpellier Mohamed Haouas sera jugé en comparution immédiate, ce mardi. Une jeune femme, témoin de la scène dans le parking, raconte.

Lorsque Julie* a pour la première fois croisé la route de Mohamed Haouas et sa compagne, elle se trouvait dans la rue, non loin du Parking "Foch-Préfecture", en plein cœur historique de Montpellier. "Si je lis bien la chronologie des faits parue depuis dans la presse, c’était donc plutôt vers la fin de l’altercation. Ce qu’il se serait passé avant, devant le magasin puis dans la rue avec les coups qu’il aurait portés… Je n’ai rien vu de cela." Ce sont les comportements de Haouas et sa compagne qui ont d’abord alerté la jeune femme. "J’ai compris qu’il se passait quelque chose d’anormal avec ce couple. J’ai donc regardé plus attentivement et j’ai vu que cet homme, vraiment costaud, tenait la femme par les poignets. Il la maintenait de force. Elle tremblait, elle pleurait, elle transpirait. Quand elle a pu se dégager un peu et que j’ai enfin pu croiser son regard, j’ai compris qu’elle était en panique. Sans le dire, simplement en bougeant les lèvres pour ne pas l'alerter, elle m'a demandé d’appeler la police." Ce qu’a fait Julie. Ou plutôt, elle demande à une tierce personne de joindre le commissariat, afin de pouvoir elle-même suivre la situation. Car Mohamed Haouas, qui prenait jusque-là sa compagne à partie au niveau de la fontaine sur la place des Martyrs-de-la-Résistance, a désormais réussi à l’entraîner dans le parking souterrain, dont l’entrée se situe à seulement quelques mètres de là.

"Elle criait qu’elle n’arrivait plus à respirer"

Julie*, qui a alerté des personnes sur la place, est finalement rejointe par une seconde femme. "Elle était venue me demander si tout allait bien. Je lui ai alors demandé de m’accompagner dans le parking. J’avais peur, je ne voulais pas descendre seule. Arrivée en bas, j'ai tout de suite reconnu le mec. Il n’était pas dur à trouver, il était garé à côté des bornes de paiement. Je ne savais pas qu’il était un joueur connu de rugby, j’avais juste vu qu’il était très imposant physiquement." Mohamed Haouas est toujours avec sa compagne. "Il voulait la mettre de force dans la voiture, on aurait dit un kidnapping. Elle résistait, elle pleurait. Lui continuait, il lui appuyait sur la tête pour la faire rentrer de force dans le véhicule. En voyant cela, j’ai crié. Je lui demandais d’arrêter, je demandais aussi aux gens autour d’intervenir mais personne ne semblait trop comprendre ce qui était en train de se passer. J’ai donc décidé d’intervenir. J’ai attrapé le bras de la femme et j’ai essayé de la tirer, de l’éloigner du véhicule. Alors, il s’est interposé. Il s’est mis entre nous deux et il a appuyé la portière sur elle, pour la faire céder. Il l’écrasait, elle criait qu’elle n’arrivait plus à respirer. Elle a donc fini par se résoudre à monter dans la voiture."

"Il m’a écartée du bras en me disant de dégager"

S'il sera finalement interpellé quelques minutes plus tard, avenue de Toulouse à bord de son nouveau véhicule siglé "ASM Clermont Auvergne" et à proximité du GGL Stadium, Mohamed Haouas parvient dans un premier temps à quitter le parking sans être stoppé. Pourtant, la jeune femme aurait encore tenté de s’interposer. "Une fois sa compagne entrée dans la voiture, il a fait le tour du véhicule pour s’asseoir à la place du conducteur. Au passage, il m’a écartée du bras en me disant de dégager, que ce n’était pas mes affaires et qu’il s’agissait de sa femme. Mais je ne suis pas partie. Je me suis mise devant son véhicule. J'ai tapé sur son capot et j’ai hurlé que je ne m’enlèverais pas, qu’il devrait me passer sur le corps s’il voulait sortir. Mais il avançait quand même. Au début plutôt doucement. Finalement, il a accéléré plus franchement. J’ai eu peur et je me suis écartée. C’est ainsi qu’il a pu partir et quitter le parking. La dernière image que j’ai d’elle, elle me regarde en pleurs, par la vitre de la voiture. Les gens sur place ont simplement pris son numéro de plaque. La police avait déjà été prévenue, ils avaient désormais l’immatriculation de son véhicule. De toute façon, dans le parking, tout doit avoir été filmé par la vidéo-surveillance".

Selon nos informations, des témoins auraient également filmé la scène avec leur téléphone portable. Autant d’éléments qui pourraient peser en défaveur de Mohamed Haouas lors de son procès, ce mardi en comparution immédiate.

* à sa demande, son prénom a été changé

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