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Fédérale 3 - Un arbitre victime d’insultes xénophobes

Par Pablo ORDAS
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    Image d'illustration Icon Sport - Sandra Ruhaut
Publié le
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Téo Chea, arbitre de 23 ans, a été la cible d’insultes racistes venues de la part du public, le week-end dernier, pendant un match entre Gimont et Tournefeuille. Une situation qu’il a déjà vécue.

Le monde du sport a une nouvelle fois été confronté au racisme cette semaine. En Espagne, le cas de Vinicius a fait grand bruit, le brésilien ayant été traité de "singe" par des supporters de Valence. Plus près de nous, au rugby, c’est sur un terrain de Fédérale 3 que le racisme a frappé. Ce n’est pas un joueur qui en a été victime, mais un arbitre, Téo Chea. Celui-ci officiait sur la touche pendant le 16e de finale retour entre Gimont et Tournefeuille. "C’était le match pour la montée en Fédérale 2, explique le jeune homme. En début de rencontre, je "flague" (appel avec le drapeau, N.D.L.R.) l’arbitre central à deux reprises pour deux fautes, qui entraînent deux cartons jaunes, Gimont se retrouve à 13 contre 15. J’ai alors été pris à partie par les supporters, avec des noms d’oiseaux que nous sommes amenés à rencontrer chaque week-end."

En deuxième mi-temps, la rencontre est toujours aussi indécise et la fin du match approche. "Les supporters ont poursuivi leurs insultes, mais voyant que je ne bougeais pas, ils ont commencé les insultes racistes. "Sale chinois !", "Ici c’est pas Shanghaï !", "Ouvre les yeux !". J’ai alors appelé l’arbitre central, qui a interrompu le jeu, à la 58e."

Chea : "À l’image de la société…"

Les présidents, entraîneurs, capitaines, membres de la sécurité et le représentant fédéral sont convoqués par l’homme au sifflet, qui leur demande de faire le nécessaire pour que cela cesse, faute de quoi le match ne reprendrait pas. "Je tiens à dire qu’ils ont tous été exemplaires. Les joueurs étaient désolés. Ils se sont excusés auprès de nous. Les deux présidents sont allés vers leurs supporters pour que ça s’arrête. Je ne sais pas d’où venaient les insultes."

Âgé de 23 ans, l’arbitre a déjà été victime de tels agissements, notamment l’an dernier. "Un joueur, de couleur, s’était fait traiter de "Kirikou" pendant la rencontre. J’avais arrêté le match et demandé au président d’expulser le supporter du stade. Derrière, ce dernier m’avait traité de "sale chintok."" Aujourd’hui, Téo Chea veut faire abstraction de cet incident. "Je suis étudiant en Master de compta et l’arbitrage, ça me permet de me vider la tête, c’est ma passion, dit-il. Je ne suis pas lassé, toujours motivé, mais ça m’attriste, car les matchs de phases finales sont les meilleurs moments pour les amateurs."

Touché par les nombreuses marques de soutien reçues depuis dimanche, il ignore si le fait d’en parler fera changer les mentalités, mais encourage les jeunes à prendre le sifflet. "Tout ça, c’est à l’image de la société, où on s’oppose à toute forme d’autorité. C’est compliqué de dire aux gens qu’il ne faut pas insulter un arbitre de rugby, quand les policiers sont insultés à longueur de manifestation. […] Néanmoins, il faut se lancer dans l’arbitrage, si les gens le veulent, car ça permet de faire de superbes rencontres et de vivre de belles expériences…"

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Les commentaires (1)
GrandBaba Il y a 9 jours Le 06/04/2024 à 23:20

Bravo l'arbitre ! Le racisme est une honte.