6 Nations féminin - Yllana Brosseau (France) : "Je me suis prouvée que je pouvais le faire"

  • Yllana Brosseau (France) contre l'Écosse
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Invitée de dernière minute dans le groupe France appelé à disputer le Tournoi, la pilier gauche Yllana Brosseau va connaître sa troisième titularisation consécutive, qui récompense son travail et ses bonnes prestations.

Vous ne figuriez pas sur la première liste de 36 joueuses appelées à disputer le Tournoi, et vous voilà titulaire à enchaîner les rencontres… Comment le vivez vous ?

C’est un grand plaisir d’être titulaire, car cela montre que le travail paie. Ambre (Mwayembe, ndlr.) s’est blessée sur le premier bloc, donc j’ai été rappelée et j’ai aidé le groupe à préparer les rencontres. J’étais très contente de retrouver le groupe, même si je ne jouais pas. La première titularisation en Ecosse a été une grande fierté pour moi.

Aviez-vous été déçue de ne pas être appelée ? Que vous avait dit le staff ?

Cela m’a fait bizarre oui, mais ils ont été honnêtes et m’ont expliqué leur choix. C’était par rapport aux résultats en club, ainsi que mes performances. Je m’y attendais et cela ne m’a pas plus surprise que cela. Je devais m’améliorer sur le secteur offensif, et je devais prendre confiance en moi dans le jeu. C’est ce que j’ai fait, je les ai écouté et ça a payé.

Comment vivez-vous cet enchaînement de trois titularisations ?

J’avoue que c’était pas mal de stress. Je voulais répéter les bonnes performances, je n’avais pas beaucoup joué à la Coupe du monde et même avant, je n’avais jamais vraiment enchaîné comme ça. Titulaire, j’ai fait 55 minutes contre l’Ecosse… J’étais contente parce que je me suis prouvée que je pouvais le faire.

On imagine que vous n’aviez pas vraiment confiance en vous ?

Oui. Mais le fait d’intégrer le groupe pendant la semaine de l’Italie m’a permis de me concentrer sur ce que le staff m’avait demandé de faire. Je me suis concentrée, j’ai fait de bons entraînements et cela a payé. J’ai peu a peu pris confiance, et j’ai senti que les filles me faisaient confiance aussi. Cela m’a beaucoup aidée.

« Ok, elles sont lourdes, tant pis, je vais m’y filer en défense

Comment avez-vécu le match contre le pays de Galles ?

J’avais de l’appréhension, parce qu’on savait qu’elles étaient lourdes. Je me suis dit qu’il fallait que je pose le cerveau. Je me suis dit « Ok, elles sont lourdes, tant pis, je vais m’y filer en défense. Au pire, je ne toucherai pas le ballon du match. » J’étais vraiment concentrée sur la défense.

On vous a notamment vu défendre fort quand les Galloises pilonnaient à quelques mètres de votre ligne d’en-but…

C’est la phase que je préfère ! J’adore ce moment. J’aime beaucoup le contact et c’est précisément à ce moment là qu’il y en a le plus. Ça me plaît de défendre, défendre, défendre et défendre… Mais comme je l’ai dit, je dois encore progresser dans le secteur offensif. J’ai déjà fait des efforts, mais je suis jeune, je dois encore progresser. Je me suis concentrée là-dessus cette semaine, même si on sait qu’on risque beaucoup défendre contre les Anglaises.

On vous a vu charger avec beaucoup de coeur contre les Galloises…

Oui ! J’essaye de tout donner sur les quelques ballons que j’ai !

Après un an à Bordeaux, vous avez choisi de revenir à Bobigny, un club moins performant. Pourquoi ?

Je suis allée à Bordeaux dans un but bien précis : j’avais besoin d’exigence avec moi-même, de performance, de me dépasser. A Bobigny, j’étais dans un fauteuil. J’ai trouvé ce que je voulais à Bordeaux : j’ai trouvé une routine de travail, de la discipline… Après la partie performance, je devais bosser sur la partie mentale. La Coupe du monde arrivait, et je suis quelqu’un qui a besoin d’être entouré de ses proches. Je me suis dit qu’il n’y avait rien de mieux que d’être chez soi. C’est pourquoi je suis retournée à Bobigny. C’est ce qu’il me fallait.

Ce week-end, Bobigny affrontera Blagnac en finale de Coupe de France…

Oui, et j’espère pouvoir y assister ! C’est à 3h30 de route de Marcoussis, donc je vais tenter le coup, selon l’heure à laquelle on est libérées. J’espère que Bobigny va gagner. J’ai confiance en mes coéquipières.

Regrettez-vous de ne pas pouvoir le jouer ?

Oui et non… Je sais qu’elles sont en train de construire quelque chose, d’autant que cela ne se passe pas très bien en championnat. Elles prennent de la confiance, et cela va les galvaniser. J’aurais aimé être avec elles pour vivre ça mais je sais qu’en étant avec l’équipe de France je les rends fières donc ça va…

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