L'édito : Pour elle et pour elles

  • L'équipe de France féminine lors du match face aux Galloises
    L'équipe de France féminine lors du match face aux Galloises Icon Sport - Icon Sport
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L'édito du vendredi 28 avril 2023, par Emmanuel Massicard.

Difficile de passer à côté, même si les demi-finales de Champions et Challenge Cup portent déjà le parfum des premières joutes de Coupe du monde et assumeront ainsi la distribution du rôle de grandissime favori ; à choisir entre l’Irlande et la France.

Difficile de passer à côté, malgré le suspense incroyable qui préside encore en ProD2 et qui mériterait à lui seul tout un Midol si l’on devait se pencher sur les enjeux de cette avant-dernière journée enfiévrée et sur cette antichambre du rugby d’élite devenue une vraie belle vitrine ouverte sur le savoir-faire rugbystique français. Fini, le repoussoir. Bonjour la passion.

Sauf qu’il m’est aujourd’hui impossible de ne pas vous parler ici, directement, des filles du XV de France qui s’apprêtent à défier l’Angleterre, samedi à Twickenham, devant plus de 50000 personnes. Ce sera pour le dernier match du premier Tournoi du tandem Mignot-Ortiz. Avec, en jeu, le leadership du Tournoi et surtout le Grand Chelem ; ce serait le premier pour les Bleues depuis 2018, et le sixième dans l’histoire du XV de France féminin ; ce serait également le cinquième d’affilée pour les Anglaises, et leur dix-septième au total.

C’est dire le monde qui nous sépare aujourd’hui, en termes de palmarès. Et si, hélas pour les partenaires d’Agathe Sochat, l’histoire venait à se répéter il est à craindre que le fossé ne se creuse encore davantage dans les années à venir : quand la France peine à s’engager pour structurer et professionnaliser son élite féminine, l’Angleterre, elle, ambitionne les 100 000 licenciées à l’horizon du Mondial 2025 qu’elle accueillera sur son territoire. Pour l’emporter.

à l’heure où le sport féminin progresse à pas de géants, le rugby français s’accroche ainsi désespérément à sa seule vitrine sportive et médiatique (le XV de France) pour exister. Ok, c’est bien, mais cela ne suffit pas. Surtout, cela ne durera jamais qu’un temps. Il y aura danger si les générations d’héritières ne restent pas fidèles au niveau des bleues d’hier et d’aujourd’hui. Il y aura danger, si la discipline ne parvient pas à conquérir plus largement le territoire et les cœurs, en séduisant de nouvelles pratiquantes et en leur offrant véritablement les moyens de rayonner au plus haut niveau.

Vaste défi, vous l’aurez compris. Qui commencera dès demain, dans le temple du rugby. Où les filles de France ont rendez-vous avec l’histoire pour renverser les favorites… Vous connaissez la musique : impossible n’est pas français. Il faut y croire car ses Bleues, toutes en souffrance (morale) pendant la dernière Coupe du monde en Nouvelle-Zélande qu’elles ont pourtant terminée à la troisième place, ont retrouvé un large sourire, l’envie de jouer, de partager ce plaisir communicatif qui donne tant envie de les aimer. Et plus encore avec la fin de carrière de leur grande dame : Jessy Trémoulière.

Pour elle et pour elles. L’exploit serait tout juste majestueux. Allez, les Bleues !

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