Coupe du monde 2023 : Sam Whitelock (Nouvelle-Zélande) : "Jouer en France ? Ne jamais dire jamais !"

  • Sam Whitelock peut devenir le premier joueur de l'histoire à remporter trois Coupes du monde.
    Sam Whitelock peut devenir le premier joueur de l'histoire à remporter trois Coupes du monde. Icon Sport - Icon Sport
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Le deuxième ligne des All Blacks aux 142 sélections s'est confié pour Rugbyrama à quelques mois de la Coupe du monde en France. Le double champion du monde (2011 et 2015) évoque également sa relation particulière avec Aaron Smith.

Cette saison, vous avez joué chaque rencontre dans leur totalité. À trente-quatre ans, quel est votre secret ?

J’aimerais bien en avoir un (rires) ! Mais je crois que j’ai surtout de la chance de faire le sport que j’aime. Le rugby est évidemment très physique et je me suis attaché à bien travailler pour être en forme le plus longtemps possible. Cela a été un gros défi pour moi.

Vous n'avez quitté les Crusaders qu'à une seule reprise, pour aller au Japon. Qu'est-ce qui vous a motivé à ne jamais changer de franchise ?

J’ai été vraiment chanceux et privilégié de jouer autant de temps aux Crusaders. C’est l’équipe qui me faisait rêver quand j’étais enfant et celle dans laquelle je voulais jouer en sortant de l’école. Je n’ai quitté Canterbury que pour aller au Japon. Cela m’a permis de passer bien plus de temps avec ma femme et mes enfants. C’était vraiment important pour moi de couper à ce moment-là.

Vous n'avez jamais eu envie de rejoindre la France ?

Il ne faut jamais dire jamais (rires) ! Mes deux frères ont joué à Bayonne et Pau et ils ont vraiment adoré la culture française et le style de vie là-bas. J’avais passé quelques jours avec Adam à Bayonne, quand il jouait à l’Aviron entre 2014 et 2017, et j’avais vraiment apprécié le pays Basque. Mais j’aime trop la Nouvelle-Zélande pour le moment et je me vois rester au pays (rires).

Adam Whitelock, le frère de Sam, a joué trois saisons à Bayonne.
Adam Whitelock, le frère de Sam, a joué trois saisons à Bayonne. Icon Sport - Icon Sport


Si la Nouvelle-Zélande remporte le Mondial, vous serez le premier joueur de l'histoire à remporter 3 fois la Coupe du monde. Y pensez-vous ?

Je n’y pense pas tous les jours en me levant. Mais c’est quelque chose qui m’interpelle oui. Beaucoup de personnes m’en parlent, ce serait incroyable de réaliser cette performance. Quand j’ai eu ma première sélection jamais je n’aurais pu imaginer cela. Mais pour cela il faudra d’abord que je sois dans le groupe (rires). J’ai été blessé à la main il y a quelques semaines et je viens à peine de revenir.

Vous avez eu une carrière dorée, mais quel est votre plus grand regret ?

Je ne regrette rien. Ce sont des choses bateau, mais j’aurais préféré jouer plus de matchs et gagner chaque rencontre avec cent points d’écart (rires).

Vous étiez au collège et au lycée avec Aaron Smith, quel souvenir en gardez-vous ?

Exactement nous étions dans la même classe de 13 à 18 ans avec Aaron. Je crois que la plus folle anecdote que j’ai avec lui s’est passée le premier jour de notre rentrée. On venait d’écoles primaires différentes, nous étions tous en uniforme un peu stressé… enfin pour ma part (rires). Et puis je le vois arriver en face de moi en me criant "Hey mec tu es dans ma classe ? On va au même endroit ?". Je me disais "c’est qui ce mec, on est le premier jour bien sûr que je vais au même endroit" ! C’est Aaron ! Il a toujours été un peu insolent et taquin. Mais au final, c’est une immense fierté pour moi d’avoir pu jouer aux côtés d’un mec avec lequel j’ai grandi. On a joué pour les All Blacks, en Coupe du monde, on a tous les deux atteint les 100 sélections… C’est juste fou !

Aaron Smith a partagé la quotidien de Sam Whitelock au collège.
Aaron Smith a partagé la quotidien de Sam Whitelock au collège. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport


Comme Ian Foster, pensez-vous que la Nouvelle-Zélande est en transition ?

Oui je crois que c’est difficile pour n’importe quel sélectionneur. "Fozzy" a la lourde tâche d’arriver à ce moment-là de l’histoire des All Blacks. Il doit lancer les jeunes joueurs, expérimenter de nouvelles stratégies, ce n’est pas simple. Les jeunes doivent aussi nous challenger, nous les plus anciens. C’est ce que chaque équipe a besoin. On va dans la bonne direction.

Selon vous, quelle est la plus grande évolution du poste de deuxième ligne depuis que vous avez débuté votre carrière en 2008 ?

Le niveau de skills, clairement. Les deuxième ligne d’aujourd’hui peuvent faire des passes similaires à celles des trois-quarts, ils sont capables de porter le ballon et de dominer leurs adversaires physiquement. En 2023, vous devez avoir un vrai bagage de skills pour être un deuxième ligne. Courtney Lawes incarne vraiment cela. La deuxième chose à prendre en compte c’est que le jeu et les stratégies ont tellement évolué que le deuxième ligne moderne doit aussi jouer en fonction de son partenaire, et du style de jeu que veut imposer son manager. C’était moins le cas avant. Une chose est certaine, et elle est valable à chaque poste, le rugby change tellement que vous devez constamment évoluer et vous adapter pour rester au haut niveau. C’est ce que j’essaie de faire et c’est le conseil que je donne principalement aux jeunes des Crusaders ou des All Blacks.

Sam Whitelock a remporté deux Mondiaux, en 2011 et 2015.
Sam Whitelock a remporté deux Mondiaux, en 2011 et 2015. Amandine Noel / Icon Sport - Amandine Noel / Icon Sport


Vous avez été le All Black le plus rapide à atteindre les 100 sélections. Est-ce une fierté ?

Je n’aurais jamais pensé réaliser cet exploit. C’est allé très vite pour moi. Je suis passé de joueur des Crusaders à All Black en l’espace d’un an. Au fond de moi je pensais que je n’étais pas prêt physiquement. Je ne faisais que 106kgs alors qu’il fallait être à 120, j’étais assez mince mais j’avais vraiment cette envie de m’endurcir et de progresser aux côtés de joueurs exceptionnels. Des mecs comme Brad Thorn, Keven Mealamu ou Richie McCaw m’ont vraiment accompagné à leur manière. Je leur dois beaucoup, ils m’ont tellement aidé.

Comment sentez-vous cette année 2023 ?

Massive ! Il y a tellement de grandes nations qui peuvent prétendre à la victoire finale en Coupe du monde. Ce n’est pas comme les éditions précédentes. Je pense qu’il y aura beaucoup de surprises !

Allez-vous arrêter votre carrière après le Mondial ?

Je n’ai pas encore pris ma décision. Pour être honnête je vis cette saison au jour le jour, vous verrez bien (rires) !

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