Champions Cup - Ugo Mola (Toulouse) : "Jonathan Sexton est le meilleur ouvreur de l’histoire du rugby irlandais"

  • Ugo Mola, manager du Stade toulousain, s'attend à un sommet à Dublin
    Ugo Mola, manager du Stade toulousain, s'attend à un sommet à Dublin Icon Sport - Laurent Frezouls
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Conscient de l’immense défi qui attend ses hommes samedi au Leinster, là où ils s’étaient inclinés en demi-finale de Champions Cup, le manager du Stade toulousain Ugo Mola assure ne pas craindre l’arbitrage de Wayne Barnes, lequel retrouvera la province irlandaise dans un rendez-vous XXL après avoir cristallisé certaines tensions autour de sa finale perdue contre La Rochelle l’an passé.

Qu’avez-vous retenu de la défaite en demi-finale l’an passé à Dublin?

Sur le nombre de franchissements, même s’ils nous avaient mis à mal pendant quinze ou vingt minutes, nous avions réussi à rectifier le tir. Sauf que nous étions partis de trop loin. Pour ce qui est du devoir de mémoire, j’entraîne un groupe qui n’est pas amnésique et tous les joueurs savent ce que nous avions vécu. C’était très particulier, et cela n’enlève rien à la leçon que nous avions subi ce jour-là, tant nos adversaires étaient bien plus fringants et en place sur le rugby que nous ne pouvions l’être à ce moment-là. C’était il y a quasiment un an, presque jour pour jour, et les choses ont certainement changé. Au vu de leurs déclarations cette semaine, les Leinstermen sont sûrs de leurs forces, de leur rugby, et je les comprends.

Les leçons de la demi-finale perdue en 2019, déjà face au même adversaire à l’Aviva Stadium, sont-elles différentes de celles de 2022 ?

Oui, totalement. En 2019, nous étions sur une saison un peu euphoriques puisque nous avions beaucoup d’avance en tête du championnat et le match gagné à quatorze contre quinze, en quart au Racing, avait peut-être été un moment particulier. Nous avions eu du mal à être au niveau ensuite en demie. Pour la saison 2021-2022, il y avait eu le grand chelem du XV de France. Beaucoup de nos joueurs avaient été énormément sollicités. Puis il y avait eu ce triptyque durant lequel on avait joué contre l’Ulster, le Munster puis le Leinster en l’espace de quatre semaines à l’extérieur. Nous n’avions pas forcément pris les bonnes options.

Garry Ringrose, centre du Leinster, face au Stade toulousain l'année passée à Dublin
Garry Ringrose, centre du Leinster, face au Stade toulousain l'année passée à Dublin Icon Sport - Sportsfile

Cette année, le Leinster va jouer son troisième match de phase finale à domicile et, au regard des déclarations, un quatrième l’attend certainement dans trois semaines. On ira chez l’ogre du rugby européen qui a perdu un match en envoyant les cadets en Afrique du Sud. Sinon, nos adversaires sont invaincus, avec un total de points colossal et un nombre d’essais monstrueux. Cette équipe est organisée, huilée et préparée pour ces échéances.

Y a-t-il des enseignements à tirer aussi du dernier Irlande-France ?

Oui, on échange là-dessus même si les choix et les options prises ne sont pas forcément les mêmes. On a évoqué le match de nos internationaux, mais pas seulement celui-là. Il y en a eu trois ou quatre contre l’Irlande sur les derniers Tournois qui ont été assez riches en enseignements, quand les Français ont gagné mais aussi quand ils ont perdu. Il y a aussi les matchs où les Rochelais ont su faire le nécessaire pour contrer les offensives du Leinster. On a essayé de piquer des choses un peu partout, mais on veut rester nous-mêmes. Celui qui va jouer, ce n’est ni le XV de France, ni La Rochelle. C’est le Stade toulousain.

Vous évoquiez La Rochelle, qui a battu le Leinster en finale l’an passé. Ce match était arbitré par Wayne Barnes, ce qui avait cristallisé quelques tensions. Alors qu’il va retrouver la province irlandaise dans un rendez-vous aussi important samedi, est-ce quelque chose que vous craignez ?

Craindre, non, au regard de l’expérience de Wayne Barnes. Il a arbitré quatre finales européennes, six demi-finales, sept ou huit quarts de finale, des matchs internationaux à la pelle… Comme pour les joueurs, il n’y a pas de hasard quand vous êtes dans le dernier carré. Cela demande beaucoup d’exigence et de sacrifices. C’est valable pour le staff et pour le corps arbitral, qui se doit d’être à un haut niveau. Quoi de mieux que d’avoir un arbitre de classe mondiale ?

Wayne Barnes avait officié lors de la demi-finale de Champions Cup entre Toulouse et l'UBB en mai 2021
Wayne Barnes avait officié lors de la demi-finale de Champions Cup entre Toulouse et l'UBB en mai 2021 Icon Sport - Pierre Costabadie

Souvent les tensions se cristallisent dans la foulée des matchs et le temps fait son œuvre. Wayne Barnes était aussi l’arbitre du dernier Irlande-France. Je ne pense pas que la pression qu’il ait pu prendre à ce moment-là change quoi que ce soit. C’est toujours un arbitre qui permet de jouer au rugby, et nous avons envie de pouvoir jouer au rugby.

Que peuvent changer les absences de Jonathan Sexton et James Lowe au Leinster, notamment dans le jeu au pied ?

Cela change des choses sur la longueur et la pertinence du jeu au pied. James Lowe possède le nombre de mètres parcourus au pied le plus impressionnant en Champions Cup, après Antoine Dupont. Il tape très fort. Et Johnny Sexton n’est plus à présenter. C’est le meilleur ouvreur de l’histoire du rugby irlandais. Ne pas avoir ce joueur-là est forcément un manque pour eux, c’est évident. Mais quand je vois les performances de Ross Byrne et la complémentarité qu’ils arrivent à trouver dans leur ligne de trois-quarts sans lui… Je ne dis pas qu’ils jouent mieux mais différemment. J’ai un respect à vie pour Sexton tant ce joueur est capable de durer, d’exceller et d’enchaîner les prestations de très haut niveau. Malheureusement, il ne pourra pas jouer cette demi-finale mais, apparemment, il sera bien prêt pour les échéances plus lointaines de sa nation.

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