Top 14 - L'édito : "À deux, c’est mieux ?"

  • Franck Azéma et Pierre Mignoni (Toulon).
    Franck Azéma et Pierre Mignoni (Toulon). Icon Sport
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L'édito du vendredi par Léo Faure... On ne sait pas vraiment si l’affaire était calculée de longue date, planifiée et scannée dans ses moindres failles à craindre, ou si la succession d’opportunités qui se sont présentées au président Lemaître a conduit à cette accumulation incongrue de compétences, quitte à les empiler plutôt qu’à les juxtaposer. On ne le sait pas vraiment mais, en le formulant ainsi, on vous guide sur le fond de notre pensée.

Azéma-Mignoni, ou Mignoni-Azéma : sur le papier, l’association avait tout ce qu’il fallait pour se planter. Pas un problème de compétences, surtout pas. Mais a-t-on déjà vu deux rois dans un pays ? Huit mois plus tard, force est de reconnaître que la sauce prend pourtant et que, dans quelques semaines, on pourrait bien vous présenter le RCT en épouvantail des phases finales de Top 14. Pari bientôt gagné.

Flash-back : après avoir longtemps soutenu corps et âme un Patrice Collazo en difficultés avec son groupe, Bernard Lemaître avait donc tranché. La tête de l’ancien entraîneur rochelais, pour commencer, l’offrant sur un plateau à des mutins qui ne s’en tireraient pas à si bon compte. Un exercice de grand ménage qui avait toutefois conduit à la nécessité de trouver un nouveau patron du secteur sportif. Franck Azéma était là, (presque) libre malgré ses tourments prud’homaux avec Clermont, fraîchement promu consultant à Canal + mais toujours désireux d’entraîner, malgré son divorce houleux d’avec l’ASMCA. Un CV qui claque et une forte habitude des premières places, que ce soit en Auvergne ou à Perpignan. Le mariage semblait évident, l’opportunité trop belle. Et Franck Azéma, en premier, a rejoint la rade toulonnaise.

Il ne resterait pas longtemps seul. Autre opportunité dans les mois qui suivirent, nouvelle prise du président Lemaître : plus franchement en bons termes du côté du Lou, Pierre Mignoni souhaitait quitter le Rhône. Mignoni, le gamin de Mayol, le Muguet greffé au cœur, l’entraîneur des grandes heures européennes. Trop évident, encore une fois, pour que cela ne se fasse pas. Et tant pis si Azéma, désormais en poste, pilotait un redressement spectaculaire des résultats : Lemaître a choisi de ne pas choisir. Mignoni ou Azéma ? Ce serait les deux.

Il serait mentir d’affirmer qu’alors, à l’aube de cette saison 2022-2023, on aurait misé la ferme sur la réussite d’un tel duo riche en caractères, pauvre en hiérarchie. Et tout ne fut pas simple, comme l’admettent désormais les deux coentraîneurs. Les faits sont pourtant là : dans le marigot toulonnais, il peut y avoir de la place pour deux crocodiles. À condition que ceux-ci, qui ne manquent ni de convictions, ni de poigne pour les imposer, fassent preuve de ce qu’il faut de diplomatie. On ne doutait pas de leur courtoisie ni à l’un, ni à l’autre, mais plutôt de cette capacité rare à lui faire supplanter l’ego. Ils y sont donc arrivés. Ce n’est pas la moindre des intelligences.

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