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Champions Cup - La 5e de suite : Toulouse une nouvelle fois au rendez-vous des des demies

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En signant un succès d’envergure, au terme d’un match exceptionnel, les Toulousains ont marqué les esprits et atteint pour la cinquième fois de rang le dernier carré de Champions Cup. Ils y retrouveront encore leur bourreau du Leinster, à Dublin...

C’est un refrain de début de saison chez Ugo Mola, à l’heure d’afficher l’ambition d’une institution jamais rassasiée, malgré un palmarès long comme le bras : "L’objectif est d’être dans le dernier carré des compétitions qu’on dispute, pour se donner une chance de remporter le titre." En Champions Cup, il est tellement servi qu’il a fini par se perdre dans les chiffres samedi soir : "Ce sera notre quatrième demi-finale d’affilée…" Pardon Ugo, mais ce sera la cinquième dans moins de trois semaines à Dublin. "J’avais oublié celle d’Exeter (en 2020), s’est repris le technicien. Le Covid m’a un peu rendu amnésique ! Avant, lorsque je regardais le Stade toulousain, j’avais l’impression que c’était facile. De l’intérieur, je me rends compte que ça ne l’est pas."

Depuis 2019, les Rouge et Noir ont donc à chaque fois été au rendez-vous des demies. Performance qui n’avait jamais été réalisée dans l’histoire pourtant si riche de ce club. Sur la scène européenne, seuls le Munster et les Saracens l’ont déjà fait… Voilà qui place la régularité récente de cette équipe au plus haut niveau et qui valide la manière dont elle est façonnée. "On a envie de penser qu’on fait du bon boulot mais de nombreux staffs bossent bien et ça valide surtout une génération incroyable, précise Mola. Elle doit définitivement en prendre conscience pour gagner les matchs impossibles à gagner." Référence à l’enfer qui attend ses hommes, là où ils s’étaient lourdement inclinés face au Leinster au même stade de la compétition en 2019 (30-12) et 2022 (40-17). "Ces cinq demies d’affilée montrent le travail effectué depuis plusieurs années, la qualité de ce groupe et de cette génération, avoue Antoine Dupont. Mais on ne s’entraîne pas tous les jours pour faire des demi-finales. Nous sommes présents dans les matchs qui comptent de fin de saison mais le but est de ramener quelque chose au bout. L’an dernier, on a aussi fait deux demies mais rien de plus…" L’exercice 2021-2022 si particulier, après les nombreux reports dus au Covid, avait pris un autre virage après la rouste de l’Aviva Stadium. Pour la troisième fois en cinq ans, Toulouse retrouvera ainsi son bourreau. Et c’était quelque part écrit… Parce qu’il faut à cette bande hors du commun passer l’écueil pour définitivement asseoir son règne. "Même si le Leinster a l’immense privilège de recevoir, on va y retourner dans d’autres conditions", prévient Dupont.

 

Mola : "Soit je serai le con de l’histoire, soit…"

Une année plus tard, tout a changé ou presque. "L’an passé, on cravachait pour se qualifier en championnat, nos internationaux avaient fait le grand chelem et l’avaient fêté dignement… Ces matchs de haut niveau se jouent sur la fraîcheur", assure Mola. Même si l’écart entre les deux formations était indéniable le jour J, ses joueurs en avaient tant manqué… Alors, autant dire que leurs onze points d’avance sur la troisième place en Top 14, à cinq journées de la fin de la phase régulière, sont aujourd’hui une aubaine. "Notre classement nous donne plus de confort, l’effectif est plus étoffé aussi, poursuit Dupont. On sent que c’est dur de jouer dans cette équipe, il n’y a qu’à voir les mecs en tribunes pour le quart… Cela pousse tout le monde à être meilleur. Cette saison, le staff n’a pas fait de cadeau, rien n’a été offert. Cette concurrence nous rend performants sur les deux tableaux. Tout le club doit être en ordre de marche pour aller chercher un truc. On va avoir deux matchs de championnat pour se régénérer, gérer le groupe et se préparer." Traduisez que la priorité des priorités actuelles, le Leinster, est déjà dans tous les esprits. À vrai dire, et c’est un secret de polichinelle, le staff toulousain planche depuis plusieurs mois sur d’éventuelles retrouvailles. Même le revers du XV de France en Irlande, le 11 février, a apporté son lot d’enseignements et d’idées à Ernest-Wallon. Avec une conviction en filigrane : en finir avec le moindre complexe et plus que jamais imposer sa griffe. "Cela fait deux leçons que je prends à Dublin, note Mola. On m’a toujours dit que, quand on répète les mêmes erreurs, on est un peu con. Soit, avec mon staff et mon équipe, je serai le con de l’histoire ; soit on aura compris certaines choses. On devra trouver des solutions et je pense que nous nous sommes un peu plantés sur les choix stratégiques les années précédentes. Pour battre la meilleure équipe d’Europe, il faudra de la maîtrise, de la discipline et de la magie. Ce qu’on ne souhaite pas, c’est proposer un rugby qui n’est pas le nôtre." C’est ainsi que, dans ce quart à l’intensité folle et au spectacle exceptionnel face aux Sharks, les Toulousains ont fait exploser les Sud-Africains dans l’ultime ligne droite, inscrivant quatre de leurs sept essais dans les douze dernières minutes. Un message envoyé, indéniablement, quand le Leinster enchaîne les cartons. Et une source d’assurance aux yeux de Dupont : "Cela donne du sens à ce qu’on fait au quotidien : la préparation, nos lancements, tout ce qu’on travaille. On voit que ça marche, ça offre de la confiance et met aussi beaucoup d’enthousiasme pour les semaines qui arrivent. Ça fait du bien mentalement de l’emporter si largement et on récupère mieux après ce genre de victoire."

Dupont : "Ne compter que sur nous"

Une comparaison ? La saison dernière, Les Rouge et Noir avaient livré une bataille légendaire pour s’inviter en demi-finale, en venant à bout du Munster aux tirs au but, déjà à Dublin. Après être passés sur le fil lors du huitième retour en Ulster. C’était beau mais tellement usant et révélateur alors de la marge infime de cette troupe. Cette fois, elle est plus souveraine, plus sereine, plus forte tout simplement. Assez pour renverser les Doris, Ringrose ou Lowe sur leurs terres ? Il n’y a qu’à écouter Dupont, quand on lui demande s’il a douté quand les Sharks collaient aux fesses des siens, pour mesurer le degré de certitude des Stadistes : "Non, on ne se sentait pas inquiétés. On a pris un essai de 80 mètres sur deux temps de jeu. Mais à part ça, on était en place et on les a franchis six fois sur la première mi-temps. On doit mettre deux essais au moins et, si c’est le cas, on peut tourner avec quinze points d’avance et on ne parle plus de rien. On était bien défensivement, offensivement et mentalement." Du coup, le Leinster, ça lui inspire quoi ? "C’est sûrement le favori de cette Champions Cup, un immense défi pour nous. Il reste trois semaines et il ne faut compter que sur nous." C’est décidément le mot d’ordre, lequel n’a rien d’anodin.

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