Champions Cup - L'édito : une phase finale entre mammouths

Par Léo FAURE
  • Champions Cup - Toulouse et La Rochelle sont les deux derniers clubs français en lice
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L'édito du vendredi par Léo Faure...  Il est aisé de taper sur la nouvelle formule de la Champions Cup. À certains égards, ces critiques s’entendent. Sur le premier tour surtout, sorte de maelström fort peu lisible où les équipes d’une poule se croisent par trois mais pas par blocs de trois, sur quatre matchs qui donnent un classement à douze. C’est illisible à l’écrit ? Ça l’est aussi par le schéma.

In fine, cette compétition si excitante par le rugby pratiqué a perdu de son éclat en phase qualificative. Et ne pointez pas ici l’arrivée des franchises sud-africaines : elles n’y sont pour rien. Elles ont même eu le bon goût d’apporter un vent de fraîcheur, avec pour seule contrepartie un changement définitif de nom (de Coupe d’Europe à Champions Cup).

Alors, pourquoi un tel sacrifice d’adrénaline, désormais réservé aux seules fins de saisons ? La finalité ignore ici les moyens : obtenir les phases finales les plus excitantes possibles. C’était l’objectif clairement affirmé de l’EPCR. Vous savez quoi ? Sur ce point, l’institution mère a vu tout juste. Pas une faute de goût à l’horizon de ces quarts de finale. Seul petit regret : le sort cruel du champion de France Montpellier, sur la pelouse d’Exeter Chiefs en nette perte de vitesse, aurait pu (dû ?) être inversé ? La logique sportive ne s’en serait pas trouvée diffamée.

Pour le reste, Toulouse et La Rochelle sont bien là et seront les seuls Français. Aucun des deux constats n’est une surprise. Les deux clubs dominent le rugby hexagonal sur la longueur et depuis bientôt quatre saisons. Ils s’habituent aussi au dernier cercle continental. On attendait Rochelais et Toulousains. Ils répondent, fidèles.

Ensuite, que du gros poisson sur l’étal : les Saracens et leur triple couronne, moins rayonnants qu’en leurs temps hégémoniques mais toujours aussi richement dotés en stars internationales ; les Sharks et les Stormers, tôt annoncés comme les fleurons des franchises sud-africaines et qui posent un voile de mystère sur ce week-end de quarts de finale ; Leicester, club le plus emblématique et titré d’Angleterre. Et le Leinster, donc.

On l’a dit, répété, ressassé avec une pointe d’aigreur : tout semble fait pour que les Bleus de Dublin s’assoient à nouveau sur le trône. Déjà, la finale se jouera chez eux, dans « leur » Aviva Stadium. Autre ligne de force : le collectif du Leinster trace tous les traits du destin de l’équipe de l’Irlande, qui vient d’impressionner dans le Tournoi des 6 Nations en signant un nouveau record de points. Ils ont l’expérience et la fraîcheur, le talent et la confiance, le tableau à leur avantage et le confort d’évoluer à domicile. Tout les désigne comme les immenses favoris.

Tout est joué, alors ? Pas si vite. La Rochelle a montré plutôt deux fois qu’une que, sur un match, on pouvait battre l’invincible. À condition de fracasser la machine à coups de pare-buffle. Le Leinster aussi devra finir sa saison sans son cerveau, Jonathan Sexton. Autant de paramètres qui doivent faire croire à l’impossible. Pour Leicester, dès ce week-end. Ou pour Toulouse et La Rochelle, bientôt. Quand ils enfilent leur rugby des grands jours, nos deux mammouths ne frémissent devant personne.

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