Abonnés

Champions Cup- Toulouse - Sharks : des Coqs et des Boks

  • Le trio international du Stade toulousain, Thibaud Flament, Romain Ntamack et Peato Mauvaka, va retrouver le flanker sud-africain Siya Kolisi, cinq mois après la victoire des Bleus à Marseille lors de la dernière tournée d’automne. Photo Icon Sport et M. O. - Patrick Derewiany
    Le trio international du Stade toulousain, Thibaud Flament, Romain Ntamack et Peato Mauvaka, va retrouver le flanker sud-africain Siya Kolisi, cinq mois après la victoire des Bleus à Marseille lors de la dernière tournée d’automne. Photo Icon Sport et M. O. - Patrick Derewiany
  • Siya Kolisi (Sharks). Siya Kolisi (Sharks).
    Siya Kolisi (Sharks). PA Images / Icon Sport
Publié le
Partager :

Si l’affiche entre ces deux candidats légitimes au titre final est inédite, elle sera pour beaucoup l’occasion de se recroiser, moins de cinq mois après le féroce duel entre le XV de France et l’Afrique du Sud, dont les colonnes vertébrales sont composées par les joueurs de Toulouse et des Sharks.

Souvenez-vous l’automne dernier… Le 12 novembre, dans l’arène marseillaise du Vélodrome, Français et Sud-Africains avaient guerroyé pour un choc de titans lors duquel l’intensité avait parfois flirté avec la violence. Demandez donc à Thibaud Flament pour qui l’embouteillage menant au protocole commotion ressemblait à celui du périphérique parisien aux heures de pointe, lui qui n’était jamais revenu sur la pelouse. Les Tricolores avaient arraché le succès (30-26), face aux champions du monde en titre, mais perdu Antoine Dupont sur carton rouge et Cyril Baille sur blessure. Autant dire que le manager toulousain Ugo Mola devait ce jour-là frissonner devant son écran, au moins autant qu’en observant les "ballons portés en sprint" des Sharks samedi face au Munster, comme il les a lui-même décrits.

Pourquoi s’étendre sur le match "le plus dur physiquement" (selon ses acteurs) de la saison ? Tout simplement car il y avait huit Toulousains (Baille, Marchand, Mauvaka, Flament, Jelonch, Dupont, Ntamack et Ramos) parmi les Bleus sur la feuille de match, et cinq Sharks (Nché, Mbonambi, Etzebeth, Kolisi et Mapimpi) chez les Springboks, malgré un absent de marque : Lukhanyo Am, sûrement le meilleur trois-quarts centre actuel du monde. "On en a affronté quelques-uns du coup et on connaît leur mode de jeu ultra-basé sur le combat, ne cache pas Mauvaka. Ce sont des costauds et le match sera forcément hyperengagé. Les Bulls avaient déjà des solides mais là…"

"Kolisi, plus qu’un joueur"

Nul besoin de finir la phrase, chacun a deviné l’idée. De là à évoquer un remake grandeur nature ce week-end, il n’y a qu’un pas… qu’Antoine Dupont a effectué dès dimanche soir, au sortir de la qualification face aux Bulls : "Il suffit de regarder la composition des Sharks pour avoir un aperçu de leur niveau, de l’intensité qu’ils vont mettre. Pour certains, ce sont des joueurs de très grande qualité, qui ont un gros vécu du haut niveau avec l’Afrique du Sud." Autre salle, même ambiance.

Mola, dans un sourire un brin nerveux, lançait également à l’attention des journalistes : "Je ne vais pas vous faire l’offense de vous présenter les joueurs de classe mondiale des Sharks. Il y a des mecs hors normes capables de marquer à tout moment. J’ai bien compris que j’avais eu du mal à vous survendre les Bulls mais en voyant le match contre le Munster, je crois que votre boulot est fait pour les Sharks." De toute façon, il n’y avait qu’à jeter un œil à la billetterie en début de semaine, prise d’assaut par les supporters inconditionnels ou de simples amoureux de ce sport pour remplir un stade Ernest-Wallon qui aurait été plein comme un œuf même si sa capacité avait été doublée, afin de le comprendre. Une affiche inédite, un sommet sportif, des stars aux quatre coins du terrain (malgré le forfait d’Eben Etzebeth) et un enjeu énorme, voilà qui pose un décor de calibre international entre des Bleus sortant à peine des joutes du Tournoi et des Boks se préparant depuis des semaines pour conquérir l’Europe et finir de redessiner la carte d’une Champions Cup qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Le vainqueur final passera à la postérité, tant la compétition forte en symboles.

Une illustration sur la pelouse d’Ernest-Wallon ? Siya Kolisi, gamin sorti d’un township de Port Elizabeth pour devenir capitaine des Springboks et légende du rugby sud-africain, sera là pour serrer la main d’Antoine Dupont avant le coup d’envoi, puis découper du Toulousain à tour de bras. Un événement en soi, quelques mois avant son arrivée en Top 14, du côté du Racing 92. "Au-delà de son talent de rugbyman, il est beaucoup plus qu’un joueur, admire François Cros, qui devrait souvent croiser sa route. Son parcours est un exemple pour tous, surtout pour les jeunes Sud-Africains dans la difficulté. C’est une légende sur et en dehors du terrain. Cela va être un privilège de l’affronter, je pense que c’est un sérieux client, notamment dans les rucks."

Le passé, le futur et surtout le présent

Tout est réuni pour que le temps soit suspendu aux alentours de 16 heures samedi, à l’instant même où les protagonistes n’auront pour seule obsession que de poursuivre leur rêve de marquer un peu plus l’histoire. La leur et celle de ce sport. Il y a le passé, avec le retour de Yannick Bru – adjoint de luxe dans le staff des Sharks - sur ses terres toulousaines. Le futur, si certains entendent se projeter sur un éventuel et plus qu’électrique quart de finale de Coupe du monde entre la France et l’Afrique du Sud. Le présent surtout, parce qu’un tel duel projette le rugby dans une autre galaxie, là où il n’est plus question de décrocher les étoiles. "Le Stade toulousain est fait pour ça, a prévenu Antoine Dupont. À nous de prendre notre destin en main." Et son compère Thomas Ramos d’appuyer le propos : "Les joueurs et le staff sont dans une nouvelle dynamique, nous avons changé de braquet." Parce que ce club, plus que tout autre, raffole de ce genre de contexte bouillant. Parce qu’il revendique et assume depuis des décennies sa différence. Et parce qu’il veut encore et toujours étoffer son palmarès XXL.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?