Premiership - Le championnat anglais déficitaire de plus de 40 millions d'euros
Le championnat anglais est en proie à des difficultés économiques majeures depuis quelques années. L'année dernière, la Premiership a été déficitaire de plusieurs dizaines de millions d'euros, entraînant par ailleurs le redressement judiciaire des Wasps, et la disparition des Worcester Warrios.
La sélection anglaise reste sur un dernier Tournoi des 6 Nations très difficile sportivement avec une quatrième place (derrière l'Irlande, la France et l'Ecosse) et une défaite historique face aux Bleus dans l'antre de Twickenham. Si en Coupe des champions, les clubs anglais se débrouillent un peu mieux avec trois clubs qualifiés en quart de finale de la Champions Cup - les Saracens joueront à La Rochelle, Leicester à Leinster et Exeter recevra les Sud-Africains des Stormers - c'est surtout en coulisses que le rugby anglais est en crise.
Comme le révèle The Telegraph qui s'appuie sur les comptes publiés par la Companies House (comparable au registe du commerce en France), les comptes de la Premiership sont dans le dur : en 2022, le championnat anglais a vu ses pertes doubler, pour atteindre 36 millions de livres sterling (plus de 41 millions d'euros). Une situation intenable, qui a notamment entraîné le redressement judiciaire des Wasps, et la disparition des Warriors de Worcester, qui ont changé de nom pour se renommer "Sixways Rugby" et fusionner avec un club de 4e division.
À l'automne dernier, certains joueurs se sont retrouvés sans contrat, à l'instar de Jack Willis qui a depuis rebondi avec brio au Stade toulousain, et qui a évoqué dernièrement cette situation toute particulière.
Toujours d'après The Telegraph, le capital total de la société la Premier Rugby Ltd a chuté de près de moitié, passant de plus de 96 millions de livres sterling (plus de 109 millions d'euros ) à 43 millions (environ 49 millions d'euros). En moyenne, les clubs anglais de Premiership perdraient plus de 4,5 millions d'euros par année.
Les London Irish en difficulté
Dans ce marasme, un club inquiète : les London Irish. Actuellement quatrième de Premiership, le club du talonneur argentin Agustin Creevy, ou encore de l'ouvreur Paddy Jackson, passé en autres par le Top 14 et Perpignan, frôle la correctionnel avec des dettes allant jusqu'à plus de 30 millions de livres sterling (plus de 34 millions d'euros, soit le quatrième budget du Top 14). La seule éclaircie ? L'espoir d'un rachat venant d'un riche consortium américain, même si la Fédération anglaise n'a encore rien reçu de concret.
La situation économique du rugby anglais de club inquiète outre-Manche, d'autant plus que la situation pourrait empirer. En effet, lors de la période Covid, pour faire face à des revenus en baisse totale, les clubs de Premiership avaient bénéficié de prêts, accordés par le gouvernement anglais au travers le département de la Culture, des Médias et du Sport (DCMS) Si dans un premier temps, cette aide avait permis aux clubs de résister économiquement pendant la pandémie, ou du moins ne pas faire faillite, l'heure est désormais aux remboursements et cela s'avère être une difficulté de taille.
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Le sujet de l'économie des clubs anglais est sur la table, et les deux sources principales de financement du championnat anglais - la Rugby Football Union soit la Fédération anglaise, et le diffuseur BT Sport - ont des contrats qui doivent être renouvelés et renégociés l'année prochaine. Ce week-end, les Saracens d'Owen Farrell se déplaceront sur la pelouse du Stade rochelais, champion d'Europe en titre, pour tenter de se qualifier en quart de finale de la Champions Cup.
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