Pro D2 - La victoire in extremis d'Angoulême, Oyo qualifié pour les demi-finales… Les enseignements de la soirée

Par Raphaël Plancheron-Herault et Paul Arnould
  • Oyonnax confirme son statut de leader, alors que personne ne veut lâcher dans la lutte en bas de tableau
    Oyonnax confirme son statut de leader, alors que personne ne veut lâcher dans la lutte en bas de tableau Icon Sport - Icon Sport
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Oyonnax qualifié pour les demi-finales, une lutte en bas de tableau irrespirable, la démonstration de Vannes ou encore la chute aux enfers de Massy et de Biarritz... Voici les enseignements de la 26ème journée de Pro D2.

Massy s'enlise un peu plus contre Grenoble

Le club de l'Essonne n'a jamais été aussi proche de la relégation et personne ne se fait d'illusion sur le fait que les Massicois évolueront en nationale la saison prochaine. Face aux Grenoblois, les locaux ont tenté de mettre fin à six défaites consécutives. Les hommes de Julien Maréchal inscrivaient le premier essai et profitaient de l'indiscipline grenobloise pour faire la course en tête. Mais la mission s'est avérée trop difficile : Grenoble a vite rectifié le tir grâce à un pack dominant. Le jeune talonneur Barnabé Massa (18 ans) devait s'y reprendre par deux fois pour inscrire son premier essai en professionnel (sa première tentative étant refusée après arbitrage vidéo). Les Massicois subissaient, et Alex Preira (24 ans, 1m78, 80 kg) était sanctionné d'un carton jaune pour un plaquage cathédrale.

En fin de première période, les Grenoblois enclenchaient la deuxième et Tanginoa Halaifonua (26 ans, 1m96, 115 kg) plantait deux essais coup sur coup, pour prendre le large (19-7). Sur un ballon porté parfaitement négocié, Jean-Charles Orioli, qui faisait son retour, inscrivait l'essai synonyme de bonus offensif. Massy vivait une deuxième période difficile et semblait désemparé devant la supériorité grenobloise. Le FCG déroulait pour sécuriser sa 7ème victoire (36-7) à l'extérieur de la saison et reprendre sa place de dauphin derrière l'intouchable Oyonnax. 

Vannes déroule sur la pelouse de Béziers

Béziers, sur une série de deux victoires consécutives, accueillait Vannes au Stade Raoul-Barrière, qui n'avait plus perdu depuis le 17 février. Les Biterrois tenaient la draguée haute à des Vannetais ambitieux mais qui n'arrivaient pas à prendre le large en première période. Mais comme souvent cette saison, Béziers n'a pas tenu la distance et a vécu une deuxième période cauchemardesque. C'est simple, Vannes a inscrit quatre essais dans le second acte pour finalement s'imposer largement avec le bonus offensif 40 à 18 (six essais à deux). On retiendra notamment la démonstration collective après la pause et les essais de Blanchard (sur ballon porté à la 45ème) et Berguet (61ème), symboles d'un rugby breton parfaitement en place. Grâce à ce succès dans le Sud, les Morbihannais confirment leur place dans le top 6 et peuvent croire plus que jamais aux phases finales. 

Nevers et Rouen n'arrivent pas à se départager

Un match nul 19 partout qui n'arrange aucune équipe. Entre Rouen et Nevers, un match longtemps indécis qui finit sur un score de parité plutôt logique tant les deux équipes ont été au coude à coude tout au long de la partie. Pourtant les Nivernais démarraient idéalement la rencontre, marquant par l'intermédiaire de Shaun Reynolds dès la quatrième minute de jeu. Mais dans un épisode de "à toi à moi" qui aura duré 80 minutes, Rouen égalisait après seulement dix minutes. Les locaux profitaient de l'indiscipline de Nevers pour tourner en tête à la pause (13-12).

Mais les concurrents aux phases finales mettaient leurs points grâce à des essais, dont leur troisième sur un essai de pénalité suite à une accumulation de fautes. Malgré six points de retard, les coéquipiers de Peter Lydon pouvaient compter sur la botte de leur arrière pour recoller au score. Les deux équipes jetaient leurs dernières armes dans la bataille pour essayer de repartir avec les points de la victoire, mais le tableau d'affichage ne bougeait plus. Nevers reste sixième avec trois points d'avance tandis que Rouen garde une marge de quatre points sur la zone de relégation.

Angoulême s'impose sur le fil face à Provence

Les Angoumoisins ont du caractère. Menés pendant les dix dernières minutes, ils inscrivaient l'essai de la victoire à la 78ème minute de jeu pour disposer de Provence 12 à 8. Mais que ce fut laborieux pour les hommes de Vincent Etcheto. Face à une équipe provençale qui jouait sans doute sa dernière chance pour participer aux phases finales, la partie fut accrochée. Des fautes de main de parts et d'autres, des imprécisions et un seul petit essai pour noircir la feuille de match à la pause. Il était l'œuvre de Rémi Brosset, au terme d'une belle percée dans les 22 mètres adverses (7-0).

Mais la seconde période démarrait de la pire des manières pour les locaux. Un essai encaissé dès le retour des vestiaires et un retour des Aixois se faisait sentir. Mais en faisant le dos rond, Provence Rugby ne concrétisait pas et courrait toujours après le score. Quand soudain à dix minutes du terme, Joris Cazenave passait une pénalité et pensait donner la victoire à ses partenaires (7-8). C'était sans compter sur l'orgueil de Soyaux, qui après une action de 70 mètres, voyait Marvin Lestremau plonger dans l'en-but dans un Chanzy incandescent. Angoulême signe sa troisième victoire consécutive à domicile et reste treizième au classement.

Carcassonne engrange, Biarritz n'en finit plus de plonger

Les Biarrots viennent de dire adieu au top 6 sur la pelouse d'Albert-Domec. Face à Carcassonne, Biarritz a chuté 20 à 12 et enchaîne une troisième défaite consécutive. Et pourtant, les Basques ont semblé dominateurs une longue partie de la rencontre mais n'ont pas su scorer quand il le fallait. Et leur cauchemar peut être symbolisé en un seul homme : Baptiste Mouchous. Au-delà de son essai à la 43ème minute de jeu, il est l'auteur d'un sauvetage d'exception. Alors que Thomas Hébert pense qu'il va inscrire le premier essai de la rencontre, l'arrière carcassonnais effectue un retour impressionnant et réussit à bloquer le ballon pour concéder un renvoi sous les poteaux.

Après cet orage, l'indiscipline biarrote va coûter cher et permettre aux Audois de prendre le large à la demi-heure de jeu (9-0). Malgré deux essais inscrits, en fin de première période puis en début de seconde, les relégués de Top 14 n'ont jamais pu prendre l'avantage. Ils perdent aussi leur arrière Joe Jonas, sorti sur blessure. Grâce à ce succès, Carcassonne est toujours en dehors de la zone rouge, pour un seul petit point, avant un déplacement à Agen qui s'annonce compliqué.

Montauban garde le rythme 

En bas du classement, la lutte à trois entre Angoulême, Carcassonne et Montauban n'a jamais été aussi féroce. La bande à Jérôme Bosviel voulait valider l'exploit réalisé sur la pelouse d'Agen (victoire 22-26) en recevant Aurillac, bien au chaud en milieu de tableau. Si Aurillac inscrivait le premier essai de la rencontre avec Marc Palmier (24 ans) bien présent à la réception d'un jeu au pied à suivre d'Aucagne, les Montalbanais reprenaient le score grâce à la botte de Bosviel qui venait sublimer la domination montalbanaise. Le même Bosviel qui adressait une merveille de passe au pied pour Bastien Guillemin qui plantait le premier essai des locaux dans ce match (14-10, 31ème). Bosviel aggravait le score avant la pause (17-10). La deuxième période était plus terne. Les Aurillacois n'arrivaient pas à inverser la tendance et à mettre du rythme pour contrer une bonne défense de Montauban. Jérôme Bosviel donnait jusqu'à dix points d'avance à son équipe (20-10) et l'ailier Semesa Rokoduguni réalisait un petit festival en éliminant quatre défenseurs sur une relance avant de servir Segundo Tuculet, pour clore le suspense (30-15, 68ème). Une victoire cruciale pour les Sapiacais, qui restent certes 15èmes mais avec seulement un petit point de retard sur Carcassonne, et deux sur Angoulême.

Oyonnax prend le dessus sur Agen et se qualifie pour les demi-finales 

Duel entre deux équipes en haut de classement pour terminer cette 26ème journée de Pro D2. Le leader incontesté de la Pro D2, Oyonnax, recevait Agen, bien décidé à laver l'affront du dernier match à domicile et de la défaite face à Montauban. Durant les quarante premières minutes, le leader montrait sa supériorité face à un concurrent pour les phases finales. Trois essais à zéro grâce à Ensor, Callandret et Grice. Les Agenais, complètement dépassés, ne pouvaient que constater les dégâts. On se dirigeait alors vers un succès très tranquille pour Oyo, qui aggravait le score à la 43ème avec le doublé de Grice. Mais Agen au courage et à la fierté revenait dans la rencontre et marquait quatre essais pour revenir à cinq points. Malgré cette frayeur, le leader de la Pro D2 assurait les dernières minutes et s'imposait 37-29. Une victoire qui officialise la qualification d'Oyonnax pour les demi-finales de championnat en fin de saison. Agen de son côté, est 5ème avec quatre points d'avance sur le premier non qualifié.

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