Champions Cup - Thomas Ramos (Stade toulousain) : "Nous sommes frustrés d'être sortis de la saison dernière sans titre"

  • Champions Cup - Thomas Ramos (Stade toulousain)
    Champions Cup - Thomas Ramos (Stade toulousain) SUSA / Icon Sport - SUSA / Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Après son excellent Tournoi des 6 Nations, qui a confirmé son nouveau statut sur la scène internationale, l'arrière du Stade toulousain Thomas Ramos a bénéficié d'une semaine de repos - comme les autres Bleus - avant de basculer sur les échéances importantes avec son club. À commencer par le premier match à élimination directe de la saison, à savoir le huitième de finale de Champions Cup dimanche face aux Bulls. Invité de ViaRugby, il évoque ce rendez-vous.

Cela vous a-t-il fait du bien de bénéficier d’une semaine de vacances après le Tournoi des 6 Nations ?

Oui, j’avais besoin de couper un peu. Le lundi matin, j’ai beaucoup dormi (sourire). Le Tournoi m’a pris beaucoup de jus et de l’énergie. Il y avait aussi de la pression. Donc cela fait du bien de se régénérer, nerveusement et physiquement. La semaine de repos était la bienvenue. J’étais ensuite prêt à 100 % pour repartir avec le club.

Cette semaine vous a-t-elle a aidé à mesurer tout ce qui s’est passé pour vous pendant ces deux mois en équipe de France ?

Franchement, j’en ai surtout profité pour couper du rugby et essayer de parler d’autre chose. Nous sommes énormément sollicités et toujours à fond dans notre activité. Mais, forcément, ces deux mois sont très positifs. C’est bien pour moi d’avoir confirmé après la tournée de novembre, aussi d’avoir été performant sur le tir au but.

6 Nations 2023 - Thomas Ramos (XV de France)
6 Nations 2023 - Thomas Ramos (XV de France) Abaca / Icon Sport - Abaca / Icon Sport

Ce qui vous a amené à battre le record de points inscrit par un joueur français dans un Tournoi et à finir à cinq points du record absolu de Jonny Wilkinson…

Oui, c’est plutôt sympa d’avoir ce record français et de m’être approché de celui de « Wilko ». Cela prouve que c’était une période très positive. J’ai reçu quelques messages d’anciens internationaux, des joueurs que j’admirais plus jeune à la télévision, ce qui fait toujours plaisir.

À l’image du XV de France, vous êtes aussi monté en puissance sur le plan offensif au fur et à mesure de la compétition…

Exactement. Nos contenus de match, par rapport aux deux premières journées, ont été différents et bien mailleurs sur les trois derniers rendez-vous. En début de Tournoi, on se cherchait peut-être encore un petit peu, ou il y avait un manque de connexions, de communication entre les uns et les autres. Puis, contre l’Écosse, ça a mieux fonctionné et tout s’est bien mis en place en Angleterre. Tout le monde s’est trouvé parfaitement, même sur la connexion entre les avants et les trois-quarts. Il faut s’appuyer sur ce genre de performance pour la suite. Mais on avait à cœur, après Twickenham, de faire encore un gros matchs face aux Gallois pour montrer que ce n’était pas qu’un exploit, qu’on était capables de rééditer de telles prestations, en mettant beaucoup de points. Alors, en marquer quarante contre le Pays de Galles, ça prouve qu’on progresse offensivement.

Et que vous avez trouvé un équilibre offensif plus ambitieux recherché par le staff et annoncé par Fabien Galthié en début de Tournoi…

Oui, nous avons voulu être ambitieux offensivement durant toute la compétition. Mais nous nous sommes sûrement trompés sur comment l’être, en Italie et en Irlande. Nous sommes ensuite repartis au travail, avec une certaine remise en question : qu’est-ce qui va fonctionner et qu’est-ce qui ne va pas fonctionner ? En Angleterre, on a pu se libérer totalement et mettre vraiment en application tout ce qu’on avait travaillé pendant la semaine. C’est réjouissant quand tout ce que tu as bossé se retranscrit sur le match.

Son trophée de meilleur joueur du Tournoi 2023, c'est tout simplement le dix-neuvième du nombre remporté par le demi de mêlée du Stade toulousain en six ans. Voilà voilà.. \ud83d\ude05https://t.co/zhUgwVxe99

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 29, 2023

Est-ce étrange de se dire que le XV de France se retrouvera maintenant en mode « Coupe du monde » dans trois mois ?

Oui mais il faut être disposition du club d’ici là parce qu’une fin de saison importante nous attend à Toulouse. Nous sommes engagés dans deux compétitions et nous voulons bien y figurer. Après, on sait tous que le prochain rassemblement de l’équipe de France sera pour la préparation à la Coupe du monde. Ce sera certainement très différent des autres parce qu’une Coupe du monde en France, c’est l’événement d’une carrière, d’une vie.

Romain Ntamack nous disait qu’il comptait y aller avec un ou deux trophées supplémentaires d’ici la fin de saison…

Forcément. Nous sommes bien engagés en Top 14, avec cette première place à cinq journées de la fin de la phase régulière. En étant sérieux, j’espère qu’on se qualifiera directement pour les demi-finales. En Champions Cup, on a la chance de recevoir en huitième de finale, puis en quart si on gagne. Ce sera à nous de faire le travail à la maison. Si on doit aller jusqu’en demi-finale et affronter le Leinster chez lui, on verra ce qu’il se passera… Mais je suis persuadé qu’on doit croire en nous dans les deux compétitions. Surtout que nous sommes tous frustrés d’être sortis de la saison dernière sans titre.

Basculer en club sur le premier match à élimination directe de la saison est-il idéal ?

Oui. Au moins, cela permet de remettre la concentration tout de suite le plus haut possible. Le club ne s’est pas arrêté pendant deux mois et demi. Les mecs ont eu de bons résultats, ont bien travaillé. C’est aussi à nous, les internationaux, d’être d’entrée dans le bain et de ne pas revenir la fleur au fusil. Notre envie de gagner doit être forte.

Vous allez affronter la province sud-africaine des Bulls, un adversaire un peu inconnu pour vous. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Personnellement, ce n’est pas quelque chose qui me fait spécialement plaisir, sachant qu’à la base, cette compétition était la Coupe d’Europe. Même si ce n’est pas vraiment à moi d’en juger. Voilà, c’est aussi l’évolution de notre sport. Et la Champions Cup tend certainement vers une Coupe du monde des clubs qui verra le jour dans quelques années. Il faut s’y habituer. D’un autre côté, cela permet d’affronter des équipes contre qui nous ne jouons jamais. C’est peut-être un autre rugby. On va se jauger, voir où on en est par rapport à ce type d’adversaire.

Vous étiez suspendu pour la première délocalisation de la saison au Stadium contre Castres. C’est l’occasion de revenir dans cette enceinte avec votre club...

On n’y joue pas souvent, seulement deux ou trois fois par an, mais c’est à toujours une superbe ambiance. Quand on y va, c’est pour un grand match… J’avais un peu les boules de louper celui face à Castres. Il me tarde évidemment d’y être et j’ai à cœur de bien figurer devant 30 000 personnes.

Le jeu des Bulls est réputé frontal. Imposer votre vitesse dans les enchaînements sera-t-il la clé de cette rencontre ?

Vous savez, à chaque fois qu’on lui a annoncé la guerre ou l’affrontement, notre équipe a su répondre présent. Notre paquet d’avants est performant là-dessus. Après, on regarde bien sûr ce que fait l’adversaire mais on doit d’abord se concentrer sur ce que l’on va proposer, sur le rythme qu’on doit décider de mettre. Si nous jouons notre jeu, nous sommes capables de faire de grandes choses.

Ugo Mola dit souvent que « le haut niveau appelle le haut niveau ». Les internationaux toulousains, en sortant du Tournoi des 6 Nations, sont donc parfaitement préparés pour cette phase finale de Champions Cup...

Oui, surtout que nous avons pour la plupart bénéficié d’une semaine de repos après le Tournoi. Le groupe, en général, sortait aussi d’une semaine de vacances récemment. Tout le monde a pu souffler. Malgré quelques pépins, il est frais et prêt à attaquer cette dernière ligne droite. Un match comme celui-ci, c’est bien pour garder un niveau élevé et terminer la saison de la meilleure des façons.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?