Pro D2 - Raffaele Costa Storti : "Béziers aurait pu être dans le top 6"

Par Loïc Bessière
  • Raffaele Costa Storti a marqué dix essais cette saison
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Prêté pour la saison à l'ASBH par le Stade Français, Raffaele Costa Storti a été une des attractions de la saison de Pro D2 grâce à sa vitesse et ses appuis. Pour sa première saison professionnelle, il a aussi vécu une qualification pour la Coupe du Monde avec le Portugal. Blessé au coude, l'ailier fait le bilan d'une année mémorable pour lui, conclue avec dix essais en douze matchs de championnat. 

Que retenez-vous de votre première saison en professionnel avec l'ASBH ? 

Au niveau individuel, c'était une bonne saison, j'ai réussi à aider l'équipe à gagner des rencontres. Sur le plan collectif, je pense que l'on aurait pu faire mieux. On avait l'équipe pour être dans le top 6. Il y a des matchs où l'on n'a pas eu de chance. Mais je pense que j'ai beaucoup progressé car c'est la première fois que je jouais dans un championnat d'un tel niveau, avec beaucoup de contacts physiques, de vitesse et de jeu au pied. Là où j'ai le plus progressé, c'est dans le domaine des ballons haut et en défense. 

La saison dernière, vous étiez en espoir au Stade Français. Quels étaient vos objectifs en venant en Pro D2 ?

J'ai eu pas mal de blessures la saison dernière. Mon objectif principal c'était de jouer. Je voulais montrer ce que je valais, ce que je n'ai pas eu l'opportunité de faire à Paris avec les pros. Quand je suis arrivé à Béziers, je voulais jouer à haut niveau et montrer que j'avais les capacités de faire de bonnes choses.

Très rapidement, vous avez été titulaire et décisif (six essais sur ses quatre premiers matchs). Vous attendiez-vous à être performant si vite pour vos débuts en pro ?

J'étais un peu surpris, mais content d'avoir marqué des essais. Quand je suis arrivé à l'ASBH, je trouvais qu'il y avait une bonne équipe donc je n'étais pas étonné d'avoir des opportunités de marquer. Mais c'était bien de vite pouvoir scorer pour gagner ma place.

Que connaissiez-vous de Béziers avant de débarquer en prêt à l'intersaison ? 

Francisco Fernandes, qui joue avec moi en sélection, m'avait déjà parlé du club. Je savais que c'était un club historique avec beaucoup de titres de champion de France et que beaucoup d'internationaux français ont joué ici. Mais je ne connaissais pas la ville. Paris et Béziers, ce sont deux endroits différents. Au Portugal, j'ai habité à Lisbonne, c'est une grande ville donc je me suis bien adapté à la vie parisienne. Vivre à Béziers, c'est différent, c'est une petite ville. C'est une expérience que j'ai bien aimée. Mais pour moi ce n'était pas un problème, je me suis bien adapté aux deux. 

Comment s'est passée votre adaptation ? 

Maintenant, je parle un peu français. Mais que ce soit à Paris ou à Béziers, je suis tombé dans des groupes très accueillants. Il y a beaucoup de jeunes à Béziers, c'est bien, mais que ce soit les jeunes, les vieux et les étrangers le groupe est lié. Je suis plus proche des jeunes mais je m'entends bien avec tout le monde. 

Vous vous êtes blessé au coude en sélection et votre saison est terminée. Avez-vous eu peur de manquer le Mondial ?

Bien sûr ! Je ne vais pas mentir, c'est la première chose à laquelle j'ai pensé ! Mais quand j'ai fait tous les examens, ils m'ont dit que je récupérerai vite. J'étais soulagé... Contre l'Espagne (NDLR, en demi-finale du Tournoi des 6 Nations B), je suis tombé avec le bras gauche et j'ai eu une rupture partielle du tendon du triceps. J'ai été opéré, cela s'est bien passé et dans huit, neuf semaines je serai prêt à jouer. Je reviendrai lors de la préparation à la Coupe du Monde avec le Portugal. 

Comment avez-vous vécu cette qualification pour la Coupe du monde ? 

Toute l'équipe était très anxieuse. On savait que c'était la dernière opportunité pour se qualifier. On ne pouvait pas lâcher. On était un peu nerveux mais assez confiant. Après le match, on était trop contents ! L'équipe a travaillé dur pour avoir ça pendant trois ans où nous avions cet objectif dans la tête. 

Le Portugal a affronté la Pologne dans le Rugby Championship Europe.
Le Portugal a affronté la Pologne dans le Rugby Championship Europe. Newspix / Icon Sport - Newspix / Icon Sport

Est-ce que l'engouement pour le rugby a augmenté au Portugal après cette qualification ? 

Normalement, le rugby n'est pas un sport qui fait beaucoup parler, c'est plus le football. Mais après cette qualification, comme ce n'est que la deuxième fois après 2007, même les personnes qui n'aiment pas le rugby étaient contentes et se sont intéressées à ce sport. Je pense que c'est très bien pour faire évoluer le rugby ici ! 

Vous affronterez l'Australie, le pays de Galles, la Géorgie et les Fidji. Avez-vous coché une rencontre en particulier ? 

Ce seront quatre gros matchs, je veux tous les jouer ! La Géorgie, on la connaît, on les joue souvent. Mais avoir la possibilité de jouer contre les Fidji, l'Australie et le pays de Galles, c'est formidable, nous allons affronter plein de grands joueurs ! Il faudra montrer que l'on peut être à ce niveau-là. 

Cet automne, c’est avec le Portugal que l’ancien international, ex-entraîneur de Biarritz et de l’équipe de France, disputera sa quatrième Coupe du monde, huit ans après la grande désillusion de 2015 dont il était sorti écœuré. https://t.co/v5tKygpk11

— Midi Olympique (@midi_olympique) March 21, 2023

Dans une interview accordée au Midi Olympique, Patrice Lagisquet, votre sélectionneur au Portugal, a déclaré avoir secoué votre équipe dans les vestiaires, après une défaite contre l'Italie 38-31 en novembre dernier : "Si vous continuez comme ça, vous deviendrez une équipe de losers." Comment l'avez-vous vécu ?

Je pense qu'il a dit ça pour nous faire relever la tête et pour que nous prenions conscience que l'on peut toujours gagner. Les matchs contre l'Italie, la Géorgie et l'Argentine B l'an dernier, on a perdu mais nous avons montré un bon niveau de rugby. Ce discours nous a aidés à gagner dans le Tournoi B. On avait confiance en nous. 

Patrice Lagisquet vous a-t-il conseillé de venir en France ?

Oui, il m'a même aidé. J'ai parlé avec lui, je lui ai dit que je voulais avoir une expérience en France pour jouer à haut niveau. Il m'a donné le contact d'un agent et il m'a aidé dans ce processus-là. Je voulais jouer à haut niveau pour montrer mes capacités. 

Votre prêt à Béziers se termine. Avez-vous discuté de votre avenir avec Paris ? 

J'ai encore un an de contrat, mais pour la saison prochaine, je ne sais pas encore s'ils comptent sur moi, nous n'en avons pas parlé. 

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