L'opinion de Marc Duzan : M’enfin, monsieur Laporte…

Par Marc Duzan
  • Bernard Laporte
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Dans une interview publiée dimanche chez nos confrères d’Eurosport, Bernard Laporte a réglé ses comptes et tiré à vue. Mais pas toujours à bon escient…

J’ai lu avec attention, et en riant parfois même à pleins poumons, la dernière interview de Bernard Laporte. Au-delà des règlements de compte empreints d’une exquise mauvaise foi auxquels s’y livrait Bernie, un passage a plus particulièrement retenu mon attention. Celui-ci : « Qui dans cette opposition est capable de faire ce qu’on a fait nous ? Florian Grill ne maîtrise pas ce qu’est le haut niveau, il ne le connaît pas. Or, le président de la FFR doit connaître le haut niveau car l’essentiel des revenus de la fédération provient de l’équipe de France. […] Si on ne connaît pas le haut niveau, on ne nomme pas les bonnes personnes pour former un staff. » Avant d’entrer dans le coeur du débat, j’ai déjà souvenir qu’avant de nommer Fabien Galthié à la tête du XV de France, le président démissionnaire n’avait d’yeux que pour Warren Gatland, aussitôt retoqué pour le plus grand bonheur de tous par les clubs amateurs du rugby français, au fil du référendum que l’on sait. Que Bernie ait finalement « nommé la bonne personne » au poste de sélectionneur est donc une certitude. Que l’arrivée de Galthié à Marcoussis tienne aussi à un concours de circonstances que l’on a depuis tous oublié en est une autre…

Mais venons-en au coeur du débat, à présent : un président de fédération doit-il nécessairement connaître « le haut niveau » ? On est en droit d’en douter, monsieur Laporte et de ce que l’on sait, le « chief executive » de la fédé néo-zélandaise, Steve Tew, n’avait derrière lui qu’une humble carrière de joueur universitaire avant de prendre en mains une institution qui, sous ses ordres, remporta pourtant la Coupe du monde à deux reprises (2011 et 2015). Comme l’on doute, franchement, que le Rob Andrew que vous citez en exemple au fil de cette même prise de parole ait toujours pris les « bonnes décisions » à la RFU, en atteste le fait d’avoir nommé Stuart Lancaster au poste de sélectionneur trois ans avant de le virer manu militari, au gré du fiasco que l’on connait. Franchement ? On se fout donc un peu qu’un président de fédération connaisse ou pas le « haut niveau ». On lui demandera même plus volontiers de globalement maîtriser les contours de la charte éthique du dirigeant fédéral, de gérer les 1900 clubs du rugby amateur avec le bon sens d’un père de famille et de laisser, in fine, le sélectionneur ou le DTN gérer le reste, soit le « haut niveau » dont vous causiez dimanche. Et puisque les prochains candidats au titre suprême, Alexandre Martinez d’un côté et Florian Grill de l’autre, n’ont ni vos trois coupes d’Europe ni vos deux grands chelems, puisque leurs carrières de deuxième ligne à Lavaur et de numéro 9 à Boulogne-Billancourt -à moins que ce ne soit l’inverse- les exclut de fait de toute expertise en « haut niveau », je leur saurais gré de mettre leurs autres qualités au service des 350 000 licenciés que regroupe encore le paquebot fédéral… Car c’est bien tout ce qui importe, n’est-ce pas…

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