Pro D2 - Patrick Milhet (Stade montois) : “Si on veut rester dans les six, il faut revenir à un rugby un peu plus rigoureux”

Par Pablo Ordas
  • Patrick Milhet lors du match contre Agen sur la pelouse d'Armandie
    Patrick Milhet lors du match contre Agen sur la pelouse d'Armandie Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Alors que le Stade montois accueille le Biarritz olympique (vendredi, 19h), le manager landais Patrick Milhet revient sur les dernières semaines en dents de scie de son groupe, évoque la réception du voisin biarrot et parle de la situation d’une équipe montoise qui va, comme souvent, voir ses meilleurs jeunes quitter le club à la fin de la saison

 

Le Stade montois alterne le bon et le moins bon depuis plusieurs semaines. Quelle analyse faites-vous de la situation ?
On est capable de faire un gros match contre Béziers à domicile, puis d’être complètement en dedans à Carcassonne. Il faut aussi dire qu’on rencontre des équipes qui sont denses. Il ne faut pas les sous-estimer. Elles ont toutes de grosses qualités, avec des hauts et des bas. Le Pro D2, c’est une grosse bataille, il ne faut pas dormir, ce sont les montagnes russes. Nous ne sommes pas constants dans la performance, mais nous sommes quand même dans le top six. C’était l’objectif du début de saison. Maintenant, pour y rester, il faut batailler. À part Oyonnax, qui est devant, tout est serré.

Que vous manque-t-il, au niveau du jeu, pour retrouver la régularité que vous aviez cet hiver ?

Ce week-end, il manquait la conquête. Nous avons été pris en mêlée, nous avons perdu quelques touches. Il a aussi manqué de l’engagement, de la détermination, cette grinta-là. Souvent, quand on est au pied du mur, on est capable de gravir les montagnes. Quand on est dans la facilité, on ne met pas tous les ingrédients qu’il faut pour gagner ces matchs-là. En Pro D2, il y a 30 matchs, c’est très long. Il n’y a que la saison passée où nous avons été assez constants toute l’année. Là, c’est un peu plus dur.

Quel sera l’objectif du Stade montois sur cette fin de saison ? Une place dans les deux premiers ou dans les six ?

Depuis le début, on s’est fixé le top six. Vu la prestation de Carcassonne, si on veut y rester, il faut revenir à un rugby un peu plus rigoureux, avec beaucoup plus de concentration. Nous allons rentrer dans les beaux jours, nous allons pouvoir essayer de mettre un peu plus de vitesse, les conditions seront de plus en plus bonnes. On va se battre pour rester dans le top six, mais en faisant des prestations comme à Carcassonne, nous sommes en danger.

À quoi vous attendez-vous, ce week-end, face au BO ?

Ils ont perdu contre Nevers un match qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Je m’attends à une équipe revancharde et qui veut rester dans le top six. Après, que ce soit le BO ou une autre équipe, je préfère qu’on se concentre sur notre rugby à nous. Il faut qu’on retrouve les vertus de combat qu’on avait, ainsi qu’une conquête. Il faudra tenir le ballon et mettre de la vitesse.

Que craignez-vous chez les Biarrots ?

Ils sont dotés de très bons joueurs, ils ont des individualités capables de breaker. C’est très dense devant aussi. Ça va être un beau match. C’est aussi un petit derby basco-landais que tout le monde aime jouer, il y a la maîtrise du territoire en jeu. Toutes les cartes seront mises sur la table. Ça va être un match de boxe, la première équipe qui baisse la garde prendra des points.

Le stade montois va retrouver Biarritz lors de la 25ème journée de Pro D2
Le stade montois va retrouver Biarritz lors de la 25ème journée de Pro D2 Icon Sport - Icon Sport

Plus globalement, le Stade montois réalise plutôt une bonne saison. Beaucoup de monde pensait que votre équipe allait avoir un contre-coup après votre parcours l’an passé. Avez-vous eu du mal à redémarrer ?

Nous avons assez bien démarré, puisque nous avions gagné à Biarritz et battu Oyonnax sur le premier bloc. Après, il y a eu un blanc sur le second bloc, lequel était relativement plus simple sur le papier. Ensuite, on a su faire des coups chez des gros comme à Vannes ou à Aurillac, qui n’avait alors jamais perdu à domicile. Tout le monde disait qu’on n’allait pas avoir le même rythme. On n’a pas le même rendement, il nous manque cette constance, mais on est là avec, peut-être, la quatorzième masse salariale du championnat. On bénéficie un petit peu aussi de ce qu’il s’est passé l’an dernier. Nous avons quand même conservé une grosse partie de nos joueurs et nous nous sommes bien renforcés. On arrive encore un peu à rivaliser et à mettre le désordre dans ce Pro D2 parmi les gros budgets.

Avez-vous craint que les joueurs aient du mal à tourner la page après la saison dernière ?

Le plus dur, c’est qu’on a fini tard. Le match d’accession a eu lieu le 12 juin. Le plus dur, ça a été de se remettre dans le bain. J’avais un petit peu peur. En fait, le groupe a su switcher et s’y remettre. Mais c’est vrai que c’est compliqué après une saison où tu es premier quasiment toute l’année, où tu survoles le championnat, où tu n’as presque que des bonus offensifs à domicile, où tu dépasses les cent points. C’est bien de le vivre sur le moment, mais il faut être capable de basculer sur une autre saison, en sachant que les autres équipes t’attendent. Autant, l’an dernier, on a créé la surprise. Cette année, non. Tout le monde veut nous battre. C’est normal.

La perte d’éléments comme Léo Coly ou Maxime Gouzou ne vous a finalement pas trop handicapé ?

La preuve que non, puisque nous sommes encore dans les clous. L’an prochain, il faudra pallier les départs de cinq joueurs, qui intégreront le Top 14. C’est la première année où on a autant de départs pour le Top 14. Julien Cabannes va arrêter. Même si derrière des jeunes arrivent, c’est toujours difficile de reconstruire. Mais le Stade montois est un club fait de reconstructions, dans le sens où il y a beaucoup de joueurs qui viennent s’y relancer, comme Willie Du Plessis. D’autres viennent ici pour se montrer et espérer atterrir en Top 14. On le sait, c’est une fierté de les voir évoluer au-dessus. C’est comme ça, il faut l'accepter et l’objectif de Mont-de-Marsan est d’être dans les 20 meilleurs clubs français. Pour l’instant, on y est et il faut se battre pour y rester.

C’est donc le lot du Stade montois que de voir des garçons que vous avez lancés comme Latterrade, De Nardi ou Banos vous quitter ?

Oui. C’est une fierté de les voir partir, au moins, on a pu les développer. Le point positif, c’est que maintenant, les gros clubs viennent chercher nos petits encore plus jeunes, ils sont mineurs. Mais s’ils peuvent rester deux ou trois saisons avec nous, ça pérennise le club à ce niveau et eux, ça leur permet d'acquérir de l’expérience et de la maturité. Ils nous quittent avec 50 matchs de Pro D2 dans les bagages. Cela leur permet de pouvoir appréhender le Top 14 d’une autre manière.

Léo Banos va prendre la direction du Stade toulousain
Léo Banos va prendre la direction du Stade toulousain Icon Sport - Icon Sport


Mont-de-Marsan est de retour dans le haut du tableau après un passage à vide. Dax est premier de Nationale. Le rugby landais va mieux, non ?

Oui. En Aquitaine, nous sommes riches de joueurs et de belles équipes avec Biarritz, Bayonne, Dax, Mont-de-Marsan, Agen, Pau, Bordeaux. J’espère de tout cœur que Dax va monter. Par rapport au département des Landes, plus il y a de clubs professionnels, mieux c’est. C’est une concurrence saine. Les derbys amènent de la fête, de la gaieté et on aime pouvoir partager des émotions autour de ce ballon.

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