Pour l'avocat de la famille Federico Martin Aramburu, "une espèce de légitime défense ne peut pas aboutir à dix balles tirées"

Par Tristan Failler
  • Une plaque a été dévoilée en la mémoire de Federico Martin Aramburu à Paris
    Une plaque a été dévoilée en la mémoire de Federico Martin Aramburu à Paris Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Un an après la mort de Federico Martin Aramburu tué à Paris en mars 2022, l'avocat de sa famille et celui de Shaun Hegarty, présent à ses côtés la nuit du drame, se sont exprimés dans le Parisien. Pour eux, l'aspect politique d'extrême-droite a joué un rôle dans ce terrible drame et une quelconque supposée défense n'est absolument pas audible.

Yann Le Bras, l'avocat de la famille de Federico Martin Aramburu, ainsi que Christophe Cariou-Martin, celui de son ami Shaun Hegarty, présent avec lui au moment de sa mort, se sont exprimés sur le drame qui a coûté la vie à l'ex-international argentin le 19 mars 2022 à Paris, tué de plusieurs balles dans les rues de la capitale. Dans les colonnes du Parisien, les deux avocats se sont exprimés sur cet acte commis par deux auteurs présumés, Loick Le Priol et Romain Bouvier.

Maître Le Bras est aussi revenu sur la déclaration de l'avocat de M. Le Priol qui, lors d'une audience sur les conditions de détention de son client, expliquait qu'il ne s'agit "nullement d'un assassinat", puisque M. Le Priol a été agressé à deux reprises avant cela. Pour l'avocat de la famille Aramburu, une quelconque "espèce de légitime défense ne peut aboutir à dix balles tirées à une cadence effrénée". Il appuie son propos. "La réalité, c'est que Federico Martin Aramburu a pris quatre balles de Loick Le Priol, dont trois dans le dos. Par son passé militaire, on sait qu'il a une maîtrise absolue du maniement des armes. Sa présentation des faits à cette audience juridiquement irrationnelle et humainement obscène" lance l'avocat de la famille Aramburu. "On ne peut pas prétendre à une action de défense en tirant six fois. Romain Bouvier descend de la voiture, tire à hauteur d'homme et fait feu quatre fois. Il décide de prendre la fuite, sans aller retrouver Loick Le Priol, ni remonter dans la Jeep. La conductrice de la voiture manœuvre pendant les tirs et n'est pas dans l'action de simplement chercher son compagnon. On est loin d'une action de défense, ce qui explique la préméditation retenue".

"Biberonnés toute leur vie à cette idéologie"

Dans cet entretien, l'aspect politique est aussi central pour les deux avocats qui expliquent selon eux en partie l'acte commis. "Ils ne peuvent pas avoir été biberonnés toute leur vie à cette idéologie, à cet amour pour les armes et les dictateurs, et ne pas être guidés par tout cela, consciemment ou non" affirme Christophe Cariou-Martin. Pour Yann Le Bras, il n'y a pas peut-être pas eu une prise de conscience assez forte de la menace que représentaient les deux individus. "Le comportement de ces militants d'extrême-droite, connus pour de graves faits de violence, et dont il a été récemment révélé qu'ils étaient surveillés par les services spécialisés en fiches S, laisse à voir qu'on n’a peut-être pas pris la mesure de leur extrême dangerosité. L'arsenal retrouvé dans l'appartement de l'un d'eux fait froid dans le dos" . L'instruction devrait se conclure à la fin de l'année en cours, en vue d'un procès courant 2024.

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