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6 Nations Féminin - Gaëlle Mignot : "On veut que les filles prennent des initiatives"

Par Simon VALZER
  • "On veut que les filles prennent des initiatives"
    "On veut que les filles prennent des initiatives"
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Gaëlle Mignot - sélectionneuse-entraîneure du XV de France féminin à une semaine de l’entrée en lice de son équipe dans le tournoi 2023, l’ex-capitaine du XV de France évoque le début de cette nouvelle aventure, ainsi que le jeu qu’elle et son staff veulent mettre en place.

En quoi a consisté votre stage d’une semaine à Blagnac ?

Le début de semaine nous a servi à reconnecter le groupe à ce que l’on avait fait à Capbreton, puis à terminer de poser les bases du cadre de vie du groupe. Ensuite, nous avons identifié trois secteurs prioritaires pour ce premier bloc de deux matchs (Italie et Irlande) : la défense d’abord, car on s’est donné pour objectif de ne pas encaisser d’essai sur les deux premiers matchs ; la conquête, que nous avons travaillée jeudi dernier par une opposition de lignes contre nos moins de 20 ans ; et la prise d’initiative : on veut jouer un maximum debout, libérées, prendre un maximum d’initiatives dans le jeu. La semaine était calée là-dessus, avec un gros focus défensif. Jeudi, on a travaillé nos circuits offensifs et défensifs avec un coach sur l’attaque, l’autre sur la défense et un qui anime.

On sent une homogénéisation des méthodes au niveau de toutes les équipes du XV de France, avec la mi-temps destinée à faire travailler le staff…

C’est vrai. Avec David (Ortiz, N.D.L.R.), nous avons rejoint le XV de France masculin pendant la semaine de préparation du match contre l’écosse, en immersion, pour voir comment il fonctionnait. C’est d’autant plus important car ils arrivent à la fin de leur cycle avec la Coupe du monde qui arrive alors que nous n’en sommes qu’au début du nôtre. Et il est vrai que cela nous a donné l’idée de travailler sur nos rôles à la mi-temps des matchs. C’est un moment stressant qui doit être maîtrisé pour aider l’équipe à bien repartir dans le deuxième acte.

On se souvient que vous vous étiez aussi entraîné à entraîner, la semaine dernière à Montpellier…

Tout à fait, on a fait une séance avec les espoirs et les Crabos de Montpellier sur une séance calquée sur le modèle de celle de vendredi. On s’est entraîné à "timer" nos séances, à gérer les informations que l’on reçoit dans l’oreillette du reste du staff, comme les "KPI" ("Key Performance Indicator" en anglais), soit les observables de la performances définis à l’avance. Par exemple, combien de passes sont faites par l’adversaire avant la première collision. Pour qu’on se cale tous sur nos interventions.

Vous êtes en charge de l’animation offensive. Quel jeu peut-on attendre des Bleues pour ce Tournoi ?

On veut que les filles prennent des initiatives. On veut un jeu de mouvement, avec des pénalités jouées vite, des touches rapides… On veut chercher des opportunités pour créer le bordel chez l’adversaire. On veut un jeu offensif, debout, à la main, dans lequel on garde le ballon tout en s’appuyant sur le jeu au pied qui est un autre point fort de ce groupe pour sortir proprement de notre camp. On veut utiliser au mieux les capacités de nos joueuses, de se servir des qualités de chacune pour menacer toutes les zones du terrain.

Avez-vous validé ce projet de jeu avec les joueuses ? Comment l’avez-vous construit ?

Sur le plan défensif, on est sur la continuité de la Coupe du monde car David était déjà en charge de ce secteur. Offensivement, il y aura un cadre qui peut paraître simple et que l’on fera évoluer au fur et à mesure, jusqu’en 2025. D’abord, on souhaite que les filles travaillent chacune dans certaines zones et on apportera de la variété et du mouvement.

Comment avez-vous construit ce groupe ?

Notre volonté était de travailler avec tous les acteurs de la filière féminine. Tous les mercredis, on fait une réunion avec le VII et le pôle académie pour faire un point complet sur les états de forme, les performances de chacune, celles qui pourraient voyager entre VII et XV… On a donné les profils que l’on recherchait, notamment en 10, ainsi qu’en deuxième ligne. Nous nous sommes basés sur les rencontres d’élite 1 pour voir quelles filles étaient performantes et on a construit une première liste avant le rendez-vous de Capbreton, où on a pu les voir en action. On a ensuite fait une deuxième liste pour le premier bloc des 6 Nations.

Comment avez-vous eu l’idée d’appeler la septiste Lilou Graciet ?

Déjà, elle est performante à VII. Ensuite, elle est très intéressante techniquement pour son jeune âge et peut couvrir plusieurs postes, comme centre ou demi d’ouverture. Son profil est très intéressant et nous avions besoin d’ajouter du monde derrière pour créer de la concurrence dans toutes les lignes.

Qu’attendez-vous de l’Italie ?

C’est le premier match du Tournoi et de ce nouveau cycle. C’est le match qui nous fait le plus peur. Cette équipe se structure de jour en jour, elle s’est qualifiée en quarts de finale de Coupe du monde. Certes, le score fut largement en notre faveur (39-3) mais elle était affaiblie par de nombreuses blessures. On se souvient qu’elles nous avait posé des problèmes lors de matchs de préparation. Elles viennent aussi d’obtenir des contrats professionnels. Cette équipe grandit et il faut se méfier d’elle. Elle propose aussi beaucoup de variété dans son jeu. C’est pour ça que l’on veut mettre un gros focus sur la défense.

Leur ligne de trois-quarts est imprévisible si elle a la possession…

En effet. On parle beaucoup avec David du temps passé à travailler sur les adversaires. Si l’on fait un ratio, je peux vous assurer que l’on passe presque deux fois plus de temps à préparer l’Italie que l’Angleterre…

À ce point ?

Oui car on sait ce que les Anglaises vont faire. Elles le font très bien et sont ultra-efficaces mais elles sont plus prévisibles. Alors que les Italiennes sont très imprévisibles. On ne sait jamais ce qu’elles vont faire.

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