Baky écrit : le récital de Charles

  • Baky écrit évoque le cas Charles Ollivon et la capacité au XV de France à faire tourner.
    Baky écrit évoque le cas Charles Ollivon et la capacité au XV de France à faire tourner. Midi Olympique
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Dans sa chronique hebdomadaire, Bakary Meïté s'arrête sur l'exceptionnel retour au premier plan de Charles Ollivon, touché par de graves blessures mais systématiquement présent au plus haut niveau.

La force du groupe de Fabien Galthié réside dans sa capacité à ne pas baisser de rythme ni de niveau malgré les blessures qui viennent meurtrir les corps de nos internationaux.

Janvier 2020 Charles Ollivon avait été nommé capitaine de ce XV de France nouveau, en début de mandat pour le tournoi 2020. Il venait en remplacement de Guilhem Guirado, le Catalan ayant remisé les crampons.

Juin 2021 sur la pelouse du Castres olympique, il se blesse gravement au genou et restera indisponible pendant 9 mois. La gestation fut longue, mais la naissance d’un genou tout neuf donnera pleinement satisfaction au Toulonnais pour un retour en grâce. Avec son club, le RCT, dans un premier temps, puis avec les Barbarians, ensuite pour enfin retrouver les Bleus lors de la tournée nippone en juin 2022. Soit un an après la blessure. Avec des galons de capitaine. Un prêté pour un rendu. Le capitanat ayant échu à Antoine Dupont le meilleur joueur du monde d’alors.

Voilà pour le passif.

Le présent maintenant. Du moins le passé très récent.

Samedi à Twickenham, Charles Ollivon a confirmé sa montée en puissance. Lui qui ne faisait pas partie des chelemards 2022 a montré toute sa classe et sa vista contre les Anglais samedi.

Le meilleur marqueur du Tournoi 2021 est tout bonnement injouable. Je suis d’autant plus à l’aise pour l’écrire étant donné qu’il a mis du temps à me convaincre. Le culte secret que je voue à Thierry Dusautoir m’empêchait d’apprécier les performances de Charles à leurs justes valeurs. Je lui reprochais idiotement de ne pas être un Dark Destroyer. Et si le registre dominant chez l’ancien capitaine du XV de France était défensif, force est de constater que chez Charles Ollivon, on est dans le multidimensionnel. Sa lecture en attaque nous rappelle celle d’un Imanol Harinordoquy ou d’un Olivier Magne pour les plus anciens. Des chasseurs d’essais qui viennent lutter les accessits dans les tableaux statistiques avec les ailiers pur race.

Charles Ollivon avant de marquer son essai à Twickenham ce samedi.
Charles Ollivon avant de marquer son essai à Twickenham ce samedi. Icon Sport - Sandra Ruhaut

Comment ne pas évoquer son premier essai de samedi. Une mêlée orientée judicieusement, pour ne pas dire avec filouterie, à droite par la première ligne 100% toulousaine. Un départ plein d’autorité de Greg Alldritt, sur lequel vient mourir le 3eme (côté ouvert !) Willis. À ce moment-là, Charles Ollivon sait que Dombrandt et Ludlam sont aux fraises. Il attend donc patiemment que son numéro 8 lui remise le précieux à l’intérieur, une course oblique pour battre le dernier défenseur et le voilà dans l’en-but. Cet essai scellera le sort du match. L’avantage de la France est à cet instant de 24 points. Irrémédiable retard pour le XV de la Rose.

À l’instar de Penaud et Flament, (qui mériterait sans doute les mêmes éloges que le Toulonnais) il s’est illustré en marquant un doublé samedi. Avec un deuxième essai plein d’opportunisme qui vint humilier un peu plus des Anglais souffreteux.

Sa performance s’inscrit au sein d’une production de la part de toute la troisième ligne française de haut rang. Cros ex-finisseur et Alldritt ex-fatigué appellent eux aussi les honneurs pour ce résultat historique sur ce terrain mythique qui abritait auparavant un champ de choux. Enlevez Jelonch, il repousse un Cros. Enlevez Woki, et un Flament tutoiera les sommets. Sans que le rendement ne s’en retrouve changé. Du moins négativement. Sans pour autant condamner les contus du moment. Charles Ollivon, capitaine bis, en est l’illustration parfaite. À condition de revenir du diable Vauvert de la blessure à temps pour la compétition que tous ont en ligne de mire.

Ainsi va la vie de l'équipe de France. Celle d’une hydre qui subit ses ablations successives mais qui revient toujours un peu plus forte.

Le spectre d’une équipe de France prête trop tôt, planait lors du grand Chelem l’an passé. Cette année, la donne est autre. Et une victoire dans le Tournoi assoirait un peu plus l’équipe de France dans le fauteuil de favori. On aimerait tous qu’elle mette les pieds sur la table basse en se relaxant auréolée du titre de champion du monde.

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