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Angleterre - France - Composition des Bleus : Jonathan Danty, en toute logique

  • Jonathan Danty (France), sera titulaire avec les Bleus pour affronter l'Angleterre ce samedi.
    Jonathan Danty (France), sera titulaire avec les Bleus pour affronter l'Angleterre ce samedi. Icon Sport - Icon Sport
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Fabien Galthié est désormais connu pour être un ultra-conservateur. Le sélectionneur des Bleus a donc logiquement décidé de titulariser Jonathan Danty, absent pour blessure lors des trois premières rencontres du Tournoi, au nom de son importance dans le système de jeu.

Décidément, Jonathan Danty (30 ans, 18 sélections) cristallise les attentions. Souvenez-vous de l’épisode du "fils à Jo" lors de la dernière tournée d’automne. Avant d’affronter l’Afrique du Sud à Marseille (12 novembre), on flirtait avec "Plus belle la vie". Pas seulement parce que la compagne du trois-quarts centre rochelais donnait naissance à un petit Gabriel quatre jours avant la rencontre. Non, surtout parce que, à chaque jour, un nouvel épisode du feuilleton. Jouera ? Jouera pas ? Danty, libéré par le sélectionneur Fabien Galthié sitôt le coup de sifflet final de la rencontre face à l’Australie (5 novembre), avait alors rejoint le groupe directement dans la cité phocéenne, sans aucun entraînement dans les pattes. Et, en plein accord avec le joueur, l’avait titularisé pour défier les champions du monde.

Voici la compo des Bleus pour affronter l'Angleterre !#ANGFRA #XVdeFrance pic.twitter.com/vRRvnVzz3u

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 9, 2023

Forcément, quand un entraîneur accorde autant d’attention à un joueur, c’est que ce dernier doit être important dans le système. Le manager du Stade rochelais Ronan O’Gara ne disait rien d’autre avant le début du Tournoi des 6 Nations. "L’équipe de France n’est pas la même sans Jonathan Danty, avait-il insisté. Il a vraiment donné à ce collectif une autre dimension en 12. C’est l’élément le plus puissant pour gagner la ligne d’avantage." En quelques mots, le technicien irlandais avait planté le décor sans son joueur qu’il savait déjà blessé (rupture du ligament croisé postérieur). Les faits lui ont donné raison.

Après la défaite face à l’Irlande – la première après 14 succès de rang pour les Bleus – Imanol Harinordoquy avait tiré le signal d’alarme. "Il y a des absences préjudiciables, avait analysé l’ancien international aux 82 sélections. Des garçons comme Jonathan Danty ou encore Gabin Villière, qui ont cette capacité à jouer dans l’avancée, à contester les rucks, font cruellement défaut." Avant de défier l’Écosse, le retour de l’ancien joueur du Stade français, remis sur pied dans un temps quasi-record) s’est donc posée. Quarante minutes dans les jambes contre Castres en Top 14, retour illico presto à "Marcatraz". Logique, forcément logique. Las, les jurisprudences Cyril Baille ou Gabin Villière sont passées par là. Deux joueurs rappelés en bleu probablement trop vite après une blessure, repartis du groupe tricolore la carte vitale à la main, les clichés d’une IRM sous le bras. Danty n’a donc pas joué le troisième match contre l’Écosse, il a été renvoyé dans son club pour engranger du temps de jeu.

Yachvili : "Danty a manqué aux Bleus"

Cette fois-ci, Fabien Galthié, après quelques hésitations, a choisi de relancer son "facteur X". C’était sa volonté dès le début de semaine, il s’en était ému auprès de son entourage. Danty titulaire pour défier le XV de la Rose sonnait donc comme une évidence. Lundi, dans ces colonnes, l’ancien demi de mêlée des Bleus, connu aussi pour être le meilleur bourreau du XV de la Rose, Dimitri Yachvili en appelait même de ses vœux. "Danty a manqué aux Bleus sur les premiers matchs, c’est indéniable, disait-il en préambule. D’abord, sur le plan offensif. Parce qu’il est capable de casser les plaquages. Ensuite, sur le plan défensif. Sa capacité à plaquer en avançant est grande. Et c’est ce genre de situation qui permet de jouer des contre-ruck et de contester." Or, quel est le point névralgique du système de jeu de Fabien Galthié ? La défense et la capacité à contester les ballons.

Objectif : se goinfrer de turn-overs. Depuis la prise de pouvoir de Galthié, combien d’essais marqués sur des ballons de récupération après des contest gagnants ou des munitions arrachées des mains de l’adversaire ? Une flopée. Dans ce registre, Yoram Moefana (22 ans, 14 sélections), titulaire lors des trois premiers matchs du Tournoi pour remplacer Danty, n’a pas eu le même rendement. Au contraire. Globalement, sans jamais passer à travers, le Bordelais a déçu. Ni spécialement bon, ni totalement mauvais. Sur les trois premières rencontres, il est le joueur des lignes arrières à avoir gagné le moins de terrain ballon en main et celui qui a cassé le moins de plaquages. La comparaison avec son concurrent direct s’est imposée trop forte, trop prégnante, trop puissante.

La data ne plaidait pas en faveur de Danty

Évidemment, le staff des Bleus a temporisé en début de semaine pour ne pas dévoiler son intention de lancer dès le coup d’envoi Jonathan Danty dans l’enfer du temple de Twickenham. Et pour cause. Selon nos informations, la data concernant le trois-quarts centre n’avait rien de rassurant. À tout dire, les chiffres montraient même, par exemple, que le joueur n’a pas encore retrouvé la vitesse qui était la sienne en amont de sa blessure, survenue le 31 décembre 2022 lors de la 14e journée de Top 14 au cours de la rencontre disputée à Perpignan. Mais, lors des entraînements sur la pelouse du stade Pierre-Camou du CNR, où il s’est affiché sans aucun "strap" autour de son genou meurtri, ce dernier est monté en puissance.

À plusieurs reprises, il a montré combien il était devenu précieux, presque indispensable, pour tout entraîneur flanqué d’une telle identité de jeu. À tel point que la titularisation de Danty faisant reculer Moefana en direction des "finisseurs" a contraint Galthié à accepter l’idée d’un banc composé de cinq avants et de trois trois-quarts. C’est dire le poids pris par Danty dans l’organisation collective tricolore. Sans oublier que le natif de Paris s’est montré à son avantage, durant 80 minutes, le week-end dernier avec son club face à la Section paloise, après avoir déjà disputé 67 minutes une semaine plus tôt face à Brive. Autant d’éléments qui lui ont permis, pour reprendre l’expression si chère à Fabien Galthié, de "venir chercher le maillot" de titulaire.

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