Une immersion en Irlande comme "une bouffée d’oxygène" pour David Gérard

  • David Gérard, ancien manager de Montauban.
    David Gérard, ancien manager de Montauban. Icon Sport - Icon Sport
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Démis de ses fonctions en cours de saison, ces derniers mois, l’ancien manager de Montauban avait besoin de prendre du recul. C’est en Irlande où il a passé une semaine en immersion avec le Leinster que David Gérard s’est ressourcé. Retour sur un voyage pas comme les autres.

Il y a quelque chose d’assez paradoxal dans le monde du rugby professionnel. Il est capable de tout vous donner comme de vous le reprendre presque aussitôt. C’est une condition que les entraîneurs même les plus expérimentés sont bien obligés d’accepter. Et il faut dire que cette saison particulièrement, personne n’est épargné. Limogé de l’USM en cours de saison, David Gérard reprend goût au rugby peu à peu. Actuellement consultant pour 100% radio et Canal+ sport, l’ancien deuxième ligne avait besoin de prendre du recul sur son métier d’entraîneur : "La radio et la télé me permettent de vivre le rugby différemment, ça fait du bien de se retrouver sur un terrain en se disant "qu’importe l’issue de ce match, ça ne changera pas ma vie demain". Mais j’avais aussi besoin de m’aérer la tête et de quitter la France", explique-t-il.

Au lendemain du choc qui opposait le XV de France aux Irlandais dans le Tournoi des 6 Nations, David Gérard s’est donc envolé en direction de Dublin pour passer une semaine en immersion au Leinster. "J’ai envoyé un message à Leo Cullen (N.D.RDL entraîneur du Leinster) car on se connaît depuis des années, on s’est souvent affronté dans le circuit professionnel. Je lui ai demandé si ça le dérangerait que je vienne passer quelques jours avec eux". Et voilà l’ancien entraîneur du Lou en terre irlandaise.

Renouer avec ses valeurs

Au Leinster, David Gérard n’est pas vraiment allé chercher des conseils, "techniquement je n’ai rien appris. Il n’y a pas quelque chose que je n’ai pas déjà fait ou que je n’ai pas déjà pratiqué", avoue l'entraîneur. Au Leinster, il y est allé pour respirer et sans doute avec l’intime conviction qu’il pouvait renouer avec la part d’humanité de ce sport qui lui est cher : "Ils m'ont redonné goût au rugby. Au-delà de l’intensité qu’ils mettent dans tout ce qu’ils font, qui est colossale, leur forme de management fait du bien à l’âme. Cette authenticité et cette honnêteté… (il marque une pause). Ça m’a marqué. On a tous des formes de management différent mais moi je crois en l’humain. C’est un risque parce que tu risques toujours d’être déçu mais au Leinster j’ai trouvé des mecs comme moi". Dans une atmosphère qui lui avait manqué, David Gérard s’est plongé au cœur de la semaine de préparation du Leinster qui affrontait les Dragons de Newport le week-end dernier.

Chaque matin, le natif de Toulon s’empressait de partir au camp d’entraînement du Leinster situé au sein de l’université de Dublin. Rapidement intégré, les Leinstermen lui ont même trouvé un surnom : "Ils m’ont surnommé l’enfant, en même temps j’étais comme un gosse ! Ils demandaient "qui prend l’enfant ?" et il y avait toujours un coach qui venait me voir pour me dire "allez viens avec moi" ", s’amuse David Gérard.

À la recherche de certitudes

Touché par sa récente expérience à Montauban où il a connu une saison compliquée tant sur le plan sportif qu’émotionnel, David Gérard avait aussi besoin de se rassurer : "C’est vrai que cette expérience m’a rassuré sur la façon d’entraîner. Quand tu te fais licencier tu peux douter de toi-même. Je me suis rassuré sur l’aspect rugbystique en me disant que je n’étais pas paumé. Ce passage au Leinster a été une véritable bouffée d’oxygène et je me suis aperçu que nous avions beaucoup de points communs". Parti avec des questions plein la tête, David Gérard a atterri en France avec des certitudes. Après une expérience irlandaise dont il pourrait parler des heures avec cette même passion qui l’anime dès lors que l’on touche au champ lexical du rugby, c’est le sourire aux lèvres qu’il peut se pencher sur son avenir. Car si l’ancien deuxième ligne souhaite encore prendre du recul sur sa carrière, il ne fait aucun doute qu’il retrouvera très vite le bord de touche.

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