Top 14 - Récit du jour d'après au Castres olympique du nouveau manager Jeremy Davidson

Par Paul Arnould
  • La défaite face au Stade rochelais a été fatale à Pierre-Henry Broncan, écarté de son poste de manager lundi.
    La défaite face au Stade rochelais a été fatale à Pierre-Henry Broncan, écarté de son poste de manager lundi. Icon Sport - Laurent Frezouls
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TOP 14 - Au lendemain des annonces du départ de Pierre-Henry Broncan, et de l’arrivée de Jeremy Davidson comme nouveau manager, le Castres olympique vivait le premier jour du reste de sa saison. À l’entraînement au stade Pierre Fabre à 15 heures, une cinquantaine de supporters étaient présents.

Les mains dans le dos, et avec une chasuble staff à l'effigie du CO, Jeremy Davidson a retrouvé le stade Pierre Fabre. Calmement, sereinement, l’ancien numéro un du CA Brive a vécu sa première journée comme nouveau manager du Castres olympique. Pour les joueurs, les 24 dernières heures ont été riches en émotions. Lundi matin, tout semblait à-peu-près normal au centre d’entraînement du CO. L’entraînement avait eu lieu comme d’habitude le matin. Mais comme le Midi Olympique l’avait annoncé dès la fin du week-end, Pierre-Henry Broncan était sur la sellette après la défaite à domicile face à La Rochelle, la première depuis décembre 2020. Ni le stage en milieu de semaine dernière, ni le discours de l’entraîneur et la prise de conscience des joueurs n’avaient permis aux Tarnais d’inverser la tendance face au champion d’Europe en titre (17-32). 

Lundi donc, à 14h30, une réunion de crise avait lieu entre les joueurs, les entraîneurs et le président. Pierre-Yves Rivol annonçait en direct le départ immédiat de Pierre-Henry Broncan. Le président justifiait sa décision, évoquant un discours qui ne passait plus et remerciait son ancien manager pour le travail effectué, et notamment la finale de Top 14 atteinte la saison dernière. La parole était ensuite donnée à l’intéressé. Pierre-Henry Broncan, forcément très touché par cette décision, avait du mal à cacher son incrédulité. "Je suis arrivé il y a deux ans, le CO était dernier, on termine au pied du top 6, et on fait finale de Top 14 l’an dernier… Mais je n’aurais pas dû perdre à domicile… " L’homme fort du Castres olympique depuis un peu plus de deux ans, précisait aussi rapidement son envie de vite rebondir ailleurs après des vacances bien méritées. La réunion se poursuivait entre le président et les joueurs, sans Broncan, qui avait quitté la salle entre-temps pour s'engouffrer dans sa voiture. Le président Rivol reprenait la parole et annonçait au groupe le premier contact à 17 heures avec le nouveau manager : Jeremy Davidson.

"Nous ne le savions pas"

"Nous les joueurs n’étions pas du tout au courant, nous ne le savions pas", témoigne un membre du groupe castrais. "On était tous un peu surpris." Cela étant fait, il faut bien avancer. Le Castres olympique, 12eme avec seulement deux points d’avance sur Perpignan, 13ème et barragiste, doit repartir de l’avant. Et vite. Samedi, les Tarnais se déplaceront à Bayonne, qui enchaîne les performances impressionnantes depuis le début de la saison et n’a toujours pas perdu sur son terrain en championnat.

Aux alentours de 14 heures ce mardi, les premiers joueurs arrivaient au stade Pierre Fabre pour le premier réel entraînement collectif sous la direction de Jeremy Davidson. Les regards concentrés, ils étaient rapidement rejoints par une dizaine de supporters castrais, puis une grosse cinquantaine. Comme c’est de coutume, les discussions allaient bon train : "Le management de Broncan était rude. Ça n’allait plus avec les joueurs", confiait un fidèle supporter du club tarnais.

Davidson en pleine observation

Beaucoup étaient présents pour soutenir un CO englué dans le bas de classement et qui joue bel et bien le maintien malgré son statut de finaliste l’an dernier et sa première place au classement en fin de saison régulière. Les supporters voulaient aussi observer les débuts comme manager de Jeremy Davidson, dont la plupart se souviennent de sa période au Castres olympique comme joueur de 1998 à 2001 et aussi comme entraîneur des avants entre 2007 et 2009.

Les joueurs se réunissent et se parlent pendant que Jeremy Davidson (à droite) reste à l'écart.
Les joueurs se réunissent et se parlent pendant que Jeremy Davidson (à droite) reste à l'écart.

Avec une allure sereine, l’Irlandais a passé la grande partie de l’entraînement du jour à observer. Il a laissé la conduite de la séance à Rory Kockott et David Darricarrère, échangeant beaucoup avec l’ensemble du staff. Quelques applaudissements, ici et là, et un discours en fin d’entraînement au moment où l’ensemble de l’effectif castrais se réunissait au centre du terrain Pierre Fabre.

Dumora : "Il faut travailler dur"

Une séance qui s’est voulue intense. Les Castrais savent que dans les moments difficiles, il n'y a rien de mieux que de travailler dur pour s’en sortir. Bon nombre des joueurs étaient déjà là en 2020 quand le club était largué en bas du classement avant l'arrivée de Broncan. Pendant de longues minutes, les joueurs ont multiplié les séquences de jeu d'attaque-défense, au départ d'un ballon de recupération sur les 40m. Trente minutes intenses, avant de plus spécifiquement travailler le jeu au sol puis des lancements de jeu. Pas de travail purement tactique au programme du jour, mais plutôt des contacts, du jeu, et une réelle volonté de vouloir recréer du liant, et un collectif fort.

Plusieurs fois les cadres ont pris la parole. En premier lieu Julien Dumora, l’arrière du CO présent au club depuis 2014 : "Il faut travailler dur, on en est capable", lâchait-il à ses hommes. Un entraînement qui s’est conclu sur des sourires, Jeremy Davidson discutant longuement avec l’ensemble de son staff. "Au moins, ça ne gueule plus", glissait un supporter habitué des séances. À Castres, tout le monde semble désormais sur la même ligne. Le club est en difficulté et il faut dès lors aller dans le même sens. La Pro D2 ? Au CO, on ne veut même pas y songer.

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