Fédérale 3 - Les Dieppois face à leur cycle

Ce club de Dieppe, au fil des époques, depuis qu’il est parvenu à monter en Fédérale 3 pour la première en 1988, est brinqueballé entre les divisions par un mouvement d’ascenseur cyclique. Il monte, se maintient parfois, redescend toujours en championnat régional, et remonte encore. L’équipe fanion qui se bat actuellement pour rester dans l’univers fédéral, devra commettre un exploit pour ne pas enclencher la nouvelle phase descendante de ce cycle. Ses affaires avaient tourné au vinaigre quand elle avait perdu son duel à Pont-Audemer à la fin du mois de novembre (29-10).

Un seul club sera relégué dans cette poule, et dans ce choc des derniers, qui ne comptaient aucun point au compteur, la victoire avec bonus offensif des Pont-Audemériens avait créé un premier écart dangereux. Le bonus défensif pris par ces derniers contre Cergy-Pontoise il y a quinze jours, a encore rendu la situation plus difficile.

"Nous nous battrons avec sérénité"

L’écart est maintenant de six points, les Dieppois n’ayant toujours pas décollé au classement, le match retour à Dieppe ne suffira pas à les combler, et la lanterne rouge devrait ouvrir ailleurs le réservoir du maintien. Mais elle jouera contre les premiers jusqu’à la fin de la phase préliminaire, et ces confrontations ne lui avaient pas du tout réussi lors des matchs allers. "Nous sommes clairement en ballottage défavorable, admet dans un sourire le président Marc Savary. Nous nous battrons jusqu’au bout. Les garçons sont courageux, et ils défendent le club avec tout ce qu’ils ont. Nous nous battrons, avec la sérénité de ceux qui savent que le maintien ou la descente, n’affecteront pas notre niveau de vie."

C’est la chose formidable dans cette histoire qui se répète inlassablement. Dieppe est un club suffisamment solide pour affronter ces mouvements perpétuels. Avec une école de rugby labellisée deux étoiles, des sections loisir ou de santé, des incursions multiples dans les quartiers et les écoles, et un nombre de trois-cent-vingt licenciés qui en fait le cinquième de la région normande, en division régionale ou nationale, ce petit club cloîtré dans un environnement sans bassin d’emploi conséquent, sans universités pour ses jeunes joueurs, qui les voit partir et revenir, reste une structure bâtisseuse de premier ordre. Dans quelle division, c’est bien la seule question à laquelle elle encore n’a jamais trouvé de réponse durable.