Jake McIntyre (Perpignan) : "C'est un plaisir de jouer comme l'Usap le fait depuis quelque temps"

Par Vincent Bissonnet
  • Jake Mc Intyre
    Jake Mc Intyre Icon Sport
Publié le
Partager :

TOP 14 - L'ouvreur de l'Usap, homme fort du retour catalan, nous parle du choc du bas de tableau à venir face à Pau samedi, de la belle passe des siens qui restent sur deux succès, de ses envies de jeu mais aussi de son association avec Tristan Tedder.

Après une semaine de coupure, l’Usap peut réaliser la passe de trois face à Pau. Comment abordez-vous cette échéance ?

C’est un rendez-vous énorme. Brive était une finale, Pau en est une autre. Les Palois sont comme nous. Sur le dernier mois, ils ont aussi retrouvé de la confiance et produit un rugby d’attaque. Ce sera un gros défi sur le plan défensif. Il faut que l’on garde le cap au niveau de notre jeu.

Justement, Perpignan a effectué des progrès assez spectaculaires depuis quelques matchs...

Depuis un mois, l’équipe joue un très bon rugby. On fait toutes les choses un peu mieux. C’est un plaisir de jouer comme on le fait depuis quelque temps. Je sens que, semaine après semaine, les autres joueurs me font plus confiance et vice-versa. Ça se voit sur le terrain : on peut jouer plus vite, il y a plus de repères, d’options de jeu. Il n’y a pas eu de déclic. C’est venu progressivement. À l’entraînement, il y a deux équipes qui travaillent à fond l’attaque et la défense. Et ça paye.

Ça semble être votre credo, personnellement...

Si tu ne fais que taper au pied, tu peux gagner un match comme ça, avec de la chance, mais sur la durée, ce n’est pas possible. C’est en tenant le ballon que l’on s’en pourra s’en sortir. On a remporté les dernières rencontres parce que l’on a plus joué que l’autre équipe. Le match de Clermont nous avait apporté beaucoup de confiance. Après, nous avons joué le Stade français qui n’a fait que taper dans le ballon. Contre le vent notamment, nous avions décidé de garder le ballon. Si tu peux faire ça sur la durée d’un match, tu as plus de chance de provoquer le destin.

Même si ça peut se retourner contre vous, comme à Clermont où vous vous étiez fait intercepter sur la dernière action, ce qui avait coûté un bonus. Quel goût vous avez laissé cette fin de partie ?

C’était une bonne leçon. L’équipe avait réalisé un très bon match en étant solidaire et en produisant un beau rugby. À la fin, on avait ce bonus défensif. Mais dans ma tête, comme dans celle des autres, je me disais que l’on pouvait gagner ce match. Sur la dernière mêlée, j’appelle le lancement et je suis intercepté, oui… Pour en avoir parlé avec David après, je referai la même chose mais c’est sur l’exécution que j’avais pêchée. Il aurait fallu que je sois plus profond. La passe aurait été possible et l’on aurait peut-être marqué un nouvel essai de 80 mètres. Nous aurions pu garder le bonus mais ce n’est pas ma mentalité. Je joue pour gagner. Après, sur le moment, ça a été dur à vivre.

Comment avez-vous vécu le succès à Brive, le premier en déplacement, qui vous permet de recoller à la treizième place ?

Je ne sais pas comment on dit en français mais on s’est dit que l’on avait enfin « monkey off the back » (enlever le poids, conjurer le sort, N.D.L.R.). Les matchs à l’extérieur ne nous souriaient pas jusqu'alors. Il y avait eu tant de matchs où l’on avait eu l’occasion, sans la saisir. Avec ce premier succès, on peut en espérer d’autres. Le premier, c’est toujours le plus dur à aller chercher. C’était très important de parvenir à l’emporter, enfin.

Jake McIntyre face au Stade français le 28 février 2023.
Jake McIntyre face au Stade français le 28 février 2023. Icon Sport - Johnny Fidelin

La lutte pour le maintien est relancée et promet d’être acharnée jusqu’à la fin...

Oui, le Top 14 est très relevé. Nous, Brive et Pau, nous pouvons gagner contre tout le monde. Mais tout le monde peut nous battre aussi. Si on l'emporte contre les Palois, ça deviendra compliqué pour eux. Ça leur mettrait la pression. Comme sur Castres, peut-être aussi. Il reste neuf matchs. Il sera crucial de garder la confiance jusqu’au bout.

Vous montez en puissance, personnellement... Comment l'analysez-vous ?

Au début de la saison, c’était dur pour moi comme pour le club. Je ne jouais pas beaucoup. J’avais eu une discussion avec David qui m’a dit que je devais gagner ma place et prouver ma valeur au quotidien. J’ai tout fait pour y parvenir et c’est arrivé. Je me retrouve dans le style que l’Usap veut pratiquer.

Votre association avec Tristan Tedder est une des bonnes trouvailles de la saison. Que pouvez-vous nous en dire ?

Avec Tristan, on travaille très bien ensemble. Nous pensons le rugby de la même manière. Le fait d’être tous les deux sur le terrain apporte beaucoup d’options, sur le jeu de passe, le pied, les duels… On est plus dangereux ensemble.

Quid du but ? Tristan Tedder était le buteur numéro 1 au début ; en son absence et même depuis son retour, vous avez pris le relais...

Tristan Tedder s’occupait du jeu au pied en début de saison. C’est la première fois qu’il y a un buteur qui est meilleur que moi au sein de mon équipe. Il est très bon. Je suis un grand compétiteur, j’adore cette émulation. Ça m’incite à travailler plus avec Jacques Potgieter au quotidien pour être un meilleur buteur. Quand il est revenu de commotion, Tristan voulait se concentrer sur le jeu. Il m’a laissé le but. J’ai toujours été à l’aise dans ce rôle mais je suis plus régulier maintenant.

Qui butera face à Pau samedi ?

On en parle dans la semaine. Peut-être qu’à la mise en place, on se lancera un défi. Mais j’ai confiance en moi et confiance en Tristan. C’est tant mieux pour l’équipe.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?