Top 14 - Pourquoi l’ASM Clermont est hors des clous du salary cap

La semaine dernière, les présidents du rugby professionnel ont validé le fait que le salary cap, d’un montant de 10,7 millions d’euros par club, ne bougerait pas d’un iota jusqu’en 2027. Une mesure qui devrait permettre aux entités de l’élite de rester compétitives sur le marché mondial, à l’heure où les clubs japonais proposent des ponts d’or aux meilleurs joueurs de la planète.

Néanmoins, il est parfois complexe, pour les pensionnaires du Top 14, de se conformer à la régulation, les sommes qui encadrent les masses salariales étant à géométrie variable, selon que l’on dispose, ou pas, d’internationaux tricolores au sein de son effectif : ainsi, pour chaque Tricolore à disposition, l’employeur dispose d’un crédit supplémentaire de 180 000 € par tête, un avantage qui peut s’entendre, à l’heure où les Bleus sont absents de leurs clubs environ douze semaines par saison.

Un excédent de 300 000 €

Il y a encore quelques années, l’ASMCA était un gros fournisseur d’internationaux tricolores mais ne dispose plus aujourd’hui que d’un seul cadre en équipe de France, à savoir Damian Penaud. Dès lors, le club auvergnat a-t-il eu du mal à faire la transition entre une époque supposée dorée où le club comptait une dizaine d’internationaux (Rabah Slimani, Sébastien Vahaamahina, Morgan Parra, Arthur Iturria, Camille Lopez…) et une période de vaches maigres ?

C’est ce qu’il semble et dernièrement, on a donc appris que l’ASMCA était entrée en conciliation avec le salary cap manager du rugby pro (Samuel Gauthier) pour un dépassement de 300 000 € survenu la saison dernière. Sur le registre du commerce et des sociétés déposé au tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, il est ainsi spécifié :

"La masse salariale des joueurs est en dépassement du salary cap pour cet exercice (2021-2022) à hauteur de 320 000 €. Dès le mois d’avril, l’information sur ce dépassement a été faite auprès du Conseil d’administration et du manager du salary cap. Ce dépassement est notamment du aux changements de règles (baisse du montant du salary cap de 300 000 par an) et la baisse brutale du nombre d’internationaux alors que le club est engagé contractuellement avec les joueurs sur plusieurs saisons. Ce dépassement fera l’objet d’un passage en médiation. Compte tenu de ces éléments, aucune provision pour risque n’a été comptabilisée."

Malgré tout, l’ASMCA devra donc probablement verser une somme conséquente à la Ligue nationale de rugby, une enveloppe lui permettant de "racheter ses pêchés", en quelque sorte, tout en poursuivant la saison sans être amputée de points au classement. Il y a quelques années, le Stade français et Montpellier étaient eux aussi passés par la case "médiation".