Fédérale 3 - Victime d’une insulte raciste en plein match, Alexandre Cretu (Quillan-Limoux) va porter plainte

Par Paul Arnould
  • Alexandre Cretu a été victime d’une insulte à caractère raciste lors d'une rencontre de Fédérale 3.
    Alexandre Cretu a été victime d’une insulte à caractère raciste lors d'une rencontre de Fédérale 3. Alexandre Cretu
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FÉDÉRALE 3 - Nouveau cas de racisme dans le rugby. Lors d’un match de Fédérale 3 fin janvier, Alexandre Cretu, joueur de Quillan-Limoux (Aude) et ancien Espoir du Racing 92, a été victime d’une insulte à caractère raciste en plein match. L'ailier, actuellement avec la sélection roumaine pour préparer le Rugby Europe Championship, souhaite porter plainte à son retour en France. Il témoigne.

C’est la première fois qu’il raconte son histoire. Alexandre Cretu, actuellement avec la Roumanie pour disputer le Rugby Europe Championship et connaître peut-être sa première sélection à 15, a été victime d’une insulte raciste en plein match de Fédérale 3 le 29 janvier dernier. Ce jour-là, l’ancien joueur de la catégorie Espoir du Racing dispute la 13e journée du championnat de France de Fédérale 3 avec son club Quillan-Limoux. En deuxième période après un accrochage, Cretu pousse un joueur de la Jeunesse Sportive Illiberienne / Latour / Theza. La suite il nous la raconte : "Il marmonne plusieurs fois, je lui demande ce qu’il dit et lui dit de venir me voir et là il me lance droit dans les yeux : "Sale noir !". Je me suis arrêté net. J’étais choqué."

Le joueur veut porter plainte

S’ensuit un long flottement. Cretu, furieux, veut en venir aux mains et est retenu par ses coéquipiers. Si le coupable est finalement exclu, l’ailier de 22 ans, également passé par Carcassonne et Lannemezan, n’a pas eu le sentiment d’être suffisamment soutenu : "Personne n’a réagi. Je suis allé voir l’arbitre en lui demandant s’il avait entendu. Il ne m’a même pas regardé. Pareil pour le délégué du match. Il m’a ignoré." L’exclusion du joueur adverse lui permet de reprendre son calme et il termine finalement la rencontre.

Avec le recul, il regrette : "Maintenant que j’en reparle, je pense que j’aurais dû quitter le terrain. J’ai vraiment toute la colère qui remonte. C’est dur pour moi, je vis un moment un peu compliqué."

À son retour de Roumanie dans deux semaines, le joueur veut porter plainte. "J’ai déjà écrit l’histoire en rentrant chez moi le soir. Dès que je rentre, je porte plainte. Je veux qu'il ait une sanction exemplaire. Trop c’est trop." Et même les excuses reçues à la fin de la rencontre par le joueur en question et deux de ses coéquipiers ne le feront pas changer d’avis. "Le club ne s’est pas excusé officiellement."

"Personne n’a eu l’air choqué"

Alexandre Cretu s’est refait plusieurs fois le film des événements. L’accrochage, l’insulte, son énervement, le carton rouge, rien n’y fait, le joueur ne s’est pas senti assez protégé. "Autour de moi à part quelques coéquipiers personne n’était choqué, raconte celui qui prépare actuellement le Rugby Europe Championsship ou Tournoi bis. Je regrette que l’arbitre ou l’officiel ne m’ait pas calmé en me disant qu’ils s’en occupaient et que c'était grave."

Pour lire la chronique de Bakary Meité qui évoque les actualités liées au racisme dans le rugby, cliquez ici !

Deux jours après le match, son club de l'USQL a réagi en dénonçant les faits sur les réseaux sociaux, mais pour Alexandre Cretu, qui n'a pas senti une vague de soutien autour de lui, ce n'est pas suffisant. "J’attends mon retour en France. Est-ce qu’on va m’en reparler ? Est-ce que tout le monde aura oublié ? La direction du club m’a dit qu’elle me soutiendrait mais qu’elle ne pouvait pas porter plainte."

Ce n'est pas la première fois qu'un cas de racisme est dénoncé. Dernièrement en Fédérale 2, Cheikh Sanha (23 ans) avait été la cible d’insultes racistes, prononcées par un joueur de l’équipe réserve adverse après une échauffourée. Une triste habitude qu'il déplorait : "Je pense que des faits comme ça doivent avoir lieu chaque week-end, mais ils ne sont pas remontés. Si on peut faire avancer les choses en parlant…".

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