Top 14 - Patrick Arlettaz (Perpignan) : "Au rugby, il n'y a pas de meilleure saveur que de gagner à l'extérieur"

  • L'Usap de Patrick Arlettaz a relancé la course au maintien en s'imposant à Brive.
    L'Usap de Patrick Arlettaz a relancé la course au maintien en s'imposant à Brive. Icon Sport
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TOP 14 – En s'imposant logiquement à Brive (24-22), les Perpignanais de Patrick Arlettaz sont revenus à hauteur des Corréziens au classement et ont totalement rabattu les cartes dans la course au maintien. Le manager catalan peut savourer.

Quelle fut votre réaction à la mi-temps quand vous rentrez aux vestiaires sur le score de 10-10 alors que vous êtes avec le vent et que vous dominiez ?

J'ai eu très peur... Ce sont des matchs où il faut être très réalistes et nous manquons trois occasions franches avec un essai refusé en première mi-temps. Souvent quand on manque autant d'occasions, on le paye à la fin, d'autant plus qu'ils ont attaqué très fort la deuxième mi-temps en passant devant à 19-10. Et puis, nous avons su reprendre le fil de notre match en étant plus durs sur les contacts, plus entreprenants. Ça nous a souri sur la fin. Nous sommes contents, mais ce n'est qu'un match... qu'on préfère avoir gagné quand même (sourire). Nous continuons notre chemin. Les contenus de nos matchs sont de mieux en mieux entre la deuxième mi-temps à La Rochelle, le match à Clermont, la victoire contre Paris et là sur une bonne partie de la recontre à Brive.

Pour une fois, vous renversez la tendance en toute fin de match...

Peut-être que la meilleure idée est de ne pas mener à la 70e minute (rires). On va y réfléchir. Mais c'est vrai que ça faisait beaucoup ces derniers temps. On trouvait que ce n'était pas juste de maîtriser, de mener jusqu'à dix minutes du terme pour finalement s'incliner. Vous savez, on essaye de tout rationaliser : l'état d'esprit, le coaching, le mental, la frustration, l'envie de bien faire, le manque d'envie... Mais des fois c'est juste que le rugby est têtu ! Un ballon qui revient sur le terrain après un rebond au lieu d'aller en touche comme à Clermont et on perd... C'est difficile d'expliquer ça, mais notre métier dépend de ça. Donc on s'est dit que ça allait tourner à un moment donné.

Malgré l'absence de plusieurs cadres, vous avez su trouver les ressources pour l'emporter. Ce doit être une fierté supplémentaire ?

Ce qui est rigolo en rugby, c'est qu'aujourd'hui il manquait des joueurs à fort potentiel et titulaires (Jeronimo de la Fuente et Siua Halanukonuka), notre meilleur joueur depuis un moment (George Tilsley), notre capitaine (Mathieu Acebes) qui est indispensable pour nous et le résultat de ce soir ne change en rien cela. Et au final, c'est celui qui l'a remplacé (Edward Sawailau) qui a fait un match exceptionnel. Il y a de belles histoires comme ça. C'est la force de ce collectif.

Vous n'avez jamais tremblé, même à 19-10 ?

Nous savions que nous aurions la possibilité de revenir. Nous avions l'impression d'être dominés, mais pas écrasés sur le début de la seconde mi-temps. L'équipe n'a pas paniqué. Nous voulions être au contact. Car même si les Brivistes avaient répété toute la semaine que ce n'était pas un match plus important que les autres, ce qu'on ne croyait pas vraiment (sourire), on savait qu'ils stresseraient un peu plus... Nous, on s'était dit que ce serait un match plus important ! Et force aux joueurs d'avoir pu assumer cela car c'est toujours plus difficile quand on est sur le terrain. Mais en même temps, ce n'est pas fini. Il reste huit matchs derrière et beaucoup de points à distribuer. Rien n'est fait... mais nous sommes revenus !

Brive a fait une série pour revenir et vous passer devant. C'est à votre tour d'enchaîner deux victoires pour revenir au contact...

Quand vous faites des petites séries, vous revenez au contact. Le groupe se sentait capable de faire ça. Certains, par contre, pensaient que nous n'en étions pas capables. Mais attention, ce n'est que une toute petite série puisque ça fait seulement deux victoires d'affilée (sourire).

Est-ce comparable à la victoire décrochée à Biarritz la saison passée ?

Bien sûr que c'est comparable. C'est une victoire chez un concurrent direct qui nous a fait très mal au match aller sur un match assez ressemblant, avec la touche en moins. Au rugby, il n'y a pas de meilleure saveur que de gagner à l'extérieur. Et à l'Usap, nous ne sommes pas très habitués à cela, donc la saveur est encore plus épicée (sourire).

Un mot sur l'ambiance ?

J'avais prévenu les joueurs que ce serait chaud. À Brive, c'est une vraie terre de rugby. Certains n'avaient jamais joué ici comme Brad Shields ou Ali Crossdale. Mais ce qui les a le plus choqué, c'est l'arrivée du bus avec des fumigènes, des mecs qui tapent sur le bus. À Perpignan, il nous manque plein de choses pour entrer pleinement dans le rugby pro, mais pas les supporters ! Là, nous sommes vraiment au niveau ! Nous n'avons pas à pâlir, et ça nous aide. Et si les joueurs ne m'avaient pas cru quand je leur disais que c'était un match important, en arrivant au stade ils l'ont compris.

 

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