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Champions Cup - La Rochelle : un major de « promo » en quête d’excellence

Par Vincent BISSONNET
  • Antoine Hastoy et les Rochelais affronteront Gloucester en huitièmes de finale.
    Antoine Hastoy et les Rochelais affronteront Gloucester en huitièmes de finale. PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Les champions d’Europe ont assuré l’essentiel et ont même décroché la première place de poule. Mais sans la manière... Les Maritimes sont déterminés à hausser le niveau.

Samedi, Franklin’s Garden, stade d’un autre temps surplombé par son énigmatique tour d’ascenseur de 127 mètres de haut, avait des airs de traquenard pour les Rochelais. Quand bien même, sur le papier, la partie s’annonçait ô combien déséquilibrée entre l’ambitieux dauphin et une lanterne rouge d’ores et déjà éliminée... Pour autant, la majorité des forces vives locales, Courtney Lawes en tête, avait été réquisitionnée et les travées de l’enceinte étaient étonnamment garnies, prêtes à résonner de leurs fameux « oh when the Saints » : « Ils n’ont pas galvaudé la fin de compétition alors qu’ils auraient pu laisser tomber, évoquait, après coup, Romain Sazy. C’était cohérent sur la composition et dense sur le terrain. »

Pendant une petite heure, les Anglais ont été à la hauteur de leur réputation nationale – sixièmes de Premiership, ils se sont inclinés à une seule reprise en six réceptions pour quatre victoires bonifiées – et ont bousculé les visiteurs. Le score final de 31 à 13 en faveur des Maritimes sanctionne durement leur longue infériorité numérique - à quatorze pendant une mi-temps - autant qu’il récompense la surpuissance rochelaise devant. Uini Atonio rappelle l’évidence : « On a un pack qui pèse très lourd. Nous avions besoin des fondamentaux sur ce match. Notre défense répond toujours présent. Et si on n’avançait pas en mêlée, c’est qu’il y aurait un souci. »

Dans le sillage de son impressionnant grand huit, La Rochelle a fini par tout emporter. Encore : « Je suis fier de l’équipe pour ces quatre matchs gagnés », souligne Romain Sazy. L’objectif est atteint avec un 18/20 mathématiquement remarquable : « On est très content de recevoir pour la suite, poursuit Jules Favre. Il fallait se mettre dans les meilleures conditions car on a encore à cœur de gagner cette compétition. » Le centre et ses partenaires étaient alors assurés de terminer dans le top 2 de leur poule. En accrochant Toulouse sur ses terres, le lendemain, le Munster a été un précieux allié dans la quête de la première place. Jusqu’aux demi-finales, Grégory Alldritt et ses partenaires défendront leur titre à la maison, si la hiérarchie est respectée. Sur le papier, ils ne pouvaient espérer mieux.

« Pas digne de notre standard »

À la sortie du vestiaire visiteur, les sourires étaient pourtant pincés : « Le groupe avait pour objectif de faire 80 minutes pleines : elles n’y sont pas », relève Romain Sazy. La remarque ne tient pas d’une quête effrénée de perfectionnisme ou d’un souci d’esthétisme. Les tenants du titre sont conscients de la réalité de leur prestation : ils ne seront pas en mesure de réaliser le doublé tant espéré en affichant un tel niveau d’exécution et de maîtrise technique. « On ne peut pas se satisfaire de ce que l’on a produit sur le terrain, admet Jules Favre. Il y a eu beaucoup trop d’imprécisions. Et ça ne vient pas du ballon qui était mouillé. Ce n’est pas digne d’une équipe de notre standard. On aurait vraiment pu faire mieux. »

Le Stade a balbutié son jeu de ligne : les lancements ont rarement permis de trouver de l’avancée ni même de la continuité et les jeux au pied, sûrement l’arme la plus avisée face à la défense anglaise, ont été majoritairement imprécis. Des circonstances atténuantes doivent être prises en compte : les lignes arrière sont orphelines de Jonathan Danty, irremplaçable dans son profil, et, reconnaissons-le, ni Antoine Hastoy ni Brice Dulin n’étaient dans un grand jour. Le constat à chaud mérite aussi d’être relativisé : les Charentais, sans briller, ont tout de même frappé à cinq reprises et ils possèdent la meilleure attaque du Top 14.

Quoi qu’il en soit, Ronan O’Gara et les siens étudieront longuement, à n’en pas douter, la vidéo de cette partie afin de trouver d’autres pistes offensives pour le futur proche : « Comme l’a dit le coach, nous avons une belle marge de progression, évoque Romain Sazy. J’aimerais que l’on arrive à titiller la perfection dans les semaines à venir. » Uini Atonio se frotte les mains à cette idée : « Quand les phases finales arriveront, j’espère que l’on sera prêt en attaque comme en défense. Si l’on arrive à améliorer notre attaque, on pourra faire vraiment mal aux autres équipes. » L’année dernière, c’est en finissant par atteindre cette plénitude que le Stade rochelais avait terrassé le prétendument invincible Leinster.
 

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