Champions Cup - Ce Racing en route vers l'impossible au Leinster
Peu convaincant depuis le début de la Champions Cup, le Racing 92 semble aujourd'hui contraint de signer un exploit majuscule au Leinster, s’il souhaite arracher la qualification...
Le rugby, pourtant reconnu comme le sport le plus traditionaliste de la planète avec le cricket et le sumo, est donc passé en quelques semaines d’une coupe d’Europe des clubs proprement dite à une compétition transcontinentale à laquelle participe, aussi, une sélection nationale. Parce qu’on a beau appréhender l’équation par tous ses bouts, on en revient irrémédiablement à la conclusion suivante : en l’état, le Leinster est l’Avatar bleuté du XV du Trèfle, d’où seuls deux titulaires (l’ailier Mack Hansen et le deuxième ligne Tadhg Beirne) ne sont pas issus de la franchise dublinoise. C’est pittoresque, n’est-ce pas ? Et cela l’est d’autant plus qu’en l’an de grâce 2023, l’équipe nationale irlandaise est probablement la meilleure nation de rugby du monde, puisque le classement établi par World Rugby en atteste ainsi, depuis ce mois de juillet où les Leinstermen (pardon, les internationaux irlandais...) ont battu les All Blacks en Nouvelle-Zélande…
Le tableau étant posé, c’est donc à Dublin et face à la meilleure équipe de club de tous les temps que les Racingmen, battus déjà deux fois dans la compétition et finalement bien mal barrés pour accrocher la qualification, joueront ce week-end leur avenir en Champions Cup : ici, un point de bonus défensif conjugué à un miracle et à l’écroulement concomitant de leurs rivaux (Bordeaux, Lyon, Gloucester...) pourraient permettre aux Franciliens de disputer les huitièmes de finale, quand une victoire à l’Aviva Stadium devant 50 000 spectateurs payants leur assureraient probablement la qualification. Au crépuscule du dernier match face aux Harlequins, le capitaine francilien Gaël Fikou disait d’ailleurs ceci : « Soit on se remobilise et on va au Leinster avec beaucoup d’envie ; soit on baisse la tête et on va en prendre quarante comme toutes les équipes ayant croisé cet adversaire depuis le début de la compétition… » Et à l’instant où l’on faisait remarquer au trois-quarts centre international qu’au moment où lui et ses coéquipiers poseraient le pied dans la « Dirty Old Town » dublinoise, le Leinster serait d’ores et déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la compétition, celui-ci rétorquait aussitôt : « Cela ne change rien du tout... Le Leinster est une équipe carrée, qui prépare tous ses matchs de la même façon. Cette formation veut rouler sur tout le monde. Les Irlandais voudront nous humilier et de notre côté, nous ferons tout pour faire un gros match et rivaliser : en clair, on va tout donner et voir ce qu’il se passe. »
Travers : « On ne lâchera pas. On fera honneur à la compétition ».
Si l’espoir demeure, du côté des Hauts-de-Seine, convenez donc qu’il reste fort malingre et qu’à ce jour, il faudrait que cette équipe francilienne – victorieuse, courageuse mais diablement bordélique face aux Harlequins la semaine dernière (30-29)- change beaucoup de choses, par rapport au match aller (10-42) si elle souhaite signer à l’Aviva Stadium l’un des plus grands exploits de l’histoire de la compétition. Fickou, encore : « C’est très simple : si l’on souhaite gagner là-bas, il faut tout changer par rapport au match du Havre, où nous avions été catastrophiques ». Samedi, il faudra au Racing 92 être plus solide en mêlée fermée, plus précis dans l’alignement et surtout, moins indiscipliné qu’il ne l’est depuis l’ouverture de la Champions Cup, le club des Hauts de Seine tournant en moyenne à quatorze pénalités par rencontre, une hérésie à ce niveau-là de compétition. Mais si les Racingmen le faisaient, après tout ? Et si contre toute attente, les Franciliens sortaient le match de l’année dans la capitale irlandaise ? Après tout, il arrive que le Leinster perde, parfois… C’est même arrivé à deux reprises, au cours des huit derniers mois : la première fois contre La Rochelle en finale de Champions Cup (21-24), la seconde en demi-finale du United Rugby Championship contre les Bulls de Pretoria (26-27). Notons néanmoins qu’en théorie, le Stade rochelais et les Sud-Afs de Jake White présentaient alors d’autres arguments dans le combat d’avants que le Racing, quand bien même celui-ci a progressé dans ce secteur de jeu, ces derniers mois. « On ne lâchera pas ce match, avançait de son côté Laurent Travers après le match des Harlequins. On fera honneur à la compétition jusqu’au bout ». Saine initiative, my dear *.
*Mon cher
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