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FFR : une crise à vite solder

Par Midi Olympique
  • Après la mise en retrait de Bernard Laporte, sous la pression du ministère des sports, en attente de son procès en appel. il s’agira de ne pas se tromper de combat
    Après la mise en retrait de Bernard Laporte, sous la pression du ministère des sports, en attente de son procès en appel. il s’agira de ne pas se tromper de combat Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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C‘est du 23 au 27 janvier que les 1 490 clubs français devront avaliser par un vote la proposition faite par la FFR d’un président délégué - vraisemblablement Patrick buisson - après la mise en retrait de Bernard Laporte, sous la pression du ministère des sports, en attente de son procès en appel. il s’agira de ne pas se tromper de combat…

C’est une crise sans précédent, dont on ne vous fera pas l’affront de vous rappeler le nom. Un séisme majeur à l’échelle du rugby français et même du sport hexagonal en général puisque, le 13 décembre, Bernard Laporte est devenu le premier président d’une Fédération sportive française à se faire condamner par la justice dans l’exercice de ses fonctions. Suivant les peines prononcées par la présidente de la 32e chambre d’audience du tribunal correctionnel de Paris, Rose-Marie Hunault, Bernard Laporte a été déclaré coupable de prise illégale d’intérêts sur la signature au nom de la FFR du contrat avec AlA, également coupable du délit de trafic d’influence, de corruption passive, délit de recel d’abus de biens sociaux, et a ainsi été condamné à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende. Également à deux ans d’interdiction de gérer une société commerciale et à une privation de droits d’éligibilité pendant deux ans, tandis que le président du MHR Mohed Altrad (sponsor maillot du XV de France) a été déclaré coupable de faits de corruption active, trafic d’influence et abus de biens sociaux, et condamné à 18 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende, assortis de deux ans avec sursis d’interdiction de gérer une société commerciale.

Certes, dans la foulée ou presque, les avocats de messieurs Laporte et Altrad ont annoncé leur intention d’interjeter appel de la condamnation pour corruption de leur client, permettant -entre autres- au président de la FFR de rester à son poste. Une méthode pas vraiment du goût de la Minsistre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui, même privée d’un moyen de coercition direct, a imposé une immense pression au camp Laporte pour que celui-ci prenne un véritable recul sur les affaires courantes. Au terme d’un rendez-vous au Ministère le 22 décembre, Amélie Oudéa-Castera a abordé frontalement face à Laporte la question et les conditions de la mise en retrait du président de la FFR, quand bien même celui-ci demeure présumé innocent jusqu’au procès en appel, qui devrait avoir lieu courant 2024. Des conditions clarifiées après coup par voie de communiqué. « La ministre a exprimé à Bernard Laporte que la mise en retrait intervenant jusqu’à la décision pénale définitive devait impérativement être associée de toutes les garanties nécessaires à son effectivité et que le choix d’un président délégué devait en tout état de cause faire l’objet d’une validation démocratique par les clubs. »

L’opposition prône l’apaisement

De fait, un président délégué sera donc proposé aux clubs à l’occasion du dernier bureau fédéral de Bernard Laporte, le 6 janvier. Après quoi, les 1 490 entités que compte le rugby français devront alors valider (ou non) ce candidat lors d’une consultation électronique qui se tiendra dans la semaine du 23 au 27 janvier. Selon nos informations, il semble plus que jamais proche que Patrick Buisson, vice-président en charge du rugby amateur, tienne davantage la corde que Serge Simon. Une solution de compromis acceptée bon gré mal gré par l’opposition, laquelle confiait par la voix de son leader Florian Grill que « si cette solution du président délégué n’était pas celle qu’espéraient les clubs et les bénévoles, qui auraient voulu avoir le choix, [l’opposition] va se conformer à son avis parce qu’au-delà de ça, ce qui compte, c’est la Coupe du monde, les Bleus et l’apaisement général. Il n’est pas dans nos intentions de mettre le rugby à feu et à sang, même si nous pensons que la solution la plus digne aurait été que le comité directeur démissionne et laisse la parole aux clubs. »

L’avantage, pour le clan Laporte ? Il est que si la mise en retrait de « Bernie » lui ôte toute prérogative et l’oblige à abandonner toute représentation officielle, elle lui permet malgré tout de conserver la gouvernance de la FFR jusqu’en 2024, date à laquelle devra avoir lieu la prochaine assemblée générale élective de la FFR.

L’inconvénient ? Il est que la consultation électronique prévue fin janvier pourrait bien se transformer d’un « pour ou contre Patrick Buisson » à un « pour ou contre Laporte ».
Si bien qu’au cas - tout sauf improbable - de voir son candidat non avalisé, la FFR devra en désigner un autre, lui-même soumis au vote. Et comme la FFR ne compte pas moins de 8 vice-présidents, la crainte consiste évidemment à voir l’histoire se répéter, plongeant l’institution dans une crise encore plus profonde… Cela ferait évidemment tâche, en année de Coupe du monde.

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